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Ce que m'a dit Michael Flynn, le principal conseiller de Donald Trump sur les questions internationales

J'ai rencontré cet ancien chef des Forces spéciales au début de l'été. Cet interview permet de mieux cerner la réflexion de celui qui murmure à l'oreille de l'homme le plus puissant du monde.
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A quoi ressemblera la politique étrangère de Donald Trump? Qui la conduira, à ses côtés à la Maison-Blanche? Sur qui s'appuiera-t-il, lui qui n'a pas d'expérience en la matière et s'est contenté, pendant sa campagne, de slogans péremptoires et généralement imprécis.

Le 26 mai dernier, j'ai rencontré un homme clef dans l'entourage de Trump: Michael Flynn. Je l'ai longuement interviewé à Washington dans le cadre d'un documentaire sur Bachar el Assad et sur la relation que l'Occident entretient avec lui ("Bachar. Moi ou le chaos", diffusé prochainement en France et produit par Illégitime Défense), dans le cadre duquel j'ai recueilli le témoignage de nombreux dirigeants américains, mais aussi syriens, français et russes.

Général, ancien chef des Forces spéciales de l'US Army, Michael Flynn a été le directeur du renseignement militaire américain (DIA) de 2012 à 2014, avant de rompre avec l'Administration Obama. Son désaccord portait sur la politique américaine en Syrie, justement. Flynn est devenu ensuite le principal - et quasiment l'unique - conseiller du candidat Trump en matière de politique étrangère et de défense, le seul qui, par exemple, l'accompagnait aux briefings réguliers des candidats avec les services de renseignements. La presse américaine l'a un temps pressenti comme un potentiel vice-président avant que Pence ne soit choisi.

Lorsque je l'ai rencontré, au début de l'été, Flynn se disait persuadé que son candidat l'emporterait. Il balayait toutes les critiques d'un revers de main. Lorsqu'on lui disait que le programme de politique étrangère de son candidat paraissait opaque et se limiter à des "punch line" polémiques, voici ce qu'il répondait: "Comme à la guerre, il attaque les faiblesses de ses adversaires. Ceux qui le connaissent savent qu'il a une vision complète et stratégique du monde d'aujourd'hui." Cette vision, en réalité, c'était surtout celle de Flynn, tant Trump connaît mal ces sujets, comme Obama, soucieux d'assurer la continuité de l'État, s'en est rendu compte en s'entretenant avec le président élu il y a quelques jours.

Depuis la victoire de Trump, Michael Flynn figure bien sûr parmi la petite équipe de transition chargée de préparer l'installation au pouvoir de la nouvelle Administration. Il est cité comme le futur Conseiller à la Sécurité nationale, le poste le plus important à la Maison-Blanche sur les questions de défense et de politique extérieure, ou comme un possible secrétaire à la Défense.

Cet interview permet de mieux cerner la réflexion de celui qui murmure à l'oreille de l'homme le plus puissant du monde.

Aujourd'hui, après l'élection de Trump et alors qu'Obama entame sa dernière tournée européenne avec pour but de rassurer ses homologues sur les intentions de son successeur, cet entretien avec Michael Flynn prend tout son sens. Cet interview permet de mieux cerner la réflexion de celui qui murmure à l'oreille de l'homme le plus puissant du monde. Sur la Syrie - le dossier brûlant de la prochaine Administration -, l'État islamique, l'islam, le Moyen-Orient, la diplomatie, la guerre, Flynn se livre, sans langue de bois, comme il se doit pour un fervent partisan de Donald Trump.

Il faut admettre que le fil de sa pensée est parfois malaisé à suivre -chacun en jugera en regardant ce document vidéo- mais Flynn dessine une vision du monde, qui est peut-être celle de Trump: une volonté de se désengager des crises mondiales, mâtinée d'une envie d'en découdre, pour rendre l'Amérique "great again".

On le sait, l'isolationnisme initial des présidents américains va souvent de pair avec une sur-réaction et un aventurisme militaire lorsque surgissent des évènements imprévus; on se souvient de Georges W. Bush. Bref, Flynn est à l'image de l'Amérique trumpiste, une Amérique fatiguée, désabusée, déboussolée, une Amérique qui a perdu confiance en ses dirigeants et qui se trouve agitée de passions contradictoires. Produit de cette Amérique-là, Flynn est maintenant aux affaires...

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