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Coderre et la zizanie canadienne

Denis Coderre, le maire de Montréal, a enterré le pipeline de Trans-Canada assez brutalement pour ranimer les tensions entre les provinces du Canada.
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Denis Coderre, le maire de Montréal, a enterré le pipeline de Trans-Canada assez brutalement pour ranimer les tensions entre les provinces du Canada.

Menés par le maire Coderre, les 82 maires de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) ont fermé la porte au projet Énergie Est. Le non était retentissant et Denis Codere aurait dû éviter d'en rajouter.

Malgré qu'elle soit la métropole du chômage au Canada, Montréal ne croit pas qu'un investissement de plusieurs milliards génère suffisamment de retombées pour aller de l'avant.

Faut-il rappeler que le tuyau en question alimenterait la raffinerie Suncor, à Montréal, et Valero, à Québec, mais on préfère importer du pétrole de pays étrangers par bateaux.

La CMM et le maire de Montréal invoquent les risques environnementaux. Denis Coderre a parlé des coûts d'un déversement majeur. Effectivement, c'est le rôle des élus de protéger leur territoire. On aurait souhaité que Montréal démontre la même sensibilité pour la qualité de l'eau quand elle a largué des milliards de litres d'eaux dans le Saint-Laurent en demandant de se pincer le nez.

L'annonce faite par la CMM était sans appel et représente, sans doute, une mise à mort du pipeline Énergie Est. Il aurait mieux valu adopter l'approche adoptée par le Québec, et l'Ontario, et retourner Trans-Canada à ses cartons. Québec avait émis 7 conditions contraignantes qui auraient pu en faire un projet socialement acceptable.

Le fardeau de la preuve était sur les épaules de Trans-Canada qui a fort mal défendu son investissement.

Après avoir bloqué le pipeline de l'est, Denis Coderre a cherché à ridiculiser les gens de l'Ouest canadien. Affirmer qu'ils croient que Les Pierrafeu est un documentaire, c'est inutilement insultant. Il est ironique de constater que ce grand fédéraliste a provoqué une telle zizanie.

Les oléoducs de l'Alberta cherchent un débouché, mais sont stoppés vers l'ouest (Enbridge) et vers le sud (Keystone).

Comment réagirions-nous si une province nous empêchait d'exporter de l'hydroélectricité?

Les ténors de l'ouest ont vite rappelé que le Québec a profité, via la péréquation, des revenus tirés pendant les années fastes du pétrole dit «sale». En éditorial, le Edmonton Sun soutenait que les Québécois devraient être conséquents et dire non aux dollars «sales».

Une telle division entre les provinces canadiennes n'a pas été observée depuis longtemps. L'Alberta, la Saskatchewan, et l'Ontario poussent le projet tout comme le Nouveau-Brunswick à l'autre bout du pays.

Situation délicate pour le premier ministre Justin Trudeau dont le parti a balayé les Maritimes et fait élire 4 députés en Alberta. Le PLC a aussi un fort contingent de députés du Québec.

Il va sans doute garder à l'esprit que la politique énergétique menée par son paternel, Pierre Elliot, en 1980, a marqué au fer rouge les libéraux dans l'Ouest canadien si bien qu'ils sont disparus des prairies.

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Mai 2017

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