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L'indéfectible et inexpliqué soutien du Canada à l'égard d'Israël

Qui peut-être contre ces principes? Qui peut-être contre la tarte aux pommes? Réponse, le Canada. J'exagère un peu. Le Canada n'est pas totalement contre la vertu, il s'en méfie.
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Dans le cadre de l'actuelle campagne électorale au Canada, les chefs des trois principaux partis politiques ont confronté leurs idées sur la politique étrangère au cours d'un débat public. Curieusement, aucun des gladiateurs présents n'a traité du changement radical de la position canadienne à l'égard d'Israël. Le soutien constant de l'État canadien, sans distinction aucune, de la politique et des gestes de l'État israélien, est un changement qui pose pourtant plusieurs questions. On comprend qu'aucun politicien n'ait voulu risquer de se mettre un groupe d'électeurs à dos, notamment le chef du NPD qui se présente dans la circonscription d'Outremont. Il demeure qu'il aurait été intéressant de comprendre cette politique aveugle.

Un exemple récent de soutien inexplicable? Au milieu du mois de septembre 2015, l'Assemblée générale de l'ONU, où le Canada était par ailleurs presque totalement absent, a adopté un document intitulé: « Transformer notre monde : le Programme de développement durable à l'horizon 2030 ». Comme son titre l'indique, il s'agissait pour les États d'énoncer les objectifs devant être universellement poursuivis pour faire de notre planète un monde meilleur. On peut ainsi y lire le paragraphe suivant:

«35. Il ne saurait y avoir de développement durable sans paix et sans sécurité ; et inversement, sans développement durable, la paix et la sécurité sont en danger. Le nouveau Programme reconnaît la nécessité d'édifier des sociétés pacifiques, justes et inclusives, qui offrent à tous un accès à la justice dans des conditions d'égalité et qui soient fondées sur le respect des droits de l'homme (y compris le droit au développement), un véritable état de droit et une bonne gouvernance à tous les niveaux, et sur des institutions transparentes, efficaces et responsables. Il prend en compte les facteurs tels que les inégalités, la corruption, la mauvaise gouvernance et les transferts illicites de fonds et d'armes qui engendrent la violence, l'insécurité et l'injustice. Nous devons redoubler d'efforts pour régler ou prévenir les conflits et aider les pays qui sortent d'un conflit, notamment en veillant à ce que les femmes soient associées aux actions de consolidation de la paix et d'édification de l'État. Nous lançons un appel pour que soient adoptées de nouvelles mesures et engagées de nouvelles actions visant, conformément au droit international, à supprimer les obstacles à la pleine réalisation du droit à l'autodétermination des peuples sous domination coloniale ou sous occupation étrangère, qui continuent de nuire au développement économique et social de ces peuples ainsi qu'à leur environnement. »

Qui peut-être contre ces principes? Qui peut-être contre la tarte aux pommes? Réponse, le Canada. J'exagère un peu. Le Canada n'est pas totalement contre la vertu, il s'en méfie. Voici en effet ci-après, le commentaire qu'à fait parvenir le Canada à l'Organisation universelle à propos de ce paragraphe:

« En ce qui concerne la mention « sous occupation étrangère » qui est faite au paragraphe 35, le Canada regrette qu'il y ait eu des tentatives de politiser le Programme de développement durable à l'horizon 2030, lesquelles vont à l'encontre des initiatives constructives visant à le mettre en œuvre et ont pour seul effet d'entraver des solutions pratiques. La meilleure solution au conflit actuel entre Israël et les Palestiniens consiste à parvenir à un accord de paix global résultant de négociations entre les parties. »

Il n'y a pas à dire, les responsables politiques canadiens sont de fins analystes. On ne peut rien leur cacher. En fait, je n'avais personnellement pas noté cette pointe perverse contre Israël.

Plus sérieusement, j'en reviens à mon propos premier. Pourquoi cette position canadienne? Pourquoi, alors que ce n'est même pas le propos, vouloir signifier au monde entier son soutien indéfectible de la politique israélienne? Pour obtenir des réductions sur le matériel militaire que le pays achète à Israël? Pour avoir des prix préférentiels pour la formation des experts en sécurité que nous y envoyons? Pourquoi? La réponse demeure obscure. Ce qui est toutefois certain, c'est que le Canada n'est pas près de rétablir sa crédibilité sur la scène internationale. De même, évitons de gaspiller l'énergie de nos fonctionnaires en tentant à nouveau d'occuper un siège au Conseil de sécurité.

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