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Se donner les moyens d'influencer notre avenir

Donner une plus grande force au mouvement ouvrier par la syndicalisation c'est se donner les moyens d'influencer notre avenir.
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Nous devrions tous nous réjouir de voir les derniers chiffres sur l'emploi. 48 300 emplois créés au Canada en janvier; 97 100 emplois de plus au Québec (+2,4 %), par rapport à janvier 2016; un taux de chômage de 6,2% le plus bas depuis 40 ans. À voir ces chiffres, nous pourrions croire que la fin de la pauvreté c'est pour demain.

Malheureusement, comme le soulignait l'économiste principal du Mouvement Desjardins, Jimmy Jean, ces nouveaux emplois sont caractérisés par des « faiblesses persistantes ». Une croissance des salaires inférieurs à l'inflation avec 1,3% d'augmentation et un nombre d'heures qui ne progresse que de 0,2% à cause du grand nombre d'emplois à temps partiel. Donc, cette vague de création d'emplois ne sortira pas beaucoup de citoyens de la misère. Elle n'aidera pas à réduire la dépendance de nombreux travailleurs envers les banques alimentaires. Moisson Québec a estimé cette dépendance à 11% pour la province. Du jamais vu en 20 ans.

Ces informations provoquent l'indignation lorsque l'on apprend que les 100 PDG les mieux payés au Québec dépassent le salaire moyen de 2017 en à peine plus de deux jours de travail; que des milliards quittent le pays en évasion fiscale; que les multinationales dictent la marche à suivre au gouvernement au sujet de nos relations de travail; que de plus en plus d'aînés vivent dans la précarité après avoir travaillé toute leur vie et que nos emplois peuvent s'envoler vers d'autres cieux sans que l'on puisse dire quoi que ce soit.

Il nous faut réagir. Les travailleurs ne peuvent plus se permettre de demeurer divisés. La montée des inégalités n'est pas étrangère au fait que le taux de syndicalisation soit passé de 37,6 % en 1981 à 28,8 % en 2014, au Canada. Au Québec, selon le Ministère du Travail de l'Emploi et de la Solidarité sociale le taux de présence syndicale serait de 39,6%. Mais en réalité, ce taux est bien plus bas. Cette statistique comprend tous les salariés assujettis à une convention collective, membres ou non membres d'un syndicat. Autrement dit, des travailleurs qui n'ont aucune force syndicale sur leur lieu de travail sont compris dans ce chiffre.

C'est pourquoi il faut que les travailleurs réinvestissent leur syndicat en s'y impliquant ou en joignent un rapidement.

L'unité des employeurs est étendue à l'échelle planétaire afin de maximiser la profitabilité de leurs entreprises par l'exploitation au maximum des ressources naturelles, humaines et institutionnelles. Pour rivaliser avec eux, nous devons en faire de même en nous solidarisant un lieu de travail à la fois. C'est pourquoi il faut que les travailleurs réinvestissent leur syndicat en s'y impliquant ou en joignent un rapidement.

Les organisations syndicales ont démontré au travers l'histoire qu'ils sont le meilleur véhicule pour combattre les injustices. C'est au prix de vive lutte syndical que les travailleurs d'hier ont obtenu la fin du travail des enfants, des horaires de travail acceptable, le droit à la santé-sécurité au travail, le droit à des congés de maladie et de maternité, l'amélioration des soins de santé et du système d'éducation, etc. Tous ces acquis qui nous semblent normaux aujourd'hui ont été obtenus grâce à l'union et l'action politique des travailleurs. Au-delà des partis politiques, les syndicats sont le lieu où les citoyens peuvent produire un rapport de force capable d'opérer des changements positifs dans nos sociétés.

Alors qu'une infime minorité de privilégiés s'organisent pour influencer le système politique et économique, la majorité en subit les impacts négatifs en endurant la hausse du prix du panier d'épicerie, des taxes municipales, de l'électricité, des frais scolaires et des tarifs en tout genre sans véritable opposition. La syndicalisation est essentielle pour rétablir l'équilibre et faire en sorte que les vrais créateurs de richesses, c'est-à-dire les travailleurs, reçoivent leur juste part pour les efforts qu'ils fournissent.

Il est anormal que la classe ouvrière soit la première à subir les impacts d'une crise économique et que ce soit les banquiers et les hommes d'affaires que l'on décide de sauver en priorité. Il est anormal que la classe ouvrière prenne pratiquement tous les risques liés aux décisions économiques de l'élite politique et économique alors qu'elle sera la dernière à profiter d'une croissance de l'économie.

Finalement, il est anormal qu'un travailleur n'ait aucun contrôle sur les moyens de production qui ont une influence directe sur son environnement et le déroulement de sa vie. Nous ne devons pas nous laisser divisés et désinformés par les gens ayant intérêt à nous voir nous entredéchirer. Nous avons un grand rôle à jouer dans la construction de nos milieux de vie. Donner une plus grande force au mouvement ouvrier par la syndicalisation c'est se donner les moyens d'influencer notre avenir.

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