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Drainville intraitable

Quand on regarde l'attitude du gouvernement depuis le début de l'automne, on constate qu'il n' a pas bougé d'un centimètre. Il fait le pari que la fermeté est plus rentable que l'ouverture.
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Le moins que l'on puisse dire, c'est que le ministre Bernard Drainville se montre intraitable peu avant que ne débute la commission parlementaire qui va étudier le projet de loi 60 sur la Charte des valeurs.

En entrevue à La Presse la semaine dernière, il affirmait que son attitude consistera en un «mélange d'ouverture et de fermeté».

Sauf que l'ensemble de l'entretien avec le ministre responsable des Institutions démocratiques traduit plus de l'une que de l'autre.

Q- Que faudrait-il pour vous convaincre de limiter l'interdiction du port de signes religieux?

R-Je ne sais pas si cet argument existe... en même temps, je suis très, très, convaincu de la justesse de nos propositions.

Q- Mais votre gouvernement minoritaire ne semble pas vouloir diluer ses positions pour conclure une entente?

R-Ça va prendre de sacrés bons arguments...

Le responsable de la Charte reconnait que le gouvernement aura besoin de l'appui de la Coalition Avenir Québec pour faire adopter son projet de loi, mais exprime l'espoir que les travaux en commission feront «cheminer» la CAQ «car il y a encore trop de mou dans leur position». On a fait une croix sur les libéraux.

Clairement, selon lui, c'est à la deuxième opposition à bouger, car le gouvernement a fait son lit et s'attend ce que ce débat se retrouve au coeur de la campagne électorale si elle arrive rapidement.

Position de négociation? Peut-être. Mais quand on regarde l'attitude du gouvernement depuis le début de l'automne, on constate qu'il n' a pas bougé d'un centimètre. Il fait le pari que la fermeté est plus rentable que l'ouverture.

Le Parti québécois est un parti doctrinaire (les péquistes préfèrent se définir comme des gens de conviction) qui, sur bien des sujets, est persuadé que le peuple finira par comprendre et se rallier.

Dans le cas de la Charte des valeurs, cette conviction repose sur des perceptions diffuses qui alimentent un populisme malaisant, une absence de données solides, une consultation bidon et secrète, des avis juridiques camouflés.

L'autre ténor de la Charte, le ministre Jean-François Lisée, soutient dans un texte publié dans le New York Times que la Charte se rendra en Cour Suprême et que cette dernière pourrait rendre un jugement-surprise, car elle est de plus en plus réfractaire au multiculturalisme canadien.

La moindre des choses serait que le gouvernement fasse preuve de transparence et profite du début des travaux de la commission, mardi, pour déposer ses avis juridiques internes.

250 mémoires ont été déposés devant la commission qui étudiera la Charte pendant plusieurs semaines. Il faudra observer attentivement comment sera constitué l'horaire des intervenants. À qui donnera-t-on les plus belles plages horaires, les heures de grande écoute?

Les témoins auront besoin d'être convaincus et convaincants pour infléchir le ministre Drainville.

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