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Montréal veut régler ses problèmes de déchets et demande votre avis

La métropole est confrontée à d'importants problèmes, alors que moins de 15% du verre et du plastique est recyclé.
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Un grand branle-bas de combat se prépare dans la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) en ce qui concerne la gestion des matières résiduelles. Alors que les centres de tri vivent de graves problèmes et que le dernier site d'enfouissement du Grand Montréal arrive à pleine capacité, la CMM se prépare à revoir ses façons de faire. Et elle veut votre avis.

Les statistiques sur le recyclage, le compostage et l'enfouissement peuvent parfois porter à confusion. Environ 64% du papier, du carton, du métal, du verre et du plastique serait recyclé, selon les données de Recyc-Québec. Mais ces chiffres ne représentent que les ballots de matières qui sortent des centres de tri. Une bonne partie de ces matières ne trouve aucun acheteur et est vouée à l'enfouissement.

En réalité, seulement la moitié des matières recyclables du Québec sont effectivement revalorisés pour créer de nouveaux produits, toujours selon Recyc-Québec. Pour le verre et le plastique, c'est moins de 15%.

Et ça, c'était avant que la Chine, qui importait la vaste majorité des matières recyclables du Canada et du reste du monde, ne ferme ses frontières à nos ballots de papier et de plastique en 2018. La mesure a d'ailleurs acculé bon nombre de centres de tri au bord de la faillite, forçant la Ville de Montréal à allonger 30 M$.

Parallèlement, le dernier site d'enfouissement situé sur le territoire de la CMM, à Terrebonne, arrive à pleine capacité. Le gestionnaire du terrain ouvrira bientôt la dernière parcelle du site, ce qui lui permettra de maintenir ses opérations jusqu'en 2026, au rythme actuel de la collecte d'ordures.

Le site de Terrebonne reçoit environ 42% des déchets enfouis du Grand Montréal.

Après les sacs, les autres contenants de plastique bannis?

La CMM reverra donc son plan de gestion des matières résiduelles (PMGMR) pour améliorer son bilan environnemental. Une des mesures phares sera la réduction à la source des matières résiduelles, notamment les contenants de verre et de plastique à usage unique.

«L'atteinte des objectifs du PMGMR nécessite que le gouvernement du Québec adopte un règlement pour réduire l'utilisation de contenants, emballages et imprimés et interdire certains matériaux afin de diminuer les quantités mises en marché puis traitées par les systèmes de gestion des matières résiduelles»- Document de consultation de la CMM

Plus spécifiquement, la métropole souhaite réutiliser ou recycler 100% des contenants de plastique d'ici 2040. Après les sacs d'épicerie réutilisables, Montréal pourrait donc voir un mouvement vers les galons réutilisables pour le savon, par exemple.

La CMM souhaite aussi tarifer les entreprises en fonction du «degré de recyclabilité» des contenants qu'ils produisent.

Une consigne pour le vin et l'eau?

L'élargissement de la consigne est aussi envisagée, ce qui nécessiterait une autre action de la part du gouvernement du Québec.

Le Grand Montréal demande au gouvernement de moderniser le système de consigne, qui n'a pas été revu depuis les années 1980. La CMM prend en exemple l'Ontario, qui met à la disposition des citoyens des centaines de points de retour pour les bouteilles de vin et de spiritueux.

Ces bouteilles ne sont actuellement pas consignées au Québec. Un mouvement s'est organisé depuis quelques années pour demander que la Société des alcools du Québec récupère les bouteilles de vin, mais la société d'État s'est toujours opposée au projet. Même si la moitié du verre recyclé provient de ses succursales.

La moitié du verre recyclé au Québec provient de la SAQ.
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La moitié du verre recyclé au Québec provient de la SAQ.

Divers intervenants du monde écologiste se demandent aussi pourquoi les bouteilles de Coke sont consignées, alors que les bouteilles d'eau ne le sont pas. Même son de cloche pour certaines boissons en cannette.

Contrôler la qualité... et la destination

À terme, Montréal veut que, à la sortie des centres de tri, au moins 70 % des matières recyclables résidentiels soient prêts à être vendus à un recycleur. Mais, tel que mentionné, c'est souvent à ce stade que le processus se corse.

La Chine a fermé ses frontières à cause de la piètre qualité des ballots de recyclage canadiens. Les acheteurs locaux ne sont pas plus intéressés.

La CMM souhaite la mise en place d'un système de contrôle de la qualité des matières à la sortie des centres de tri. Cela permettrait d'éviter que le taux de récupération du verre, qui atteint déjà 70% à la sortie des centres, ne descende à 14% parce que personne n'en veut.

Les citoyens intéressés à participer à la consultation publique peuvent déposer leur mémoire à la CMM dès maintenant. Des séances publiques sont prévues les 15, 17, 22, 23 et 27 mai, dans différentes municipalités dont Montréal, Laval et Longueuil.

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