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Donald Trump: une parenthèse dans l'humanité

Un jour ou l’autre, malgré tous les problèmes que tu auras créés et malgré ton acharnement à isoler ton pays du reste du monde, tu redeviendras toi-même Donald.
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Je m'en souviens comme si c'était hier. C'était le 8 novembre 2016. Le jour que tous les êtres censés de cette planète attendaient patiemment depuis longtemps. Ce soir-là, une femme allait enfin diriger le monde. Bon, par le monde j'entends les États-Unis, mais c'est quand même un peu ça le monde non?

Wow! Enfin, me disais-je, c'est son tour. Elle a tous les atouts. Je ne voyais que ses qualités et son expérience, mais à la télé j'entendais des Américains dire du mal d'elle. Qu'elle était trop ci ou trop ça ou pas assez ceci ou trop cela. De sorte que je me disais à moi-même, un peu comme elle l'a fait maladroitement lors d'un rassemblement durant la campagne, que les Américains qui la dénigraient sur toutes les tribunes n'étaient qu'une bande de ploucs.

Une bande... Voyez-vous? Par définition une bande c'est un petit groupe d'individus qui ont des affinités communes et qui aiment se rassembler, afin de partager leurs passions ou leurs intérêts. Et bien ce soir-là, cette bande qui représentait tout sauf une Amérique progressiste a décidé qu'elle allait faire de toi le président du monde.

Toi, «The Donald», comme Obama te ridiculisait si bien. Si bien qu'on attribue à ce fameux discours d'Obama à la classique annuelle, où le président rencontre la presse, le moment où tu as décidé de te lancer dans cette aventure.

Il est vrai que ce soir là, il s'est allègrement moqué de toi en réaction à ton obstination à croire qu'il n'était pas né en Amérique, allant jusqu'à en demander la preuve. Mais puisque tu assistais toi aussi à ce souper des plus guindés, tu aurais été mal avisé de quitter la salle alors tu fus contraint d'encaisser chaque fois que le président disait tout le mal qu'il pensait de toi.

Les deux bourdes de ces figures de proue démocrates ne sont pas les seuls responsables, du fait que c'est toi maintenant qui diriges le monde d'une manière aussi intransigeante qu'insignifiante.

Il y a donc déjà un an et demi que les humains te subissent.

Non! Obama et Clinton ne sont pas les seuls responsables. Car, ce jour-là, des millions d'Américains ont tenu la démocratie pour acquise, comme on le fait partout dans nos pays soi-disant avancés, et ils se sont dit: «Bof à quoi bon aller voter, Hillary va rentrer».

Quant aux autres, les ploucs ont compris qu'ils devaient se mobiliser pour contrer cette hystérique, féministe, corrompue qu'est Hillary Clinton. C'est donc contre toute attente que tu as été élu toi, «The Donald».

Toi, l'homme à l'ambition démesurée à qui l'expression «imbu de soi» ne s'applique même pas, tellement le narcissisme qui coule dans tes veines t'a toujours bercé d'illusions, jusqu'à te faire croire qu'à toi, «The Donald», tout est permis.

Que de complaisance envers ta propre supériorité légendaire tu as dû ressentir ce soir-là n'est-ce pas?

«Je suis le meilleur arnaqueur que le monde n'ait jamais porté. J'ai fait croire à cette bande de ploucs que j'allais revenir dans le temps (car, oui, je les prends encore plus pour des ploucs que cette intellectuelle socialiste d'Hillary) en leur disant que le charbon avait encore un avenir (rire) et que les États-Unis allaient redevenir ce qu'ils n'ont jamais cessé d'être depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale soit la seule et unique superpuissance. Ce qui, conséquemment, fait de moi le maître du monde. Je l'ai toujours été dans ma tête, mais c'est officiel maintenant. La planète entière sait que c'est moi le boss

Il y a donc déjà un an et demi que les humains te subissent. Au début, ça en était presque divertissant. «Bon, par quoi je commence? Ah oui, je vais annuler tous les trucs qu'Obama a faits de bien durant ses deux mandats et je vais ainsi faire d'une pierre deux coups en faisant plaisir à mes électeurs en signant à grands traits MON retrait devant chacune des caméras.»

Ce n'est plus drôle Donald. Ta place n'est pas celle de président des États-Unis. Ta place n'est nulle, part Donald.

À ce moment, tes décisions ou plutôt tes sautes d'humeur nous touchaient plus ou moins. Je t'avoue que je me suis même surpris à t'applaudir lorsque tu as lancé pour la première fois des missiles sur la tête de Bashar El-Assad, puisqu'il osait «gazé» des pauvres petits enfants. «It was breaking your heart» (Ça te brisait le coeur) que tu as dit. En réalité c'était un autre show vide de sens.

Puis, comment dirais-je? Tout s'est accéléré. Tes mensonges surtout. Sur nous surtout. Sur nous, ton plus fidèle allié et voisin. Puis tes renoncements à toutes les institutions que les États-Unis ont contribué à créer après la Seconde Guerre mondiale. Sans oublier tes «affinités» avec certains dictateurs qui font craindre le pire à tous tes dénigreurs.

Ce n'est plus drôle Donald. Ta place n'est pas celle de président des États-Unis. Ta place n'est nulle part, Donald. Tout cela n'est qu'un rêve éveillé pour toi et un réel cauchemar pour nous tous.

Un jour ou l'autre, malgré tous les problèmes que tu auras créés, malgré ton acharnement à isoler ton pays du reste du monde et malgré tout ces ploucs qui t'ont vénéré, tu redeviendras toi-même Donald. Tu seras à jamais une parenthèse de l'humanité. Une parenthèse qui portera tout de même ton nom: «The Donald».

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