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La détection précoce du cancer du sein. Une priorité!

Le nombre de cas de cancer du sein est en hausse. Ceci s'explique par plusieurs facteurs, dont l'arrivée des« baby-boomers » à l'âge du risque de cancer, le lancement en 1998 du programme québécois de dépistage et la mise au point de nouveaux outils de détection.
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Le nombre de cas de cancer du sein est en hausse. Ceci s'explique par plusieurs facteurs, dont l'arrivée des « baby-boomers » à l'âge du risque de cancer, le lancement en 1998 du programme québécois de dépistage et la mise au point de nouveaux outils de détection.

Apparue en 2001, lamammographie numérique plein champ(MNPC)constituealors une vraie révolution technique. Elle nous permet pour la première fois d'améliorerla qualité et la clarté des images tout enbénéficiantd'un logiciel numérique complexe qui offrepresque une deuxième lecture.Le MNPC peut décelerjusqu'à 25% des tumeurs qui jusqu'alorsrestaient invisibles lorsdes anciennes mammographies sur film, et ce,avec une réduction de radiation de 25%.

Ensuite est arrivée l'échographie 3-4D qui, lorsque jumelée avec la MNPC, peut améliorer de façon significative la détection par mammographie seule quand la visibilité est obstruée par la densité des seins.

Il arrive que même cette combinaison, souvent décrite comme« mammo-écho »ne suffisse pas.C'est alors qu'on fait appel à l'RM (Imagerie par résonance magnétique) qui peut décelerle tout petit treillis de petits vaisseaux sanguins anormauxentourant la tumeurembryonnaire. Pour mieux comprendre le potentiel de l'IRM, imaginonsque la « mammo-écho » cherche à repérerun nouvel édifice (tumeur) en cherchant du haut d'unetrès grand tour.La visibilité dépendradu nombre d'arbres et d'autres édificesautour du site de construction (la densité) qui obstruent la vue. L'IRM serait alors un satellite capable debalayerle terrain au completet en détail etd'identifier avec précisionla présencede pelles mécaniques ou de grues suspectes (vaisseaux sanguins anormaux) bien avant que l'édifice (tumeur) soit érigé.

La détection précoce restera une priorité pour éviter les traitements plus exigeants etdépendsurtout de l'équipe médicale et la technologie utilisée. Nous commençons maintenant à reconnaître l'importance crucialede la prévention - qui elledépend surtout de la patiente. C'est donc du véritabletravail d'équipe.

Une bonnepréventioncommence par l'identificationet le monitorage deses propres risques d'être atteint d'un cancer du sein. Nos conseillères en génétique, maintenant membres intégralesdenotre Centre du sein, remontenten détail au moins 3 générations dans l'arbre généalogique de la patiente, en plus d'évaluer un grand nombre de facteurs tirés du quotidien de la patiente. Grâce à des logiciels complexes, elles peuvent identifier les patientes qui sont à haute risque, surtout celles qui pourraient être porteuse d'une mutation génétique etqui méritent donc une attention très particulière. Avant de telles pratiques, seulement 10% des porteuses de ces mutations étaient identifiées avant qu'un cancer du seinne se déclare.

Même si on ne peut pas modifiernos gênes, la recherche scientifique indique clairement que les patientes qui font suffisamment d'exercice et qui contrôlent leur poids peuventréduire jusqu'à 30% leur risque d'être atteinte d'un cancer du sein. Nous avons donc recruté deskinésiologuespour conseiller, surveilleret motiver nos patientes afin decontrer la vague contemporained'inactivité et de surpoids, le tout pour optimiserlaprévention du cancer du sein.

Voici que s'achève le Mois de la sensibilisationaucancer du sein, même si on devrait y rester sensibles l'année entière. J'ai tenté d'identifier, dans un contexte historique, les quelques erreurs, comme des dogmes faussés qui ont dominé le discoursbientrop longtemps, et les nombreuses victoires de parcours. Même si lecombatn'est pas encore gagné, le bilan nous permet de constater que malgréune incidence augmentéede nouveaux cas, uneprolongation importante de la survie des patientes depuis 3 décennies. Tout ça grâce à une détection précoce et des traitements plus efficaces...Découvrezbientôt les bienfaits additionnels de la prévention!

J'en profite pour saluer toutes les patientes courageuses que j'ai eu le privilège de soigner toutes ces années et qui m'ont appris qu'un diagnostic de cancer peut rapidement remettre en perspective les petits ennuis de tous les jours pour recadrer les priorités plus nobles, comme apprendre à vivre un jour à la fois et davantageapprécier ceux et celles qui nous entourent.

Pour mieux comprendre cephénomène, je vous recommande de voir un long-métrage documentaire exceptionnel intitulé «Beauty and the Breast », qui suit le cheminement de 9 femmes atteintes du cancer du sein. Ce chef-d'œuvre, qui a remporté le premier prix danssa catégorie lors du Festival des Films du monde de Montréal,a été produit à Montréal par la réalisatrice québécoise d'origine polonaise Liliana Komorowska, et est déjà à l'affichedans certains cinémas de Montréal.

Portez-vous bien!

Dr K

www.twitter.com/drk_vmmed

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