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Refusons le mot «austérité»

L'austérité, c'est quand l'État est sur le point d'atteindre le défaut de paiement et qu'il doit couper 30 % de ses dépenses pour rassurer ses créanciers.
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S'il y a une chose que les syndicats ont réussie à la perfection depuis l'arrivée du gouvernement Couillard, c'est de mettre le mot «austérité» dans la bouche du Québécois moyen.

Quand on regarde les manifestations étudiantes, quand on interroge des employés de l'État qui négocient le renouvellement de leurs conventions collectives, quand on parle de l'augmentation des tarifs d'électricité, quand on pose des questions d'économie à des gens dans la rue, un mot revient sans cesse : «l'austérité».

Sait-on vraiment ce que c'est?

L'austérité, c'est quand l'État est sur le point d'atteindre le défaut de paiement et qu'il doit couper 30 % de ses dépenses pour rassurer ses créanciers.

L'austérité, c'est quand tu te rends compte du jour au lendemain que ton enfant ne pourra pas aller à l'école publique car il n'y a plus d'argent.

L'austérité, c'est l'annulation de ton opération prévue à l'hôpital, et ce, par manque de fonds.

L'austérité, c'est quand la moitié des fonctionnaires se retrouvent sans emploi et qu'ils embourbent l'assurance-emploi.

Et le Québec ?

Il n'y a rien de tel dans la Belle Province.

Il est évident que le terme prôné par le gouvernement Couillard, «rigueur budgétaire», ne passe pas dans la population, car il est le reflet de la langue de bois.

Toutefois, une progression des dépenses de 1,5 % telle que prévu dans le récent budget du ministre Carlos Leitao relève plus d'un contrôle des dépenses que de compressions substantielles.

Un budget équilibré, une diminution de la dette par rapport au PIB, voilà des objectifs louables de la part du gouvernement.

À la fin de l'exercice, nous pourrons juger si les promesses sont tenues et si la réduction de la bureaucratie est atteinte.

Les mythes socialistes

Pour convaincre la population de ne pas appuyer le gouvernement dans sa démarche, les groupes de pression, avec en tête les principales centrales syndicales, utilisent plusieurs arguments qui ne tiennent pas la route.

Le premier généralement utilisé est celui-ci : « Nous ne sommes pas contre le déficit zéro, mais...»

Mais il faut consulter, il faut faire des états généraux, il faut prendre son temps, il faut faire un rapport. Bref, attendre que le gouvernement péquiste revienne au pouvoir pour ne pas que ça arrive.

Les gouvernements le savent bien : quand la population est favorable, il faut battre le fer pendant qu'il est chaud.

Un autre mythe répandu est celui de l'État-providence, en vertu duquel l'État doit intervenir dans l'économie afin de créer de la richesse et d'augmenter le PIB.

Une coupure de 30 % des dépenses peut certainement avoir un effet sur l'économie, mais est-ce qu'une augmentation de l'investissement de l'État augmente vraiment le PIB?

Passé le seuil atteint au Québec, non.

À se fier à cette rhétorique, les États communistes seraient riches et les États purement capitalistes seraient pauvres.

La réalité, c'est qu'une hausse des dépenses publiques se traduit inévitablement en une augmentation du fardeau fiscal, ce qui finit par plomber l'économie car les coûts de production des entreprises augmentent et le revenu disponible des gens diminue.

C'est ce qui afflige le Québec depuis de nombreuses années.

Refusons le mot «austérité», acceptons celui-ci : «rigueur budgétaire».

Et refusons surtout de tomber dans le panneau des syndicats, qui entraînent dans leur jeu de négociation certains étudiants avides de changer le monde.

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