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On nage (encore) en pleine hypocrisie...

On va régler ça de suite : pas fort. Une ancienne Ministre des affaires municipales, des Régions et de l'Occupation du territoire du Québec peut difficilement plaider ne pas connaître les dispositions incluses dans la Loi sur les élections et les référendums concernant le maximum d'emprunts autorisés. En plus, Vision Montréal et Mme Harel avait plaidé non-coupable au début, pour se raviser par la suite.
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« C'est incroyable, inacceptable qu'une ancienne ministre des Affaires municipales n'ait pas respecté les lois électorales. Elle ne pourra pas dire qu'elle n'était pas au courant des lois. Elle devrait démissionner (DELACOUR, canoë.ca, 2012) » Ce sont les mots de M. Michel Applebaum, Maire de l'Arrondissement de Côte-des-Neiges/Notre-Dame-de-Grâce et bras droit de Gérald Tremblay (en remplacement de M. Frank Zampino, qui a démissionné le 20 mai 2008 et qui s'est depuis fait arrêter par l'Escouade Marteau en lien avec des accusations de fraude, de complot et d'abus de confiance). Celui-ci réagissait à la condamnation du Parti Vision Montréal, dirigé par Mme Louise Harel, à 16 chefs d'accusation d'avoir aidé des conseillers à réaliser des infractions à la Loi sur les élections et les référendums (LERM) en cautionnant des emprunts supérieurs au maximum autorisé par la Loi, soit 10 000$. L'accusation vient du Directeur général des élections (DGE.) Mme Harel, de même que la Directrice générale du Parti ont été condamnées à verser un montant de 500$ pour chaque infraction dont elle-même et le Parti sont reconnus coupables.

On va régler ça de suite : pas fort. Une ancienne Ministre des affaires municipales, des Régions et de l'Occupation du territoire du Québec peut difficilement plaider ne pas connaître les dispositions incluses dans la Loi sur les élections et les référendums concernant le maximum d'emprunts autorisés. En plus, Vision Montréal et Mme Harel avait plaidé non-coupable au début, pour se raviser par la suite. Encore une fois, c'est un peu douteux, nous en convenons.

Par contre, soyons on ne peut plus clair : les paroles de M. Applebaum sont une insulte à l'intelligence. Non pas qu'en temps normal il soit possible à un élu de demander la démission d'un autre qui se serait trouvé dans une position fâcheuse (comme c'est le cas actuellement), mais venant du Parti Union Montréal du Maire Tremblay, c'est de l'hypocrisie pure et simple ! Pour le plaisir, une petite rétrospection :

- Un article de The Economist éclabousse le Parti à l'Hôtel de Ville dans le dossier des compteurs d'eau, accordé pour un coût faramineux au consortium GÉNIeau mené par nul autre que Tony Accurso (un ami personnel de Frank Zampino), ainsi que dans le dossier de la Société d' Habitation et de Développement de Montréal (SHDM), qui a vendu un terrain évalué à 31 millions de dollars pour un prix risible à un promoteur photographié par la police en compagnie du défunt Nicolo Rizzuto, alors patriarche de la mafia montréalaise. (CROTEAU, La Presse, 2009.)

- La mafia aurait réclamé 40 000$ à un entrepreneur, Paul Sauvé, pour que ce dernier puisse en toute quiétude réaliser le contrat de réfection de la toiture de l'Hôtel de Ville obtenu dans un appel d'offre normal. L'argent aurait été destiné à 2 élus d'Union Montréal. C'est M. Tremblay lui-même qui aurait contacté la police. (RICHARD, Radio-Canada, 2009.)

- Benoît Labonté, ancien chef de Vision Montréal tombé en disgrâce après que les médias eurent connus ses liens avec Tony Accurso et du fait qu'une dizaine d'entrepreneurs en construction auraient versé près de 200 000$ dans sa caisse de campagne, a révélé l'existence d'une liste au Parti Union Montréal des compagnies qui se partagent les contrats de la Ville, tandis que les collecteurs du Parti prélèvent un 3% sur ces contrats. (RICHARD, Radio-Canada, 2009.)

Ce sont les deux premiers articles dignes de foi qui sont apparus dans Google en tapant les mots « scandales à Montréal », mais pour le plaisir, un plus récent : On a déjà parlé de l'arrestation de Frank Zampino ? Zut...Mais il n'était pas la seule victime du méga coup-de-filet policier ! M. Bernard Trépanier, responsable du financement du Parti Union Montréal entre 2004 et 2006 et surnommé « Monsieur 3% » pour son rôle de collecteur sur les contrats municipaux, Martial Fillion, ex-Directeur de la SHDM et Paolo Catania, entrepreneur notoire surtout connu pour la scabreuse histoire du Faubourg Contrecœur et dont on apprenait, pas plus tard que le 18 mai dernier, qu'entre 2007 et 2010 sa compagnie aurait reçue la bagatelle de 98 644 395,37$ en contrats municipaux (NORMANDIN, La Presse, 2012.)

La morale de cette histoire? C'est moche, la condamnation de Mme Harel et ses manquements à la Loi, et cela a justement été sanctionné. Elle a eu au moins le courage d'avouer ses torts...

Qui devrait démissionner, M. Applebaum? Parce qu'on en connaît un qui, s'il n'a possiblement rien à se reprocher, a définitivement abusé du concept du « bénéfice du doute »!!

AJOUT : Ce texte lié à l'actualité date, mais sera fort probablement à nouveau d'actualité sous peu. Disons qu'à Montréal ces dernières années, un scandale n'attend pas l'autre...

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