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Incapable de rallier les souverainistes de tous les horizons, le Parti québécois risque «d'en manger une maudite» lors des prochaines élections et d'être balayé de la carte, comme le Bloc québécois. Cette analyse, c'est celle de Jocelyn Desjardins, l'ex-président du Nouveau mouvement pour le Québec.
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Mathieu Breton

Incapable de rallier les souverainistes de tous les horizons, le Parti québécois risque «d'en manger une maudite» lors des prochaines élections et d'être balayé de la carte, comme le Bloc québécois.

Cette analyse, c'est celle de Jocelyn Desjardins, l'ex-président du Nouveau mouvement pour le Québec (NMQ) qui tente depuis deux ans de réunir toutes les forces indépendantistes sous le même étendard.

Desjardins a démissionné avec fracas en fin de semaine, expliquant ses états d'âme dans une longue lettre.

Le NMQ avait organisé récemment le Congrés de la Convergence nationale qui a tourné à l'eau de vaisselle, les participants étant incapables de s'entendre sur une stratégie commune de façon à éviter de «splitter» le vote entre le PQ, Québec solidaire, et Option nationale.

La rupture Desjardins-NMQ s'est produite lors de l'assemblée générale du Conseil de la souvereraineté du Québec (CSQ). Desjardins tenait à ce que le CSQ soit apolitique et refuse le financement en provenance du PQ. Les autres représentants du NMQ ont refusé de l'appuyer et il a décidé, donc, de claquer la porte.

«J'en suis venu à croire que le CSQ n'est pas en mesure de porter les ambitions d'une grande organisation de la société civile..., mais il y a une seule condition pour que ça réussisse: la non-participation des partis politiques» écrit-il.

Dans sa missive, le démissionnaire révèle que le président du Parti québécois, Raymond Archambault, était farouchement opposé à la participation du Conseil de la souveraineté au congrès de la Convergence.

Selon lui, un représentant d'un parti assistait aux réunions du CSQ pour s'assurer que «rien ne fonctionne» afin de garder le contrôle de l'agenda. Du sabotage quoi.

C'est dans son post-scriptum que Jocelyn Desjardins est le plus incisif. Il soutient que «l'ingratitude» est la marque de commerce des indépendantistes. Surtout, il écorche la première ministre Pauline Marois, sans qu'il ait besoin de la nommer.

«Certains leaders politiques devraient s'interroger, comme moi, au cours de l'été sur leur propre leadership... au nom de l'ensemble du mouvement indépendantiste. Et faire passer nos ambitions nationales devant leur ambition personnelle..déjà réalisée».

«La patrie, avant les partis», clament des leaders tels Bernard Landry qui affirment qu'il existe d'autres véhicules que le PQ pour faire avancer l'indépendance.

La lettre de démission de Jocelyn Desjardins souligne, au cas où certains en doutaient, que le CSQ est un satellite du parti au pouvoir et a peu de chances d'attirer des non-péquistes.

Le PQ n'a aucune volonté de partager ce qui constituait son quasi-monopole sur le vote souverainiste.

Il est illusoire de penser à une alliance électorale entre le PQ et QS. À 11 % dans les sondages et en progression, un financement public substantiel, ce parti n'a aucun intérêt à se coller au PQ qui, par ailleurs, malmène ses clientèles.

Où Pauline Marois ira-t-elle chercher les appuis qui lui ont manqué l'an dernier?

Le NMQ n'est qu'une chapelle dans la mouvance souverainiste, mais le PQ redoute le grand schisme.

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