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Le premier ministre Philippe Couillard a raison quand il affirme qu'on ne peut trouver un cas de corruption au sein du PLQ depuis qu'il le dirige, mais il lui est difficile de s'affranchir complètement des méthodes de financement qui prévalaient avant lui.
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Le premier ministre Philippe Couillard a raison quand il affirme qu'on ne peut trouver un cas de corruption au sein du Parti libéral du Québec depuis qu'il le dirige, soit depuis trois ans.

Il lui est difficile toutefois de s'affranchir complètement des méthodes de financement qui prévalaient avant lui, du moins au niveau de la perception populaire.

Les libéraux du Québec n'ont pas été dans l'opposition assez longtemps pour laver complètement la marque libérale des dérives du passé. Bien sûr, des gestes concrets ont été posés en matière de financement des partis (la contribution maximum ramenée de 3 000$ à 100$), mais cela suffit-il pour changer une perception?

Sauf un intermède de 18 mois (Pauline Marois) le PLQ dirige le Québec depuis 2003 au point où certains redoutent un «monopole libéral» sur le pouvoir.

Sur la scène fédérale, les libéraux ont mis une douzaine d'années à faire oublier le scandale des commandites. De plus, une décennie conservatrice a fait en sorte que la colère des électeurs s'est dissipée. Le PLC a également choisi un jeune chef, Justin Trudeau, qui a formé un gouvernement sur de nouvelles bases.

Philippe Couillard et une quinzaine de ses ministres ont servi dans le gouvernement Charest, alors il est inévitable de faire une association entre la corruption et le PLQ, bien qu'il ait changé depuis l'ère Charest.

Le scandale de la SIQ mis à jour par l'émission «Enquête» a fait surgir dans l'actualité les noms de Charles Rondeau et Franco Fava, deux vedettes de la Commission Bastarache qui enrichissaient la caisse électorale libérale. Le «bénévole » Bill Bartlett est aussi sorti de l'ombre.

Lino Zambito, devenu une célébrité grâce à la Commission Charbonneau, vient de publier un livre qui fait du bruit.

On peut penser que le procès très attendu de Nathalie Normandeau, ancienne vice-première ministre accusée en même temps que Marc-Yvan Côté, va maintenir le thème de la corruption dans les nouvelles.

Les libéraux du Québec sont convaincus que l'élection générale de 2014 a établi une cassure avec les années Jean Charest.

Ce n'est pas ce que démontre le sondage Léger rendu public en fin de semaine. Une grande majorité de Québécois associent toujours corruption et PLQ. Il a beau avoir été commandé par la CAQ, n'empêche.

Réunis en conseil général ce week-end, les libéraux ont composé avec deux mauvaises nouvelles: un recul de quatre points dans les intentions de vote et un rapport interne dévastateur.

Les multiples «affaires» (Yvon Nadeau, Sklavounos, la SIQ...) ont fini par rattraper le gouvernement, qui obtient d'ailleurs un taux de satisfaction à 26%. Il mise toutefois sur un trésor de guerre, 1,8 milliard $ de surplus, pour calmer la grogne.

Quant au mauvais état de santé du PLQ, il a été dévoilé par le rapport confidentiel de Jérôme Turcotte, ex-président de la commission politique, qui trace le portrait d'un parti déconnecté de sa base.

Dimanche, dans son discours de clôture aux militants, Philippe Couillard a annoncé qu'il ferait une tournée régionale pour parler d'espoir, l'antidote à l'austérité qui a marqué les deux premières années au pouvoir.

Faisant écho à la présentation d'un spécialiste, le premier ministre a annoncé que le PLQ misera dorénavant sur la simplicité pour tout ce qui concerne message et programme. Ces idées fortes, a-t-il dit, doivent tenir dans «le creux d'une main».

C'est dans la simplicité que les libéraux de Philippe Couillard entrent en mode électoral.

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