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Le premier budget de Nicolas Marceau est un budget de survie qui devrait permettre au gouvernement Marois de naviguer jusqu'au printemps. Le ministre des Finances et de l'Économie a résisté à la tentation de cibler davantage les riches et les entreprises et abandonné en cours de route des engagements électoraux pour fricoter un budget assez habile.
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Le premier budget de Nicolas Marceau est un budget de survie qui devrait permettre au gouvernement Marois de naviguer jusqu'au printemps. Le ministre des Finances et de l'Économie a résisté à la tentation de cibler davantage les riches et les entreprises et abandonné en cours de route des engagements électoraux pour fricoter un budget assez habile.

Pour le citoyen, ce budget a néanmoins un coût assez élevé, notamment les fumeurs qui ne feront pas que pomper de la fumée, mais il se trouve peu de monde pour les défendre. Les amateurs de vin et de bière passent également à la caisse. C'est la hausse appréhendée du tarif d'électricité qui frappe le plus de monde et fera le plus mal.

Le gouvernement péquiste a beau dire que le choc sera moins sévère -- les libéraux prévoyaient un dégel du bloc dit patrimonial en 2014 -- cela demeure une dépense de plus pour les ménages, environ 120$ pour une maison moyenne.

La taxe-santé aurait dû normalement se retrouver dans le budget, mais la valse-hésitation du ministre l'avait forcé à dévoiler son jeu bien avant. D'ailleurs, ce budget confirme des reculs du nouveau gouvernement sur des engagements électoraux. C'est le cas avec la taxe ou contribution santé. On ne l'abolit plus, mais elle rapporte 400 millions de moins que ce qui était prévu dans le budget Bachand du printemps.

Le PQ avait promis de ne pas toucher au bloc patrimonial et il annonce maintenant une indexation des tarifs.

La surprise c'est la non-décision sur la hausse des redevances minières. Tous se rappellent de la publicité électorale du PQ avec le camion qui «dumpait» un caillou, les minières allaient casquer, avait-on déduit. Le budget Marceau indique que les entreprises seront consultées avant de procéder à une réforme du régime «On manqué de temps» affirme Nicolas Marceau pour justifier cette promesse trahie. Le coup de frein donné par l'industrie minière a peut-être fait réfléchir le gouvernement Marois.

Le Fonds des générations a échappé à l'abolition contrairement à ce qu'on avait dit. Pour respecter un déficit de 1,5 milliard $ cette année et atteindre les rives de l'équilibre l'an prochain, le budget Marceau recourt à une subtilité comptable qui, pour le moment, n'est pas tout à fait légale.

La fermeture de Gentilly 2 se traduit par une perte de 1,8 milliard$ en 2012-13 dans les revenus d'Hydro-Québec. Le cadre budgétaire déposé mardi inscrit d'ailleurs un déficit de 2,426 milliards $ cette année. Le ministère en fait toutefois une «écriture comptable» non récurrente qui permet de soustraire le tout du portrait.

Pourquoi la même logique ne s'applique pas dans le cas du revenu de 2,2 milliards$ provenant du règlement du dossier TPS-TVQ avec le fédéral, également un «one shot» étalé sur 2 ans?

Pour respecter sa cible, le gouvernement sera contraint de modifier la loi sur l'équilibre budgétaire...et obtenir l'appui de l'opposition.

Tous les gouvernements ont tendance à surestimer les gains d'efficacité obtenus dans la nébuleuse de l'État. Ce budget table sur des «gains d'efficience» de 976 millions$ l'an prochain. Vaste programme. Teinté de lunettes roses.

Sans doute pour amadouer la Coalition Avenir Québec, le budget annonce la suppression de 2000 emplois à Hydro-Québec (par attrition). Il n'y a pas si longtemps le PQ dénonçait cette solution pour réduire la pression sur les finances.

Autre conséquence de la réalité financière, le gouvernement péquiste confirme des compressions dans tous les ministères (moins 2%), excluant Éducation, Santé et Enseignement supérieur. Somme toute, un budget plus au centre que prévu, qui ne justifie en rien de faire trébucher un gouvernement

Les coulisses du budget

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