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La chance de lire «Pat’Patrouille»

L’histoire terrible de la fillette de Granby m’a alors remis en pleine figure l’ensemble de notre parcours avec la DPJ pour finalement adopter notre petit garçon qui a passé par beaucoup d’épreuves pour son petit âge.
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J’ai réalisé que c’était la plus belle chose au monde que de pouvoir lui lire et relire maintes fois cette histoire de chiots sans qui la Grande Vallée ne pourrait survivre.
Morsa Images via Getty Images
J’ai réalisé que c’était la plus belle chose au monde que de pouvoir lui lire et relire maintes fois cette histoire de chiots sans qui la Grande Vallée ne pourrait survivre.

Lorsque mon fils m'a demandé de lui relire pour une quatrième fois de suite un livre de Pat'Patrouille, je dois l'avouer, j'étais un peu exaspéré. Mais au même moment, j'ai réalisé que c'était la plus belle chose au monde que de pouvoir lui lire et relire maintes fois cette histoire de chiots sans qui la Grande Vallée ne pourrait survivre.

C'est à ce moment précis que j'ai compris notre chance mutuelle, la sienne et celle de mon mari et moi. Nous avions la chance de vivre de tels moments précieux, chaque matin. Mais la vie aurait pu être tout à fait différente. Voyez-vous, «mon petit homme» en est un de la DPJ.

L'histoire terrible de la fillette de Granby m'a alors remis en pleine figure l'ensemble de notre parcours avec la DPJ pour finalement adopter notre petit garçon qui a passé par beaucoup d'épreuves pour son petit âge.

Milieu supervisé, retrait à sa famille biologique, famille d'accueil d'urgence, placement avec une famille d'accueil de type banque-mixte (nous), visites supervisées, placement à la majorité, ordonnance de placement, adoption. Bref, beaucoup trop pour un si jeune âge. Beaucoup trop pour une seule vie.

J'ai évidemment eu mon lot de frustrations envers le «système». J'ai également vu la charge de travail augmenter chez les intervenants, leurs limites face à la justice, leur désir sincère d'offrir ce qu'il y a de mieux à ces enfants vulnérables.

Il y a des gens tellement essoufflés à la DPJ que les changements d'intervenants dans un dossier deviennent fréquents.

Bref, je n'ai vu, à la DPJ, que des gens de cœur. Mais oui, il y a des gens essoufflés, pris à jongler entre les décisions de la cour, notre impatience d'arriver à une adoption et la famille biologique. Il y a des gens tellement essoufflés que les changements d'intervenants dans un dossier deviennent fréquents. Il y a tellement de gens essoufflés que peu souhaitent s'essouffler avec eux. Et je crois malheureusement que des gens essoufflés, ça n'a pas la force de changer un système en place.

Je ne «protège» pas la DPJ. Je ne cautionne pas les ratées du «système». Je reconnais la chance que mon fils a eue. Celle d'une prise en charge rapide, d'un soutien constant et d'intervenants de cœur.

Malheureusement, des ratées il y en a eu plusieurs pour cette fillette autour de laquelle plusieurs signaux d'alerte avaient pourtant été allumés. Comme l'a écrit Mario Dumont: «Nous t'avions promis. Nous t'avons laissée tomber.»

Quand, comme société, nous identifions les enfants comme notre plus belle richesse. Nous devons pouvoir tenir nos promesses de leur offrir une sécurité, une stabilité, mais surtout: l'amour qu'ils méritent.

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