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Régis Labeaume lance les hostilités

Le thème proposé par le maire cette fois-ci est moins facile à vendre. Son administration est convaincue que la Ville de Québec se dirige vers un mur financier si on ne réussit pas à casser le modèle actuel. Régis Labeaume a promis de dévoiler ses demandes au cours des prochaines semaines, mais on sait déjà qu'il aimerait pouvoir décréter des conditions de travail et obtenir le droit de lock-out.
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Le maire Régis Labeaume a lancé sa 3e campagne à la mairie de Québec en prenant de front les syndicats et, indirectement, le gouvernement du Québec.

Devant ses 21 candidats à l'élection du 3 novembre, il a martelé que la campagne municipale sera dure et, pour avoir parlé avec quelques-uns d'entre eux, ils en sont bien conscients.

Ce qu'il veut: rien de moins que des changements aux lois du travail pour modifier les conventions collectives et les fonds de retraite des employés municipaux. Pour y parvenir, il demande donc un «mandat fort» à la population de la capitale.

«Des avantages négociés à une autre époque sont devenus insoutenables dans le présent contexte économique et indéfendables dans une perspective d'équité... il n'est pas question de laisser le Rapport D'Amours se faire tabletter...» disait-il, dimanche.

La stratégie du mandat fort est aussi vieille que la politique. Dans ce cas il faut bien reconnaître qu'il faudrait effectivement un fort appui pour tenter de convaincre un gouvernement supérieur de bouger sur ce qui est considéré comme des droits acquis.

Lors des élections de 2009, l'Équipe Labeaume a écrasé l'opposition - 25 conseillers sur 27, 80% des suffrages - en faisant campagne sur un nouvel amphithéâtre. Un objectif tangible s'il en est un. Les libéraux, qui voulaient regagner des comtés dans la région ont débloqué une enveloppe de 200 milions$ et l'amphithéâtre est en voie de surgir de terre.

Le thème proposé par le maire cette fois-ci est moins facile à vendre et demande beaucoup de pédagogie. Son administration est convaincue que la Ville se dirige vers un mur financier si on ne réussit pas à casser le modèle actuel. Le maire sortant a promis de dévoiler ses demandes au cours des prochaines semaines, mais on sait déjà qu'il aimerait pouvoir décréter des conditions de travail et obtenir le droit de lock-out.

Quelles sont les chances qu'un gouvernement minoritaire, allié traditionnel des syndicats, se lance dans une telle opération? Moins que nulles.

Les libéraux lui ont déjà dit non et je ne sais pas si la CAQ enfourcherait ce cheval de bataille.

Régis Labeaume a un passé péquiste, mais il a entretenu une relation privilégiée avec Jean Charest, à qui il a donné un coup de pouce en fin de campagne l'an dernier.

Ses relations avec le gouvernement Marois sont tendues. Escarmouche avec le ministre des Affaires municipales, Sylvain Gaudreault sur le tramway, collision avec la ministre de la région, Agnès Maltais, sur le rapport d'Amours.

Sans oublier que le débat sur le projet de loi 204, sur l'amphithéâtre, a déchiré le PQ et failli provoquer la fin de la carrière de Pauline Marois... ça laisse des traces.

Certains observateurs en ont conclu que le maire Labeaume prépare le terrain pour son entrée en politique provinciale. Peut-être, bien que je le vois mal suivre une ligne de parti ou se faire discret dans un caucus.

Si Régis Labeaume réussit au cours des 6 prochaines semaines à tenir son thème et obtient son mandat fort, le gouvernement québécois devra regarder par-dessus son épaule et composer avec un maire plutôt remuant.

Ce dernier pourrait se consoler et transférer la pression sur le palier décisionnel.

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