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L'importance du vote

Le taux de participation aux dernières élections provinciales de 2008 ayant vu M. Charest prendre le volant par les deux mains a été de 57,3%. Il s'agit du plus bas taux de participation depuis 1927, alors que la Grande Crise de 1929 n'était qu'un futur lointain et où Céline Dion ne chantait pas encore. Et les Libéraux ont eu le mandat majoritaire qu'ils réclamaient à grands cris, puisque les méchants péquistes jouaient les empêcheurs de délibérer tout seul en rond et qu'ils ne pouvaient donc pas gouverner à leur guise.
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ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP

Il y aura une campagne électorale cet été, fort probablement déclenchée le 1er août par le premier ministre Jean Charest, selon plusieurs quotidiens. La date du vote serait le 4 septembre 2012, tout juste après la Fête du travail. La rumeur se confirme d'heure en heure.

Enfin, diront certains, et avec raison : ce gouvernement usé dont les scandales se succèdent en cascades a grand besoin de cette élection pour récupérer un peu de légitimité, s'il est évidemment sanctionné par le choix des électeurs. Et si cette sanction consistait à montrer la porte aux Libéraux, cela illustrerait finalement que la grogne populaire s'est transformée en choix électoral, ce qui serait sans contredit une excellente nouvelle pour redorer le blason d'une politique qui en a bien besoin.

Scandale, dirons d'autres, pour faire changement: Une campagne électorale en pleine période estivale où les Québécoises et Québécois sont occupés à visiter notre province ou le monde et à se dorer la pilule au bord de la piscine est une façon déguisée de parler politique pour ne rien dire, puisque personne n'écoutera! En effet, tant que le Canadien n'aura pas fini son magasinage d'été, que les Jeux olympiques battront leur plein et que la chaleur continuera d'inciter au farniente, entrer en campagne électorale revient à diffuser un documentaire sur les phoques en même temps que la finale du Banquier, disons que ça ne fera pas exploser l'audimat! Sans rire, c'est un moyen sûr de parler énormément de politique (pas nécessairement d'enjeux) en étant sûr qu'une partie de la population s'en balancera totalement.

Dans tous les cas, c'est un calcul savant: Profiter de la rentrée qui s'annonce rocambolesque sur les campus pour se poser à nouveau en champion de l'ordre et de la défense du faible et de l'orphelin, profiter d'une possible participation électorale faible pour arracher un quatrième mandat, sortir l'artillerie lourde avant les révélations de la Commission Charbonneau et reprendre le collier avant que ce qui reste de ministres libéraux décident d'aller brouter l'herbe là où elle est plus verte, soit dans le secteur privé. Du grand Jean Charest, maître de la stratégie politique.

Cela dit, le taux de participation aux dernières élections provinciales de 2008 ayant vu M. Charest prendre le volant par les deux mains a été de 57,3%. Il s'agit du plus bas taux de participation depuis 1927, alors que la Grande Crise de 1929 n'était qu'un futur lointain et où Céline Dion ne chantait pas encore. Et les Libéraux ont eu le mandat majoritaire qu'ils réclamaient à grands cris, puisque les méchants péquistes jouaient les empêcheurs de délibérer tout seul en rond et qu'ils ne pouvaient donc pas gouverner à leur guise. C'est un secret de polichinelle, les électeurs libéraux votent telle une montre réglée au quart de tour, c'est-à-dire tout le temps, tandis que l'électorat des autres partis est beaucoup plus volage. Un faible taux de votation implique donc une baisse de votes pour les partis qui ne sont pas le PLQ.

Donc, on va se le dire, et se le redire encore jusqu'à ce que le Québécois vivant dans le village le plus reculé de la province ou dans l'île la plus cachée l'ait pigé : le 4 septembre, ALLEZ VOTER! Que vous soyez bleus version PQ ou Option Nationale, oranges à la Québec Solidaire, verts comme le Parti du même nom, multicolores (ben oui, c'est les couleurs caquistes!) ou même rouges à la sauce libérale (mais vous n'avez pas besoin de vous faire rappeler une chose aussi élémentaire, n'est-ce pas ?), ALLEZ VOTER! On ne le redira jamais assez : dans un système de démocratie représentative à un tour, ne pas aller voter ne compte pas comme un geste de protestation politique comme certains voudraient bien le croire. Claironnez tant que vous le voulez (même si vous avez raison) sur le choix qui n'est pas très alléchant, sur l'inégalité du système de votation pour les petits partis, sur le monopole du pouvoir par les vieux Partis, si vous ne votez pas, votre opinion n'est pas prise en compte dans notre système politique. Et c'est bien connu, les élections où les taux de participation sont les plus faibles favorisent généralement le gouvernement en place et/ou les partis qui ont des bassins d'électeurs fidèles jusqu'à la moelle. Dans les deux cas, par chez nous, ce sont les Libéraux.

On se reparlera plus tard du vote stratégique, du vote par conviction ou par dépit. Pour l'instant, de grâce, encerclez le retour de la Fête du Travail sur vos calendriers, iPhones et autres to-do list et préparez-vous! Car dites-vous bien ceci : les gens qui profitent du capharnaüm actuel, qui s'enrichissent de façon éhontée sur notre dos par un manque de contrôle flagrant, ils ne manqueront pas de voter le 4 septembre prochain. Je vous laisse deviner pour qui...

Michelle Courchesne

Ils ne se représentent pas

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