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Les aéroports ne sont pas conçus pour les vieux

Incroyable d'avoir à parler de souffrances pour utiliser le transport de masse le plus important sur la planète et le plus moderne.
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manonallard via Getty Images

En 2030, les personnes âgées occuperont 20% de la population. Déjà, cette frange de la population est de plus en plus nombreuse. Il importe aujourd'hui d'adapter les structures et les services appropriés au vieux. Le monde du voyage devient de plus en plus une activité prolifique pour cette clientèle retraitée.

Je reviens d'un voyage à Rome où j'ai expérimenté deux aéroports dont Montréal et Rome qui grandissent d'une façon démentielle de telle sorte qu'ils sont toujours en travaux pour agrandir et mieux servir la clientèle croissante. Les corridors pour se rendre à la porte désignée pour l'embarquement sont de plus en plus longs. Une longueur interminable pour les vieux dont les jambes sont défaillantes. Et le hasard veut que notre compagnie aérienne Air Transat ait toujours accès aux portes les plus éloignées au bout de la très longue allée au plancher de marbre. Allée dont on prévoit un allongement évidemment. L'industrie aérienne est en forte croissante.

L'an dernier, nous avons dû marcher jusqu'à épuisement, et cela jusqu'à la porte 66. Cette année, le hasard a voulu que nous croisions une navette de 5 passagers qui nous a menés à destination en toute quiétude. J'écris le hasard puisqu'une navette de 5 passagers pour desservir des milliers de passagers comme nous, c'est insuffisant. Tant pis pour les autres qui auraient pu être nous.

Au retour, la chance nous a fait un clin d'œil de nouveau puisqu'une navette s'offrait à nous malgré les nombreux vieux qui n'ont pas eu cette chance. J'imagine mal la marche forcée, douloureuse et épuisante que nous aurions dû subir pour atteindre les douanes. Un plus grand nombre de navettes répondrait à nos attentes. Même si ce n'est pas tout. Des sièges ou des banquettes de repos parsemés tout au long apporteraient un réconfort.

Les navettes supplémentaires causeraient à leur tour un problème de circulation au milieu de la foule de piétons.

Les tapis roulants ne viennent pas à la rescousse. Il faut demeurer debout tout de même. Tout en nuisant par notre immobilisme à ceux qui les empruntent pour accélérer leur course.

L'aéroport de Rome est encore pire que celui de Montréal parce qu'étant plus grand. Le corridor est encore plus long. Pire encore, on y fait passer les passagers au travers les multiples magasins hors-taxes, et même parfois entre les comptoirs de cesdits magasins. Tous ces aléas pour profiter de ces consommateurs captifs. La solution des navettes n'y trouverait pas son compte, car elles ne circuleraient pas dans les passages rétrécis des comptoirs.

Eh bien oui ! Nous avons dû nous résoudre à la longue marche. Avec souffrances. Incroyable d'avoir à parler de souffrances pour utiliser le transport de masse le plus important sur la planète et le plus moderne. Surtout quand on pense à voyager le plus longtemps possible.

La compagnie Air Transat utilise les portes d'embarquement les plus éloignées encore une fois au bout de l'interminable corridor de Rome. Il y a 5 zones de portes (A, B, C, D et E) à traverser pour atteindre la zone E et ses 66 portes. À moitié de la route, à la zone A, nous avons pu enfin trouver un siège confortable pour une durée de 45 minutes. Et puis, nous avons poursuivi notre route. Une autre bonne marche avec nos sacs qui devenaient de plus en plus lourds.

Ce texte anecdotique désire être le reflet des besoins d'une tranche de plus en plus nombreuse de la population et des clients des aéroports et des lignes aériennes. Des efforts sont faits pour accommoder les handicapés. Mais l'âge apporte aussi son lot de handicaps souvent non apparents comme certaines faiblesses du corps. Tout comme les billets électroniques dont les caractères sont si petits qu'il faut l'aide d'une loupe à ces vieux dont la vue baisse.

Toute correction est bienvenue, mais c'est lors de la conception même des aéroports que le problème grandissant doit trouver sa solution.

C'est le monde des voyagistes, en entier, qui est interpelé, car c'est une clientèle plus impressionnante qui voyagera plus fréquemment. 2030 est à la porte.

NOTE : pour accéder au blogue de Claude Bérubé, cliquez www.leptitvieux.com

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