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On vous a laissé tomber

Notre fonction publique est désespérante. Lente à se retourner, elle est capable de faire preuve d'un excès de zèle en donnant une contravention à un corbillard, en pleines funérailles, ou en épinglant des parents qui veulent effectuer des travaux de peinture à l'école de leurs enfants.
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Les 300 automobilistes coincés sur l'autoroute 13, en ce soir de tempête de mars, ont été laissés à eux-mêmes pendant une nuit entière et abandonnés par les pouvoirs publics.

Les responsables du ministère des Transports, de la SQ, de la Sécurité civile devraient être convoqués en Commision parlementaire pour expliquer ce qu'ils ont défait, et surtout ce qu'ils n'ont pas fait, en cette nuit du 14-15 mars.

Je ne parle pas ici des autorités politiques, qui elles sont rattrapables, mais de ces sous-ministres, ces directeurs et ces cadres supérieurs qui ont le mandat de protéger la population et qui ont échoué lamentablement.

Le gouvernement se donne 48 heures pour dresser un bilan et tirer des conclusions. Y aura-t-il des sanctions? Ou si la non-imputabilité de notre fonction publique fera son oeuvre une fois de plus?

Un comité, un rapport et on passe à un autre sujet.

L'Assemblée nationale se rendrait un grand service en déclenchant, dans ce genre de situation, un mandat d'initiative rapide.

«Cela permettrait aux élus de reprendre un tant soit peu le contrôle sur une machine qui lui échappe trop souvent. Déjà brouillon en temps normal, le ministre des Transports, Laurent Lessard, était visiblement dépassé par l'ampleur de la crise. On aurait juré que c'est lui qui avait dormi dans son «char».»

La séquence des événements, dévoilée par le maire Denis Coderre de Montréal, pointe du doigt le MTQ qui, lors d'une conférence téléphonique à 23h50, note que la 13 est fermée, mais omet de préciser que le piège s'est refermé sur 300 personnes.

Autre appel de groupe à 1h40: le MTQ a raccroché.

Au Québec, c'est la Sécurité civile qui coordonne le travail de terrain quand survient une catastrophe. La "méga-tempête" étant anticipée depuis des jours, a-t-on préparé un plan d'urgence? Chercher à réunir tous les services au cas où?

Hier, sur le site de ce ministère on retrouvait un seul communiqué annonçant l'annulation de Québec Alerte. Très rassurant.

Comment se fait-il que personne n'ait songé à utiliser la 13 en sens contraire et dégagée pour sortir les automobilistes pris dans leur voiture?

Comment se fait-il que les pompiers n'aient pas été appelés en renfort et aient pris sur eux, bravo, de secourir des gens?

Bien des questions et peu de réponses. Voilà pourquoi il nous faut un processus public.

Notre fonction publique est désespérante. Lente à se retourner, elle est capable de faire preuve d'un excès de zèle en donnant une contravention à un corbillard, en pleines funérailles, ou en épinglant des parents qui veulent effectuer des travaux de peinture à l'école de leurs enfants.

Heureusement le premier ministre Philippe Couillard et son entourage ont mesuré rapidement l'ampleur de la colère citoyenne. Le premier ministre a mentionné qu'un «interrupteur» a fait défaut en cette nuit d'hiver. Couillard a retroussé les bretelles de son ministre des Transports, dont la carrière s'est sans doute enlisée sur la 13.

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