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«Unité 9»: Catherine-Anne Toupin revient sur le destin tragique de Shandy

«Ce n’est pas tout le monde que la vie envoie dans des dédales sombres et qui réussit à retrouver la lumière...»
Radio-Canada

S'il fut un personnage fort et phare de l'acclamée série Unité 9, ce fut bien celui de Shandy Galarneau. Initialement interprété par Suzanne Clément, c'est la comédienne Catherine-Anne Toupin qui avait repris le flambeau, parvenant, avec brio, à faire siens les traits de cette détenue au sombre dessein. Nous l'avons rencontrée quelques semaines après le troublant épisode de cette septième et ultime saison où la belle écorchée s'est donné la mort.

Cela doit être difficile de voir partir un personnage auquel on a tant donné.

«Oui, mais je trouvais ça beau, car je trouvais que c'était la suite logique du personnage de Shandy. Je crois que depuis deux ou trois saisons, elle s'était vraiment enfoncée. Elle avait coupé les ponts avec tout le monde autour d'elle. Que toutes les mains qui avaient été tendues, elle les a repoussées pour mille et une raisons; parce qu'elle n'avait plus confiance en personne, parce qu'elle était toxicomane, perdue et parce qu'elle avait probablement quelques troubles psychologiques. Je crois que tout ce qui lui restait, c'était de disparaître dans cette prison où, quelque part, elle était chez elle. C'est triste, mais c'est cela. Le fait que tout le monde se soit retourné contre elle et qu'elle perdait son statut de reine de la prison, je ne crois pas qu'elle aurait pu survivre à cela. »

Catherine-Anne Toupin dans «Unité 9».
Radio-Canada
Catherine-Anne Toupin dans «Unité 9».

Sa fin a été aussi tragique que sa vie en quelque sorte...

«C'est une fin tragique en effet, mais il était important de montrer que ce n'est pas tout le monde qui s'en sort. Ce n'est pas tout le monde que la vie envoie dans des dédales sombres et qui réussit à retrouver la lumière. Et il faut montrer les deux : il faut montrer des personnages qui s'en sortent, parce que ce chemin-là est merveilleux, mais il faut aussi montrer ceux qui sombrent. Et Shandy a sombré. C'était une belle fin, très très touchante.»

Comment as-tu appris la mort de ton personnage?

«L'auteure Danielle Trottier m'avait appelé, on en avait discuté, tout cela a été fait avec énormément de respect et de délicatesse. C'était la première fois que je jouais un personnage qui meure et j'ai trouvé cela vraiment le fun. Lors des derniers moments et des dernières scènes avant qu'elle se pende, il m'a fallu aller dans des zones très sombres, mais qu'on a tous à l'intérieur de nous. D'aller là, de se permettre de les explorer en ayant une équipe autour qui forme un cocon pour nous permettre d'aller là, c'est bien tripant pour un acteur.»

Comment s'est déroulée la scène de la mort de Shandy?

«La scène où elle se pend était ma dernière scène, ce qui était une belle coïncidence. Cela bouclait la boucle. Cela a été une journée de tournage très intense. Après la scène, tout le monde était bien ému : l'équipe, Danielle Trottier qui était là... on a tous pleuré de voir ce personnage fort nous quitter. Tout cela a vraiment été une aventure positive de A à Z.»

Unité 9
Radio-Canada
Unité 9

On se rappelle de ton arrivée dans la série, qui avait fait bien du bruit, car tu remplaçais la comédienne Suzanne Clément. Peux-tu dire aujourd'hui que c'est mission accomplie?

«C'est mission accomplie pour moi, mais surtout pour tout le monde en fait. Je ne suis qu'un élément là-dedans. Pour moi, c'est d'abord une bonne histoire qu'on suit; c'est l'élément le plus important à mon avis. Quand on se fait raconter une bonne histoire, je pense qu'on est prêt à tout accepter. Ensuite, ce sont des partenaires de jeu formidables qui sont là avec nous à 100% et qui donnent le meilleur d'eux-mêmes. Ensuite, il y a moi qui tente toujours de faire du mieux que je le peux. Il y a aussi un réalisateur formidable qui m'a bien guidée. C'est toujours l'équipe qui est importante, ce n'est jamais une seule personne.»

Que t'a apporté le personnage de Shandy?

«Shandy m'a vraiment apporté beaucoup de choses. C'est vraiment le plus gros trip de comédienne que j'ai vécu et qui m'a permis d'aller dans des zones extrêmes : une sexualité débridée, une noirceur et une violence incroyable. Ce qui est bien, c'est qu'en tant qu'acteur, on découvre qu'on est très connecté à des émotions sans le savoir. Dans la vie de tous les jours, je suis calme, je suis gentille, je ne suis pas compliquée. Mais, je me suis rendu compte que la colère est une émotion à laquelle je suis capable de me connecter très rapidement et très facilement. C'est bien de pouvoir aller explorer ces zones, particulièrement pour une femme, car on a moins la chance de jouer ces rôles-là. Les femmes ont autant accès à la colère que les hommes, c'est seulement qu'on le montre moins; elle est tout aussi présente et je trouve important, en fiction, de le montrer et de ne pas en avoir peur.»

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