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Budget Morneau: la pente savonneuse

Après 10 ans de gestion conservatrice des finances publiques, le gouvernement Trudeau envoie le message à son appareil que les vannes sont ouvertes. Saura-t-on les refermer?
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Rien de plus facile pour un politicien, et la machine gouvernementale, que de dépenser l'argent des contribuables.

Le tout premier budget Morneau confirme que le gouvernement Trudeau n'a aucune réticence à recourir à l'endettement dans l'espoir, bien hypothétique, de doper l'économie.

Le déficit de 29,4 milliards$ n'a créé aucune surprise et il faut reconnaître qu'une part est attribuable à la chute du prix du pétrole et au ralentissement économique. Par contre, apprendre que le gouvernement central n'a pas mis de frein et passera son mandat dans le rouge c'est une vive source d'inquiétude.

La pente des déficits est une pente savonneuse comme l'a démontré l'histoire des budgets, autant à Québec qu'à Ottawa. Une hausse des taux d'intérêt, une récession, une économie au neutre et voilà que les finances publiques s'enfoncent.

La faiblesse du budget Morneau, c'est qu'il contient une orgie de dépenses mais très peu d'investissements.

En campagne électorale, les libéraux ont misé sur les infrastructures, soit 60 milliards$ de plus sur un horizon de 10 ans, pour faire tourner la roue de l'économie. On imaginait une véritable parade de grues.

Le budget Morneau annonce plutôt une Phase 1 de 11,9 milliards$ sur 5 ans. On parle donc de 2 milliards$ par année, across Canada, des grenailles somme toute.

Le transport en commun jouirait d'une généreuse enveloppe de 1 milliard$ sur 3 ans! Des dépenses via d'autres programmes sont toujours possibles (pour Bombardier par exemple), mais on manque cruellement d'information.

Les PME, qui sont pourtant l'épine dorsale de la création d'emplois, doivent renoncer à 300 millions$ que leur avait accordés le gouvernement conservateur.

On cherche donc une stratégie économique cohérente de nature à «booster» l'économie à court terme. Le pari c'est de miser sur l'argent dégagé pour les familles (qui en ont grand-besoin incidemment) pour mousser la consommation.

Après 10 ans de gestion conservatrice des finances publiques, le gouvernement Trudeau envoie le message à son appareil que les vannes sont ouvertes. Saura-t-on les refermer?

Les contribuables qui préparent leurs rapports d'impôt seront ravis d'apprendre de la bouche du premier ministre qu'un budget «ce n'est pas un calcul mathématique, c'est de l'argent investi dans la vie des gens». Ça fait déjà moins mal.

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