Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Le TPP: un accord économique dangereux pour la santé

De ce qu'on en sait, le TPP rendra plus difficile l'accès à des médicaments génériques à bas prix, surtout dans les pays en voie de développement, mais on estime que les répercussions se feront aussi ressentir dans les pays plus industrialisés.
This post was published on the now-closed HuffPost Contributor platform. Contributors control their own work and posted freely to our site. If you need to flag this entry as abusive, send us an email.

Je profite souvent de cette plateforme web pour parler de santé, de médecine, des deux à la fois, ou pour faire le lien entre des enjeux importants qui, à mon avis, passent trop sous silence. C'est le cas de l'accord économique trans-pacifique (en anglais: Trans-Pacific Partnership, souvent appelé TPP).

Le TPP, c'est le plus important accord de libre-échange jamais signé jusqu'à présent, entre les États-Unis et onze autres pays des Amériques et de l'Asie-Pacifique (Canada, Australie, Brunei, Chili, Japon, Malaisie, Mexique, Nouvelle-Zélande, Pérou, Singapour et Viêt Nam). Cet accord historique, dont la valeur totale s'estime à environ 40% du PIB mondial, se voudrait la norme pour tous les prochains accords commerciaux du 21e siècle. On en entend très peu parler et pourtant, plusieurs rondes ont déjà eu lieu, les dernières s'étant déroulées à Singapour il y a à peine quelques jours. Les négociations sont gardées secrètes - du moins jusqu'à tout récemment quand Wikileaks en a publié une partie.

Bien que les accords de libre-échange visent à renforcer l'économie mondiale en abaissant, notamment, les frais douaniers, le TPP joue dans une ligue supérieure, surpassant les droits de propriété intellectuelle de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). De ce qu'on en sait, il comprendrait plus de 20 chapitres touchant de nombreuses questions non commerciales, comme la sécurité alimentaire sur le plan national, la santé, le travail et les politiques environnementales. On parlerait aussi d'investissements et de propriété intellectuelle. Ces deux chapitres me préoccupent particulièrement, car ils auront des effets néfastes majeurs sur la santé de millions d'individus à travers le monde.

De ce qu'on en sait, le TPP rendra plus difficile l'accès à des médicaments génériques à bas prix, surtout dans les pays en voie de développement, mais on estime que les répercussions se feront aussi ressentir dans les pays plus industrialisés. Déjà, qu'on parle de tuberculose ou de VIH, beaucoup de personnes souffrent et meurent parce que les médicaments dont ils ont besoin sont trop chers ou n'existent simplement pas. Le TPP va à l'encontre du progrès en santé publique, restreignant encore plus l'accès à ce qui est un droit essentiel : celui de la santé.

Je n'en suis qu'à ma deuxième année de formation médicale, mais déjà, je peux confirmer hors de tout doute que l'accès aux médicaments à des prix abordables est d'une grande nécessité pour tous les patients. Non seulement on réduit des morts évitables causées par des maladies infectieuses et des maladies non transmissibles (comme le diabète), mais on permet aussi à une société d'être plus épanouie, plus juste et plus équitable.

Et maintenant, quoi faire? En parler, en parler, en parler. Dire aux négociateurs canadiens qu'on s'oppose au projet. Et leur répéter encore et encore. Écrire des lettres au gouvernement. Signer des pétitions, comme celle-ci.

On ne peut simplement pas accepter de rester des témoins silencieux d'un accord qui va coûter excessivement cher à la société et qui représente un recul important en matière d'accès universel à une vie saine.

Signez la pétition. Et partagez en grand nombre.

VOIR AUSSI SUR LE HUFFPOST

1 - La plupart des gens ne contrôlent pas leur infection

Six faits sur le VIH

Retrouvez les articles du HuffPost sur notre page Facebook.
Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.