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C'est au moment de saluer la réélection de Jacques Chagnon, un autre nemrod, à titre de président que le nouveau premier ministre a développé la comparaison avec son passe-temps et la politique.
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Quelle sorte de premier ministre sera Philippe Couillard?

Préfèrera-t-il la mouche sèche ou la mouillée? Au premier jour de la session parlementaire à l'Assemblée nationale, il a tracé un parallèle entre la pêche au saumon, dont il est un fervent impénitent, et la vie politique.

C'est au moment de saluer la réélection de Jacques Chagnon, un autre nemrod, à titre de président que le nouveau premier ministre a développé la comparaison avec son passe-temps et la politique.

«D'abord, il faut choisir la bonne rivière, le bon moment, les conditions d'eau, pas trop haut, pas trop bas, pas trop chaud, pas trop froid et oui, vous avez raison, la bonne mouche», d'ajouter M. Couillard qui a expliqué la différence entre l'utilisation d'une mouche sèche et mouillée.

Avec la sèche, dit-il, «l'adversaire, ou plutôt le saumon, va se manifester de façon très spectaculaire et sortir brusquement de l'eau». Bien qu'émouvante, cette technique comporte le risque de manquer le saumon.

Par contre, avec la mouche noyée ou mouillée, le pêcheur fait preuve de subtilité, mais a moins de mérite «parce que le saumon se ferre tout seul».

Il en conclut qu'il y a des leçons à tirer en politique des deux techniques, car «une est plus spectaculaire, mais moins sécuritaire». Enfin, a-t-il fait remarquer, il faut respecter les règlements et éviter la mouche plombée, car on attrape le saumon par le flanc.

Dans le choix de la rivière, j'ai immédiatement pensé à la façon dont le jeune politicien a quitté la vie politique, sachant pertinemment qu'il ne pouvait déloger Jean Charest dans ses meilleures années, pour y revenir au bon moment.

Si l'on se fie aux gestes posés depuis l'élection du 7 avril par les libéraux, on y devine toute la patience du pêcheur qui sait qu'il a quatre ans (cinq, disait-il) pour réaliser ses ambitions.

Minoritaire en 2012, Pauline Marois avait rapidement annoncé de grosses décisions - fermeture de la centrale Gentilly2, fin de l'amiante... - pour marquer le coup et donner une image de gouvernement déterminé.

Le gouvernement Couillard avance sur la pointe des pieds et on n'a pas assisté, par exemple, à une purge dans la haute fonction publique, du moins pour le moment.

On sait déjà que le budget de juin sera neutre et qu'il faudra attendre au printemps pour mesurer les vrais sacrifices. Mais encore là, les libéraux parlent de préparer les esprits à des changements inévitables en faisant beaucoup de pédagogie.

Mardi, le premier ministre a cherché à se défaire de l'étiquette d'austérité, à connotation négative, pour lui substituer celui de la rigueur.

En Chambre, on n'entend parler que de coopération, de ton respectueux, de la volonté de faire de la politique autrement. On se croise les doigts. Même le chef intérimaire du Parti québécois, Stéphane Bédard, avait un ton doucereux.

C'est à l'Assemblée nationale, lorsqu'il faut traverser le parquet et redevenir l'opposition, qu'on mesure la force de la gifle reçue.

Le premier ministre-pêcheur a laissé apparaître, en partie, sa philosophie politique.

La pêche, c'est bien imprévisible, comme la politique. Lors de ce premier contact parlementaire, la rivière politique a ramené Julie Boulet et sa descente devant la commission Charbonneau, et la culpabilité de l'ex-ministre Tony Tomassi qui a reconnu fraude et abus de confiance.

Dans le cas de Tomassi, les libéraux pourront le présenter comme un poisson douteux d'une autre saison politique.

Alors mouche sèche ou mouillée comme stratégie?

Peut-être qu'on a tout faux et que le premier ministre Couillard rêve tout haut à ses vacances.

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Lise Thériault

Le cabinet ministériel de Philippe Couillard

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