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Qatar-Arabie saoudite-Iran: une guerre qui a déja commencé

Il est difficile d'envisager une sortie positive de ce conflit dans cette zone.
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Cette nouvelle guerre Arabie-Iran-Qatar est bien sûr géoéconomique et aussi un peu émotionnelle.
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Cette nouvelle guerre Arabie-Iran-Qatar est bien sûr géoéconomique et aussi un peu émotionnelle.

Il faut savoir que depuis le 11 septembre 2011, à cause du revanchard Bush, du pacifiste Obama et maintenant de l'hyper émotif Trump, la puissance militaire des États-Unis est de moins en moins le gendarme de la région. Après le « Shock and Awe de 2003, le « Hit and Run » d'hier, il est difficile aujourd'hui de savoir quelle est la stratégie américaine au Moyen-Orient.

Cette nouvelle guerre Arabie-Iran-Qatar est bien sûr géoéconomique et aussi un peu émotionnelle. Elle a débuté avec le conflit syrien. Un conflit qui a fait suite, et, c'est peut-être une coïncidence au choix de Bachar El Assad de retenir le projet de gazoduc dit « Islamique » qui concurrençait le projet Qatar-Arabie saoudite.

Le projet du Qatar était mené par Qatar Petroleum et Exxon-Mobil East. Il devait substituer un gazoduc aux navires méthaniers, et devait passer soit par l'Arabie saoudite, la Syrie et la Turquie, soit plus à l'Est simplement par l'Irak, en « évitant » la Syrie.

Un projet dit l'Islamic Gas Pipeline , entre l'Iran, l'Irak et la Syrie, c'est celui-ci qui fut lui signé en juillet 2011. L'insurrection syrienne s'intensifia juste après. On pourrait y voir juste une coïncidence.

Cette guerre s'est ensuite poursuivie dans ce malheureux Yémen,

L'État yéménite était déjà faible depuis longtemps, ce pays était déjà historiquement divisé entre le nord et le sud, deux régions qui furent réunifiées en 1990.

En fait, les ingérences étrangères n'ont jamais cessé dans ce pays. L'Arabie saoudite menant de longue date une politique d'affaiblissement de son voisin. Elle fut accompagnée par les É.-U. depuis l'attaque en 2000 contre le contre-torpilleur USS Cole à Aden.

Comprendre cet orient compliqué

  • L'Arabie saoudite se sent aujourd'hui encerclée, affaiblie, malgré qu'elle ait accès grâce aux Américains et à certains occidentaux, à la technologie militaire la plus moderne. Sa guerre au Yémen est en fait un apprentissage avant de s'engager beaucoup plus régionalement.
  • Iran recherche lui un accès à la méditerranée. Il dispose déjà d'un bouclier géographique. Enfin, l'armée iranienne elle fanfaronne déjà, qu'elle a déjà Beyrouth, Damas, Bagdad et Sanaa.
  • Le Qatar partage lui une poche de gaz géante située sous le golfe persique poche qui se nomme « North Dome » côté Qatar, et « South Pars » coté l'Iran. Le partage de cette poche incite les deux pays à entretenir des relations décentes.

On sait tous que ledit Qatar a soutenu Morsi en Égypte et Ennahda en Tunisie deux mouvements dits proches des frères musulmans. Frères musulmans et leurs alliés du Hamas. Un « soft power » qui s'est installé à Doha, et qui critique allègrement tout le monde sauf le Qatar. Ce Qatar qui a aussi créé un autre « soft power » la chaîne de télévision Al Jazeera qui elle aussi critique tout le monde, sauf le Qatar. Il est bien sûr évident que les régimes autoritaires de la région, ne sont pas satisfaits d'avoir perdu le monopole d'information.

Quant aux États unis, ils sont difficiles à suivre, ils soutiennent entre autres l'armée libanaise qui est, elle, sous la coupe du Hezbollah, qui est lui sous influence iranienne. Un Liban dont l'économie est sous perfusion Arabie saoudite.

Ces États-Unis qui encouragent aussi le blocus sur le Qatar alors que 10 000 soldats y sont stationnés et alors que leur Centre de commandement de l'armée luttant contre le groupe État islamique est lui stationné à Doha.

Enfin les Turcs, qui eux souhaitent de plus en plus montrer leur influence dans la région. Ils ont pris position pour le Qatar, à noter que les entreprises turques sont très présentes au Qatar.

Il faut se rappeler que le grand calife expérimenté Erdogan est proche des frères musulmans dont les leaders sont installés au Qatar, tout cela génère bien sûr des convergences.

Quant aux voisins, l'Égypte comme Bahreïn ont besoin de l'Arabie pour leurs survies, le Koweït voisin l'Iran, est nécessairement prudent, quant à Oman, il pourrait devenir un éventuel médiateur.

Guerre Qatar, Arabie saoudite, Iran, que pourrait-il passer demain?

Je m'étais engagé il y a un an, lorsque j'avais écrit un billet sur cette possible émergence d'un Africanistan, une zone de conjonction d'intérêts sunnites entre :

Une Turquie riche de ses souvenirs de l'Empire ottoman, conjugués à une puissance militaire, commerciale, industrielle, agricole, et BTP.

Et les pays producteurs de pétrole ne bénéficiant plus du « parapluie » américain

Une conjonction d'intérêts qui aurait dû les amener à planifier la création d'une zone d'influence commune, allant de l'Asie centrale, des pays en « Stan » sous dominance turque, à l'Afrique.

Mais, les alliances étant faites pour être rompues, cela ne s'est pas produit. Maintenant, les Américains pourraient donc s'allier à l'Arabie saoudite pour prendre vraiment pied sur ce continent qu'est l'Afrique, continent dont la population (consommateurs) devrait augmenter de deux milliards dans les 25-30 prochaines années.

Aujourd'hui, il est donc difficile d'envisager une sortie positive de ce conflit dans cette zone où vous ne savez jamais si votre interlocuteur is going to ki.. you or to ki.. you. Je pourrais vous communiquer les chiffres d'achats d'armements, mais j'ai bien peur, que le coté émotionnel des dirigeants de a région, prenne le dessus, un coté émotionnel encouragé par ce nouveau président américain.

Avril 2018

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