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Un pont à franchir entre archaïsme et modernité

Verrons-nous bientôt un premier cimetière virtuel d’une ville ou d’un village? C’est souhaitable, mais loin d’être acquis!
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Plusieurs cimetières sont déficitaires et négligés, presque à l’abandon, la jeune génération ne visite pas les cimetières et ne sont pas intéressés.
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Plusieurs cimetières sont déficitaires et négligés, presque à l’abandon, la jeune génération ne visite pas les cimetières et ne sont pas intéressés.

« Les musulmans de Québec veulent un cimetière à eux », a affirmé à RDI Nouvelles le responsable du dossier à la mosquée de Québec, Mohamed Kesri. «Ceux-ci ne veulent pas être enterrés dans un cimetière ordinaire puisqu'ils ne peuvent accepter, dans leurs cimetières, les urnes contenant des cendres, l'incinération leur étant interdite, et il faut que les tombes soient placées en direction de La Mecque.» Archaïque, n'est-ce pas? Ils sont loin de la modernité! Est-ce que Saint-Apollinaire a raison de leur refuser un cimetière uniquement pour eux? Des gens veulent un cimetière commun : athées et croyants de différentes religions.

Il y a quelques années, le président de l'Association des Humanistes, Michel Virard et moi avons constaté que nous caressions depuis quelque temps le même projet d'un cimetière virtuel. Je l'ai donc invité à se joindre à moi pour présenter ce projet au maire de la ville de Trois-Rivières, Yves Lévesque, un homme de vision et de projets modernes et futuristes. Le maire fut enchanté par notre idée! Monsieur Virard, spécialiste en informatique, a établi son concept sur son Web immortels.ca.

Plusieurs cimetières sont déficitaires et négligés, presque à l'abandon, la jeune génération ne visite pas les cimetières et ne sont pas intéressés.

Plusieurs cimetières sont déficitaires et négligés, presque à l'abandon, la jeune génération ne visite pas les cimetières et ne sont pas intéressés. D'ailleurs, que représente des cendres ou des corps décomposés, certes, pas la personne qui n'est plus; tout au plus reste le nom de la personne et les dates de sa naissance et de sa mort écrites sur une pierre qui, au fil des ans, s'effacent. « Les municipalités sont historiquement les organisations qui durent le plus longtemps » note Monsieur Virard, en février dernier dans Le Nouvelliste. Selon lui, elles pourraient garantir ces documents et les rendre accessibles aux personnes intéressées à les consulter. La société d'aujourd'hui devrait envisager sérieusement cette option. Quelle ville ou quel village se donnera l'honneur d'en être le pionnier?

Entreprendre des cimetières virtuels pour immortaliser le mémoire de la personne décédée selon les moyens financiers de chacun. Des photos et une courte biographie ou des messages que le défunt aurait souhaités de son vivant pourront être accessibles sur un site de la municipalité. Ainsi, les générations futures pourront visionner le mémoire de leurs ancêtres, ce qui sera bien plus intéressant et vivant qu'une visite dans un cimetière! Les villes pourraient tirer des revenus de l'hébergement de ces données sur des supports informatiques.

La municipalité pourrait jouer ce rôle parce qu'une entreprise privée ne peut garantir la pérennité d'un virtuel en lieu et place des cimetières.

Le concept est semblable à celui des cimetières. Des personnes pourraient réserver leur « lot » et obtenir de l'aide pour créer le matériel qui sera placé sur cet espace, par le biais de l'informatique. La municipalité pourrait jouer ce rôle parce qu'une entreprise privée ne peut garantir la pérennité d'un virtuel en lieu et place des cimetières.

« Essentiellement, les municipalités sont des créatures du gouvernement du Québec et n'ont comme pouvoirs que ceux qui lui ont été expressément confiés par le provincial. Je ne crois pas que dans le cadre juridique actuel, les municipalités puissent jouer un rôle comme Mme Andréa Richard voudrait qu'elles jouent », dit le greffier de la ville de Trois-Rivières, Gilles Poulin. Selon lui, il serait intéressant de se tourner vers un organisme national comme le Directeur de l'état civil. « Ça pourrait permettre d'éviter que le service offert soit différent d'une municipalité à l'autre. Et le Directeur de l'était civil s'occupe déjà de données personnelles concernant la vie des individus », affirme Monsieur Poulin.

Un maire comme M. Labeaume de Québec pourrait certes, avec son audace, obtenir de partir cela pour sa ville. Ce serait en quelque sorte relever la réputation du Québec qui se laisse dicter, encore de nos jours, par les religions dans les écoles en maintenant le volet Religion du cours Éthique et culture religieuse. En effet, le livre La face cachée du cours ÉCR, publié aux Éditions Léméac, écrit par des experts et guidé par Daniel Baril, anthropologue, révèle ce fait désolant.

Concernant le dépôt des cendres, je verrais bien par exemple, un «jardin des cendres« dans chaque ville, sorte de fosse commune – de l'avenir. Donc fosse commune pour les cendres, et cimetière virtuel pour la MÉMOIRE de la personne. Je m'attends à ce qu'on aille surement dire que je vais trop loin... car selon moi, les gens de ma génération sont enclins à être trop attachés à la tradition et au passé, ainsi qu'au patrimoine et leurs habitudes établies. C'est « conservateur ».

Le passé n'est plus et le présent est éphémère. Le futur est à envisager, à bâtir pour un meilleur! Verrons-nous bientôt un premier cimetière virtuel d'une ville ou d'un village? C'est souhaitable, mais loin d'être acquis!

Avril 2018

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