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Catherine Fournier envisage l'indépendance du Québec, sans le Parti québécois

En entrevue vidéo au HuffPost, la jeune politicienne approfondit ses réflexions sur l'avenir du mouvement souverainiste.

La députée nouvellement indépendante Catherine Fournier souhaite travailler avec les péquistes... mais pas le PQ. En entrevue au HuffPost Québec, la jeune politicienne donne un aperçu des démarches à venir pour relancer le mouvement souverainiste en faisant abstraction du parti de René Lévesque.

Mme Fournier a causé bien des remous lundi, lorsqu'elle a annoncé qu'elle quittait le Parti québécois. Elle estime que le parti n'est plus le véhicule approprié pour mener le Québec à l'indépendance.

«Je m'y attendais à créer ces vagues-là, mais je trouvais néanmoins nécessaire de le faire. J'en étais rendue là dans mon cheminement», affirme-t-elle.

Catherine Fournier, députée de Marie-Victorin, a annoncé son départ du PQ le 11 mars.
Olivier Robichaud
Catherine Fournier, députée de Marie-Victorin, a annoncé son départ du PQ le 11 mars.

Divorce entre le PQ et les Québécois

Mme Fournier estime qu'il y a eu un divorce entre le PQ et les Québécois, même avec une bonne partie des souverainistes. Ce divorce serait irrémédiable à ses yeux.

«Le Parti québécois, il faut comprendre que ce n'est pas un parti comme les autres. C'est un parti de projets. Il a été le parti des aspirations collectives. Contrairement aux partis de pouvoir, les gens sont beaucoup plus attachés à lui... Donc les déceptions font plus mal. Ce qui fait en sorte que le passif du Parti québécois lui colle beaucoup plus à la peau qu'il ne collerait à une autre formation politique», dit-elle.

L'approbation de l'exploration pétrolière sur l'île d'Anticosti par Pauline Marois aurait fait très mal à la crédibilité du PQ. Tout comme la «charte des valeurs».

La chute d'eau de Vauréal, sur l'île d'Anticosti.
AFP, archives
La chute d'eau de Vauréal, sur l'île d'Anticosti.

«Écoutez, je me fais même parler des coupures que René Lévesque a faites en 1982 dans le régime de pensions publiques. Je m'en fais parler à tous les jours. Et je suis convaincue que les députés du Parti libéral, par exemple, ne se font pas parler des décisions de Robert Bourassa prises dans les années 1980», lance Mme Fournier.

Le Parti québécois devrait-il se saborder pour faciliter le projet d'indépendance? Mme Fournier reste vague à ce sujet. Elle tend toutefois une branche aux membres du parti, sans parler de l'institution elle-même.

«Pour que ça marche, il faut certainement que les péquistes fassent partie de l'équation, comme tous les autres souverainistes de bonne foi, pis que les gens se parlent. Maintenant, la question du véhicule, pour moi c'est accessoire.»

«Ce n'est pas une qualité en soi pour un véhicule politique de durer dans le temps. Si on sent que les idées dont on parle dans un parti ne peuvent pas avancer dans cet espace politique, il faut simplement changer la conversation de lieu et essayer de rassembler plus de gens.»- Catherine Fournier

Alors... on fait quoi?

À quoi ressemblera le mouvement souverainiste à l'avenir? À une coalition de partis, sur le modèle de la «convergence» tentée par Jean-François Lisée? À des ententes de non-agression comme celle signée entre Québec solidaire et Option nationale avant la fusion des deux partis?

«Ça peut être des solutions intéressantes, dit-elle. Moi je ne prétend pas avoir la vérité infuse dans ma seule personne. [...] C'est sûr que ya de l'imprécision dans ce que je dis, mais c'est parce que je pense pas que ça, ça repose sur mes épaules. La souveraineté, c'est tellement plus large.»

Éventuellement, souligne Mme Fournier, le mouvement souverainiste devra trouver une nouvelle manière de se présenter aux électeurs. Même si elle ne souhaite pas créer un nouveau parti à l'heure actuelle.

«Un jour, il va falloir qu'il y ait un véhicule politique si on veut être élu et si on veut la faire réaliser, l'indépendance du Québec. Ça prend une place à l'Assemblée nationale. Mais maintenant sous quelle forme ça va s'articuler? [...] Je pense qu'il faut qu'une coalition [des forces souverainistes] s'avère, autrement c'est vain de créer un parti politique.»

Le chef du Parti québécois, Jean-François Lisée, et la coporte-parole de Québec solidaire, Manon Massé, lors de leur passage à l'émission Tout le monde en parle, en novembre 2016.
Radio-Canada
Le chef du Parti québécois, Jean-François Lisée, et la coporte-parole de Québec solidaire, Manon Massé, lors de leur passage à l'émission Tout le monde en parle, en novembre 2016.

Entre-temps, Mme Fournier a mis en ligne un site web pour recueillir les idées, les commentaires et les messages d'appuis de souverainistes de tous horizons.

«Toutes ces personnes là qui voudront faire des contributions, moi je veux les entendre, je veux voir ce qu'ils ont à dire pis je veux vraiment définir les prochaines étapes avec eux», dit-elle.

Parallèlement, le PQ a aussi lancé un vaste chantier pour tenter de refonder la formation politique. Tout est sur la table, jusqu'au nom et au fonctionnement du parti. Et le chef intérimaire, Pascal Bérubé, n'écarte pas l'idée de travailler de concert avec Mme Fournier selon le quotidien Métro.

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