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Surfer sur la vague... du choix de société

Après avoir constaté que mon précédent billet a battu tous mes records de chiffres «socialement-médiatiques», je vais poursuivre dans cette voie. Pas que j'y tenais tant que cela, il y a beaucoup de choses à dire sur différents sujets, mais après avoir lu les commentaires accolés à cet article, je me devais de préciser certaines choses
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Après avoir constaté que mon précédent billet a battu tous mes records de chiffres «socialement-médiatiques», je vais poursuivre dans cette voie. Pas que j'y tenais tant que cela, il y a beaucoup de choses à dire sur différents sujets, mais après avoir lu les commentaires accolés à cet article, je me devais de préciser certaines choses et répondre à la pièce ne me semblait pas adéquat.

D'où l'idée que je vais surfer sur ma propre vague, et tenter de ressortir entier du tourbillon comme Kate Bosworth dans le film Blue Crush, un navet qui n'a de mérite que de lancer au visage de l'Amérique de plantureuses jeunes femmes et des hommes découpés au couteau. On ne suggère cette perte de temps à personne. Well, it starts with one...

« La prochaine fois que tu commentes des études faites par des personnes BEAUCOUP plus qualifiées que toi, essaye au moins de sortir des arguments valables et vérifiables. On se fou de tes banalités et énoncés non prouvés, ils ne valent pas plus que ton opinion sur le sujet. »

La notion d'être qualifiée pour faire une étude est ici très relative. Pour faire une étude économique valable, il faut tout d'abord BEAUCOUP de temps, des paramètres de départ bien précis, une analyse rigoureuse et une bonne synthèse. Je ne mets pas ici en doute la qualification économique des Hautes Études Commerciales, qui font un excellent travail. Je questionne fortement les paramètres utilisés pour en arriver à une conclusion qui m'apparaît complètement tordue, à savoir que nous n'avons pas les moyens de réduire les inégalités sociales. Alors, on n'a pas non plus moyens de payer un amphithéâtre à Pierre-Karl Péladeau, un nouvel aréna à Laval pour les Bulldogs ni même de donner des millions de dollars à des compagnies pour qu'elles viennent s'installer au Québec.

Scandale! Quel gauchiste fini, me direz-vous! Les compagnies créent de la richesse et des emplois, les revenus engendrés par les arénas à venir aideront à faire rouler les économies locales!! Vous auriez raison. Mais au même titre, investir dans la réduction des inégalités, c'est s'assurer d'aider chaque citoyen à avoir une opportunité de travail adéquate, une formation correcte et une chance d'aspirer à améliorer son sort. On donne ainsi les moyens aux gens de travailler, d'être rémunéré pour le fruit de leurs efforts, et de contribuer à l'économie par les achats, l'investissement, etc. Bref, on tend vers le plein-emploi et on augmente la capacité d'achat des contribuables, deux mesures qui en économie sont on-ne-peut-plus concrètes. Et pour la partie banalités, énoncés non prouvés et la valeur de mon opinion, je vais sagement garder ce que j'en pense pour mon plaisir personnel...

Le modèle québécois est comme un vieux char, un citron, fini, rouillé, défoncé. Que le conducteur soit le PQ ou le PLQ, ça ne change rien, c'est une scrap. Mais on continue d'ajouter du chrome par dessus. Mais qui aura donc le courage de diminuer la taille de l'état, de redonner la liberté aux individus, qui sont bien plus intelligents que ce que pensent nos gauchistes pour se débrouiller seul.

Cette personne confond ici «intelligence» et «opportunités». Jamais je ne ferai l'erreur d'écrire ni même de penser que les individus ne sont pas assez intelligents pour faire quoi que ce soit, ce serait nier l'incroyable potentiel du cerveau humain. Sauf que parfois, ils n'ont pas la possibilité d'utiliser leurs pleines capacités, pour des raisons diverses (santé mentale, infirmités, toxicomanie et abus de substances, réseau de soutien inexistant, éducation déficiente, etc.) Même en diminuant la taille de l'État, ce qui en passant serait en effet une bonne chose puisque la lourdeur bureaucratique est devenue légendaire au Québec, ces gens auraient de graves contraintes qui les empêcheraient d'exploiter leur plein potentiel. Et on revient à la question de départ : on fait quoi avec eux, surtout si le filet social qui leur permettait de s'en sortir n'existe plus? Et pour l'illustration du "vieux char", voir la conclusion de ce texte.

.........Vous oubliez de mentionner que se sont eux qui paient les impôts pour supporter tous nos programmes sociaux...Vous méritez un F en économie

Ce monsieur parlait des gens plus aisés financièrement. Au Québec, le fardeau imposable le plus lourd n'est pas assumé par les plus aisés, même si l'imposition différenciée devrait effectivement tendre vers cela, mais par les classes moyennes, disons les ménages dont les revenus oscillent entre 45 000 et 75 000$. Ceux qui gagnent plus d'argent bénéficient d'avantages fiscaux et de programmes qui leur permettent de déclarer des revenus moindres, notamment par l'investissement dans les bourses, bons du Trésor, régimes d'épargnes, etc. Ces mesures sont facilement vérifiables par une recherche de base sur les « z'Internets. » S'ils payent quand même plus d'impôts que les autres tranches de contribuables parce qu'ils ont de plus grands revenus, c'est faux de prétendre qu'ils payent pour notre système d'éducation, de système de santé, etc. Au même titre qu'il est faux de prétendre que tous les riches n'ont pas mérité leur argent, parce que tout travail mérite salaire et qu'ils ont parfois travaillé d'arrache-pied pour bâtir leurs fortunes...

Vous qui lisez cet article et qui en avaient lu le titre, vous vous demandez sûrement pourquoi je parlais de surfer sur la vague du choix de société. Ou plutôt, j'espère que vous avez su lire à travers les lignes. Pour moi, ceci est un débat avec de bonnes réponses des deux côtés, donc qui ne se terminera pas en disant «tu as tort, j'ai raison» ni même «maudits gauchistes finis» ou encore «les riches c'est l'ennemi». C'est une question de choix.

On peut choisir, comme nos voisins du Sud, de «libérer» les individus, de dégraisser l'État et de laisser les gens se gérer eux-mêmes. Par contre, il y avait 46,5 millions de pauvres aux États-Unis en 2013 sur une population globale de 317,5 millions. On peut choisir, comme les régimes socialistes, de redistribuer également la richesse à tous les citoyens. Or, pour quelles raisons quelqu'un souhaiterait-il travailler plus fort que les autres pour n'en retirer aucun bénéfice? J'exclus volontairement la grandeur d'âme de ce débat.

Bref, c'est une question de choix. Le Québec a choisi par le passé de se tourner vers des programmes sociaux plus généreux pour mieux redistribuer la richesse (pas parfaitement, mais mieux) et pour tendre vers la réduction des inégalités. Nous sommes, depuis la fin des années 1990, à la croisée des chemins en tant que société. Plusieurs obstacles monumentaux sont devant nous: vieillissement de la population, dette globale, fardeau fiscal exponentiel pour les jeunes générations, régimes de retraite, etc.

Jean Charest, devant le poteau indiquant plusieurs directions à suivre, a décidé de ne pas faire ce débat, et de s'asseoir devant en choisissant à la pièce. Cela nous a retardés de près de 10 ans. Mais en observant la fracture idéologique au Québec entre les façons de faire, nous ne pouvons plus nous permettre de remettre ce débat à plus tard. Sinon, c'est la vie qui va finir par décider pour nous...

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