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L'ostéoporose: un fléau évitable

Une Québécoise sur quatre de plus de 50 ans est atteinte d'ostéoporose, et environ 40 % des Québécoises âgées actuellement de 50 ans auront éventuellement une fracture secondaire à l'ostéoporose. C'est énorme! Pourtant, malgré ce fléau, peu de gens réalisent que la cause principale de l'ostéoporose chez les femmes (et les hommes) est le déficit en hormones sexuelles.
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Une Québécoise sur quatre de plus de 50 ans est atteinte d'ostéoporose, et environ 40 % des Québécoises âgées actuellement de 50 ans auront éventuellement une fracture secondaire à l'ostéoporose. C'est énorme! Ces fractures sont une cause importante de perte d'autonomie et de douleurs chroniques chez les femmes, et sont également la cause d'un plus grand nombre de décès que les cancers du sein et de l'ovaire réunis.

Pourtant, malgré ce fléau, peu de gens réalisent que la cause principalement responsable de l'ostéoporose chez les femmes (et les hommes) est le déficit en hormones sexuelles, notamment en estrogènes.

Depuis belle lurette, les scientifiques savent que les os des femmes perdent leur calcium lorsqu'elles arrivent à leur préménopause-ménopause. Les femmes mangent pourtant comme avant, à la même table que leur conjoint et leurs adolescents en pleine poussée de croissance, et absorbent tout aussi normalement le calcium dans leur alimentation. Le problème primaire dans l'ostéoporose est que le calcium se met à sortir des os des femmes à la préménopause-ménopause parce que leur taux d'estrogènes chute. (Un taux d'estrogènes faible entraîne une activation des ostéoclastes qui défont le tissu osseux et libèrent du calcium dans la circulation sanguine.)

Pourquoi est-ce ainsi? Parce que l'évolution naturelle s'est particulièrement concentrée sur tout ce qui entoure la reproduction - processus à la base de la survie de toutes les espèces. Les os se déminéralisent lorsque le taux d'estrogènes est faible, ce qui survient suite à un accouchement, parce que cela est une façon efficace d'avoir accès à du calcium en quantités suffisantes pour les besoins immédiats et grandissants du nourrisson. À la ménopause, cette sortie incessante du calcium des os due au faible taux chronique d'estrogènes, est au contraire inappropriée et nocive, car elle est responsable de la majorité des cas d'ostéoporose et augmente le risque de calcifications dans différents tissus et organes ainsi que l'incidence de plusieurs maladies, dont les maladies cardiovasculaires, le diabète de type 2 et les maladies inflammatoires. Avec notre espérance de vie qui, dans l'histoire de l'humanité, s'est très récemment allongée de manière remarquable, la période de préménopause-ménopause couvre actuellement environ la moitié de la vie des Québécoises! Nous faisons donc face, maintenant, à une pandémie de déficience en estrogènes qui devrait être un enjeu majeur de santé publique.

Il faut cesser de croire que prendre des suppléments de calcium ou de vitamine D va aider à prévenir l'ostéoporose. Non seulement les études n'ont pas démontré que les suppléments de calcium, de vitamine D, ou la combinaison des deux, préviennent l'ostéoporose, mais leur consommation aggrave encore davantage la surcharge en calcium chez les femmes ménopausées. Il est maintenant démontré, par exemple, que les suppléments de calcium chez les femmes ménopausées augmentent de façon significative leur risque d'infarctus du myocarde. Concernant les suppléments de vitamine D, de plus en plus d'études proposent qu'ils puissent, même aux doses recommandées, faire aussi augmenter de façon inappropriée les apports en calcium et faire notamment progresser l'athérosclérose, surtout chez les femmes ménopausées - groupe chez qui on les prescrit pourtant massivement, et à des doses de plus en plus élevées.

Nous savons tous que faire de l'exercice est important pour la santé, incluant la santé osseuse, mais cela est insuffisant pour prévenir efficacement l'ostéoporose, car l'exercice, comme les suppléments de calcium et de vitamine D, ne feront pas cesser la perte de calcium osseux induite par un faible taux d'estrogènes.

La façon la plus saine et logique de prévenir l'ostéoporose est de prendre de l'hormonothérapie féminine. En plus de leur rôle préventif dans l'ostéoporose, les hormones féminines à doses adéquates exercent d'autres effets préventifs remarquables. Par exemple, à l'automne 2012, une excellente étude clinique, d'une durée de 10 ans, réalisée au Danemark, a montré que l'hormonothérapie féminine débutée précocement réduisait le risque d'événements cardiovasculaires de 52 % et le risque de décès dus aux maladies cardiovasculaires de 43 %. Une analyse de l'ensemble des études cliniques randomisées et contrôlées en hormonothérapie a montré que les femmes qui débutent l'hormonothérapie avant l'âge de 60 ans (c'est le cas de la grande majorité des femmes) voient leur risque de mortalité diminuer de 39 %. Ces données sont impressionnantes!

Avant leur préménopause-ménopause, les femmes sont avantagées en santé par rapport aux hommes principalement à cause de leurs estrogènes. À la ménopause, les femmes se retrouvent généralement avec un taux d'estrogènes plus faible que les hommes (eh oui!), et leur vieillissement s'accélère. Il est plus que temps de pallier la formation médicale déficiente des médecins et la désinformation qui prévalent actuellement dans le domaine des hormones féminines. C'est que l'on a appris collectivement à les mépriser et à les craindre. Par exemple, on croit généralement que les estrogènes augmentent le risque de cancer du sein. On a tort. Une partie importante de mes recherches est d'ailleurs consacrée à déboulonner ce mythe extrêmement coriace.

Les hormones féminines sont au cœur de la santé et du bien-être des femmes. L'ignorance de leurs multiples bienfaits est à mon sens responsable de l'actuelle «maltraitance» des femmes, de leur sur-psychiatrisation, ainsi que d'une surconsommation effrénée de divers médicaments et produits naturels. Il n'existe pas de pandémie de déficience en vitamine D mais plutôt une pandémie de déficience en hormones féminines. Oui, si l'on était bien informé, l'ostéoporose serait bien souvent évitable!

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