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«Je veux vivre», la trilogie de l’espoir de Nathalie Simard

Ce dont Nathalie Simard est le plus fière après tout ce chemin parcouru? «Être toujours en vie...»

Nathalie Simard célèbre cette année ses 40 années de carrière. Elle célèbre aussi, surtout, ses 40 années de batailles et de combats intérieurs menant vers une vie nouvelle de résilience et d'espoir. En livrant aujourd'hui une trilogie composée d'un album, d'un livre de témoignages et d'une série de spectacles conférences, la porte-parole de la maison d'hébergement pour femmes et enfants victimes de violence conjugale La Bouée prouve qu'à coup de courage, d'entraide et de volonté, on peut parvenir à oublier.

Le retour de Nathalie

Nathalie Simard, c'est une partie de mon enfance. Une période toute belle remplie de fleurs, de village bien rose et de chansons. Mon idole de jeunesse représente aussi, depuis sa dénonciation de son agresseur archiconnu Guy Cloutier en février 2004, la force autant que la douleur insoupçonnée d'une jeune fille devant ce qui semblait être un géant.

En discutant avec elle aujourd'hui, j'ai l'impression de retrouver cette Nathalie à la voix heureuse que j'aimais tant. Une voix et une femme plus assumée, certes, mais une voix chantante, joyeuse et courageuse tout de même. Malgré tout.

Les trois outils porteurs d'espoir qu'elle présente aujourd'hui devant amis, admirateurs et médias ont été pensés dans le but de venir en aide à toute personne intervenant auprès des victimes de violence, aux survivants eux-mêmes et à leurs proches. Des outils pouvant aider concrètement par le biais de la chanson «qui apaise de manière universelle», de récits bouleversants «car criant de vérité» et de conférences que l'on propose comme des rencontres entre amis empreintes de compréhension, de douceur et de confidences.

Un trio baptisé, de façon éloquente, Je veux vivre. Un album tout d'abord, premier disque de chansons originales proposé par Nathalie Simard en près de 20 ans. L'artiste explique que ce n'est pas la douleur qu'elle y chante, plutôt sa force ainsi que le chemin parcouru. À travers une chanson livrée avec sa fille Ève, entre autres, aux côtés de qui la chanteuse affirme avoir «passé à travers toutes sortes de hauts et de bas au fil des années». Ève avec qui elle «chante avec bonheur dès que cela est possible» et qui lui a donné le courage de continuer.

«Ça fait du bien d'être de retour et de partager toutes ces émotions avec le public qui m'a toujours soutenue et encouragée», explique celle qui avait le désir de livrer un album rempli d'espoir en utilisant des images et des mots simples, mais jamais simplistes, dans ses chansons.

Un livre composé des témoignages de 23 survivants, dont ceux de deux hommes, «car la violence conjugale n'a pas de sexe». Des gens n'ayant pas eu peur d'ouvrir leur cœur et le souvenir de leur passé difficile dans un seul but : prouver aux gens qu'il est possible d'être heureux et de s'en sortir.

En guise d'introduction, Nathalie écrit : «Ceux et celles qui violent, abusent, intimident, battent ou maltraitent, au gré de leur volonté, vont continuer jusqu'au jour où vous vous direz : «Non, ça suffit... c'est ici que ça s'arrête... J'en ai assez».

Ce recueil et ce projet se veulent ainsi un trio d'outils qui permettra - sa comparse et directrice de La Bouée régionale de Lac-Mégantic Sylvie Morin et elle l'espèrent – aux gens victimes de violence de lancer ce fameux «C'est assez».

Chanter pour partager

Si la chanteuse et conférencière est devenue, depuis 2018, la porte-parole de cette maison d'hébergement pour femmes et enfants victimes de violence conjugale, elle confie ne jamais avoir, personnellement, utilisé cette ressource au cours de son parcours. «Pourtant, j'aurais pu le faire à deux reprises dans ma vie», dit-elle.

Pourquoi ne pas l'avoir fait? «Parce que je ne comprenais tout simplement pas, à ce moment, qu'on abusait de moi. La violence et les abus sont insidieux et se glissent souvent dans notre vie sans qu'on s'en rende compte.»

Elle espère que la lecture de ce livre permettra à des hommes et des femmes de prendre conscience de leur situation et de la violence dans laquelle ils vivent.

Il en va de même pour les spectacles-conférences que la chanteuse s'apprête à livrer dans les écoles, les entreprises, auprès des personnes âgées et de tout autres milieux ou organismes à des fins de prévention et de sensibilisation. Des conférences nées d'un besoin de la chanteuse de partager son histoire afin d'aider d'autres victimes de violence.

«Ce sont des conférences livrées dans la douceur, dit-elle. Un échange rempli d'espoir et de chansons, de façon toute simple». Y seront abordés divers thèmes reliés à la violence tels les agressions sexuelles, l'intimidation, la violence amoureuse, la violence conjugale, le viol conjugal, l'homicide et la maltraitance.

À l'ère des dénonciations publiques, des médias sociaux et des confidences suivis des mots-clics #MeToo, #MoiAussi, Nathalie Simard se dit plus légère et moins seule. Pour elle, le jour un de sa reconstruction reste ce jour où elle a eu le courage de dénoncer son agresseur.

40 ans de carrière, mais aussi 40 ans de force et de courage ont mené Nathalie Simard où elle est aujourd'hui. «Qu'est-ce qui vous rend le plus fière dans tout ce chemin parcouru?», ais-je envie de savoir. «D'être toujours en vie», répond-elle en un seul souffle.

Dans les années 80, Nathalie et les amis de son village m'ont fait rêver à coups de cabotinages, de chansons et de fous rires. Aujourd'hui, la femme forte, l'aidante, la courageuse et la battante qu'elle est devenue me fait tout autant rêver... d'un monde meilleur.

L'album Je veux vivre de Nathalie Simard est offert dès maintenant sur les différentes plateformes numériques. Le livre et l'album seront disponibles à partir du 15 février prochain en magasin.

Les billets des conférences sont en vente via La Bouée au 819-583-1233, à l'exception des spectacles à La Chapelle.

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