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Une agence des transports, vraiment?

La première ministre Pauline Marois a créé une surprise en annonçant que le ministère des Transports du Québec serait converti en agence. Cette intention, qui n'a pas été évoquée durant la campagne électorale, s'est retrouvée dans son discours du 19 septembre alors qu'elle présentait son conseil des ministres.
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La première ministre Pauline Marois a créé une surprise en annonçant que le ministère des Transports du Québec serait converti en agence.

Cette intention, qui n'a pas été évoquée durant la campagne électorale, s'est retrouvée dans son discours du 19 septembre alors qu'elle présentait son conseil des ministres. En nommant Sylvain Gaudreault aux Transports et Affaires municipales, elle précisait «vous aurez ensuite à piloter une très importante réforme en transformant le ministère en agence de façon à en assurer l'intégrité, la transparence et l'efficacité».

Depuis, personne n'a senti le besoin d'expliquer pourquoi un changement de structure serait bénéfique pour les payeurs de taxe.

En fin de semaine, le ministre Gaudreault a fait publier dans les journaux une opinion où il affirme qu'une agence amènera une plus grande rigueur.

Dans le contexte actuel, il est facile de faire passer des réformes surtout si on parle de dépassements de coûts et de collusion. Dans sa missive, il mentionne d'ailleurs l'étude Secor-KPMG sur le programme des infrastructures, étude dévoilée après la décision de changer le ministère.

Une agence implique des changements structurels puisque c'est un conseil d'administration qui la dirige.

Bien sûr on promet un CA indépendant qui s'assurerait d'une «culture de la vigilance».

L'un des premiers gestes du PQ fut de nommer l'ex-député Nicolas Girard, battu dans son comté, à la présidence de l'Agence métropolitaine des transports (AMT) ! La tentation est toujours bien grande de placer des gens qui partagent ses opinions sur ces conseils.

Le mandat de l'agence serait très vaste et elle s'occuperait de la planification et de l'exécution des travaux routiers «de l'appel d'offres à la coupure du ruban», selon la lettre du ministre.

Il est vrai que le MTQ a perdu ses ingénieurs au fil des années et des compressions et que cela explique que les firmes privées ont rempli le vide, avec les conséquences étalées devant la Commission Charbonneau.

Une agence facilite-t-elle le recutement d'ingénieurs? Cela demeure à être démontré.

Il y a, surtout, toute la question de l'imputabilité politique. Si les routes sont mal déneigées ou qu'un viaduc s'effondre, un ministre aura beau jeu de diriger la pression sur le conseil d'administration de l'Agence des Transports et de se cacher derrière son indépendance.

Par ailleurs une agence est-elle une garantie d'Intégrité. Des fonctionnaires de l'Agence du Revenu fédéral, ex-ministère, ont été traduits devant la justice pour corruption récemment.

Il n'est pas certain en outre que les contribuables bénéficieraient d'un allègement des structures. Le ministre a indiqué qu"il y aurait, en effet, un ministère ET une agence.

Cela rappelle le débat sur les régies ou les agences de la santé dont la création devait vider le ministère. Au bout du compte nous avons les deux organisations.

Le MTQ a toujours souffert d'une ultrapolitisation mais le gouvernement a du chemin à faire avant de convaincre de la nécessité de chambouler les structures actuelles.

Serait-ce trop demander: plus d'explications et moins d'improvisation?

Les promesses du PQ

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