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«Le comté de Bonaventure a fait un très bon choix aux dernières élections et vous avez les résultats aujourd'hui de ce choix» a avoué candidement la première ministre en précisant que ce n'était pas une annonce électoraliste. Le message est clair: votez du bon bord.
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Le gouvernement Marois ouvre la machine pour sécuriser certains comtés ou aller en chercher de nouveaux. Cela ressemble tout à fait à un blitz électoral mené avec des fonds publics.

Vendredi, la première ministre Pauline Marois a annoncé la construction de la cimenterie McInnis dans la baie des Chaleurs, un projet d'un milliard $, rendu possible grâce à une intervention massive ( à hauteur de 70% selon certaines analyses) d'organismes publics.

C'est un pari risqué, alors que les autres cimenteries québécoises fonctionnent à 60%.

Cet investissement se fait dans le comté de Bonaventure, fief traditionnel des libéraux avec Gérard D. Lévesque et Nathalie Normandeau. Bonaventure a basculé dans le camp péquiste en 2012, Sylvain Roy obtenant une majorité de 3 144 voix. Le comté voisin de Gaspé a également viré, par la même occasion, du rouge au bleu.

Mme Marois a fait un lien direct entre le résultat du vote et la cimenterie.

«Le comté de Bonaventure a fait un très bon choix aux dernières élections et vous avez les résultats aujourd'hui de ce choix» a avoué candidement la première ministre en conférence de presse (Journal de Québec, 1er février) en précisant que ce n'était pas une annonce électoraliste.

Le message est clair: votez du bon bord.

Cette semaine, le gouvernement Marois profite de son caucus à Shawinigan pour mener une opération qu'il qualifie d'exceptionnelle dans le Centre du Québec. 15 ministres, 85 activités et bien des annonces au programme.

Le résultat des prochaines élections pourrait bien se jouer entre Québec et Montréal. On retrouve 9 comtés (Arthabaska, Champlain, Drummond-Bois-Francs, Johnson, Laviolette, Maskinongé, Nicolet-Bécancour, Saint-Maurice et Trois-Rivieres) répartis équitablement (3-3-3) entre le PQ, le PLQ et la CAQ.

La mauvaise performance de la CAQ dans les sondages doit faire saliver les organisateurs péquistes qui ont l'oeil sur Arthabaska (Sylvie Roy), Drummond-Bois-Francs (Sébastien Schneeberger) et Nicolet-Bécancour (Donald Martel).

Il faut noter que le ministre de l'Environnement, Yves-Francois Blanchet, est passé par la peau des fesses dans Johnson, avec 203 voix.

L'un des premiers gestes du nouveau gouvernement, l'an dernier, avait été de fermer Gentilly, provoquant une grogne importante en Mauricie. Depuis, cette région est au centre des décisions d'investissement du gouvernement péquiste.

Le gouvernement fait donc le maximum de millage avec ses annonces avant que ne reprenne la session la semaine prochaine.

La proximité d'élections fait toujours douter du bien-fondé de certains investissements gouvernementaux. On se rappellera l'usine Hyundai, à Bromont, et surtout la Gaspésia. Dans son rapport sur le fiasco de la Gaspésia, le juge Robert Lesage concluait, en 2005, que les pressions politiques de Bernard Landry et la précipitation avaient causé le naufrage du projet.

Une idéologie interventionniste et des motifs électoralistes, sans doute, ont inspiré son intervention, accusait le rapport.

Souhaitons que le projet de cimenterie réponde uniquement à des critères économiques.

Le plus récent rapport mensuel des Finances, qui date de vendredi dernier, indique que les dépenses ont cru de 3,8% au Québec en date du 31 octobre, alors que le gouvernement promet de les contenir à 2,5%. La dette a bondi de 9,6%.

Pendant ce temps, le président du Conseil du Trésor, Stéphane Bédard, nie l'existence d'un déficit structurel et prête aux analyses fouillées autant de crédibilité qu'à l'horoscope.

L'addition qui semble intéresser le gouvernement, c'est celle des comtés, quitte à faire de la politique comme Maurice Duplessis.

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