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Le PQ roule au pétrole

Le gouvernement y gagne en démontrant qu'il peut s'associer au privé pour faire du développement alors que Junex et Pétrolia en retirent une caution financière et morale. Nombre de Québécois seront rassurés par la présence du gouvernement dans cepétrolier.
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Le Québec a le devoir d'explorer le sous-sol de l'île d'Anticosti pour déterminer si le pétrole y est exploitable.

Le gouvernement Marois a donc raison de se lancer dans cette aventure et d'y consacrer 115 millions $ pour en avoir le coeur net. Étranglé financièrement, Québec ne peut fermer les yeux sur des revenus qu'il pourrait tirer de l'or noir d'Anticosti.

Le déficit commercial du Québec est plombé par le pétrole importé qui représente 14 milliards $, rien de moins.

Pétrolia et Junex, deux entreprises québécoises, ne pouvaient aller plus loin, seules, dans la coûteuse exploration. En fermant la filière du gaz de schiste, le gouvernement québécois a refroidi les ardeurs des investisseurs potentiels.

Le gouvernement y gagne en démontrant qu'il peut s'associer au privé pour faire du développement alors que Junex et Pétrolia en retirent une caution financière et morale. Nombre de Québécois seront rassurés par la présence du gouvernement dans ce deal pétrolier.

Finie donc l'enflure du «vol du siècle» propagée par des écologistes comme Daniel Breton. Ce supposé hold-up s'était dégonflé quand Pétrolia avait rendu publique son entente secrète avec Hydro-Québec.

À la porte des élections, la première ministre Pauline Marois a donc abattu une carte maitresse qui déstabilise ses adversaires. C'est l'aspect électoraliste de cette annonce qui laisse perplexe.

Depuis des semaines, les vannes sont ouvertes et toute annonce sent la récupération politique.

Dans les journaux on peut lire une pub sur le potentiel pétrolier d'Anticosti alors que le Québec «reprend ses droits» sur ses ressources naturelles. Cela me rappelle étrangement la publicité sur les redevances minières ( le caillou qui tombe de la benne du camion) de la dernière campagne électorale.

On y soutient en outre que les Québécois «pourraient envisager» des retombées de 45 milliards de dollars sur 30 ans.

Ce chiffre fait tiquer quand Pétrolia affirme pouvoir récupérer, le cas échéant, 5% du pétrole de schiste.

La deuxième phase, l'exploitation, est cruciale et nombre de difficultés n'ont pas encore été abordées: comment sortir ce pétrole d'Anticosti de façon sécuritaire? Il faut envisager en effet un quai en eaux profondes.

Le deal d'Anticosti confirme le virage pro-business du PQ. En septembre 2013, les Verts pouvaient se dire au pouvoir, mais ils sont de plus en plus tassés dans le coin.

Le projet de cimenterie de Port-Daniel, un gros producteur de gaz à effet de serre, a été exempté d'un examen du BAPE et voilà que le gouvernement saute à pieds joints dans la traque aux combustibles fossiles.

Pauline Marois courtise donc les caquistes et les libéraux mous avant de se lancer sur le sentier électoral. L'économie n'est plus l'apanage du PLQ et de la CAQ . Voilà un an que François Legault propose d'être actionnaire de Junex et Pétrolia, une autre idée piratée.

Toutefois, ne concluons pas trop vite que le Québec est la nouvelle Alberta et que l'or noir va la sortir de son gouffre financier.

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