La mairesse de Montréal reçoit deux appuis de taille pour créer son plan de lutte aux changements climatiques. Dans le cadre d'un partenariat plutôt inusité, la Fondation David Suzuki et la Fondation Familiale Trottier investiront entre 250 000$ et 650 000$ afin de financer des études plus poussées.
En plus de verser des sommes, les deux organismes ajouteront leurs expertises à celles des fonctionnaires municipaux pour tester les meilleures solutions à adopter afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) sur le territoire montréalais.
«Nous pouvons désormais compter sur un appui de taille avec l'engagement de grands partenaires montréalais, crédibles et engagés pour atteindre nos cibles en vue du Deadline 2020», souligne la mairesse Valérie Plante.
Deadline 2020 est la première étape d'engagements des municipalités membres de C40 pour l'atteinte des cibles de l'Accord de Paris sur le climat.
Des mesures ancrées dans la science
Selon Karel Mayrand, directeur général pour le Québec et l'Atlantique de la Fondation David Suzuki, les fonds serviront à créer des modèles d'émissions de gaz à effet de serre. Les chercheurs manipuleront différentes variables pour évaluer l'effet de différentes mesures.
«On va regarder ce qui se passe si on essaie d'agir dans certains secteurs comme le bâtiment, le transport. Et ensuite on peut voir quelles mesures peuvent être prises à court terme, à moyen terme et à plus long terme et quels sont les coûts associés», affirme-t-il.
Une entente unique
L'entente signée lundi est assez unique en son genre. Selon David Miller, directeur régional pour l'Amérique du Nord au sein du C40, c'est la première fois que des organismes financent une municipalité. D'habitude, c'est l'inverse.
«C'est unique. C'est la première entente de ce genre, où des groupes de philanthropie privée financent un partenariat comme ça, pour créer un plan d'action contre les changements climatiques.»
– David Miller.
La Fondation David Suzuki et la Fondation Familiale Trottier investiront une première tranche de 250 000$ sur deux ans. Une cagnotte supplémentaire de 400 000$ est possible, selon les besoins.
Les voitures ciblées
Selon Mme Plante et ses nouveaux alliés, une attention particulière sera portée au transport, à l'aménagement urbain et au bâtiment, entre autres.
«Regardez d'où viennent les émissions de gaz à effet de serre à Montréal. Au Québec, c'est 43% dans le transport. À Montréal, c'est 49%», souligne M. Mayrand.
Le transport est d'ailleurs le cheval de bataille de Mme Plante, qui souhaite être la «mairesse de la mobilité». Mme Plante mise beaucoup sur le transport en commun et son responsable des grands projets, Luc Ferrandez, revendique l'étiquette «anti-voitures».
Parmi les actions portées au cours de la première année du mandat de Mme Plante, notons l'achat de 300 autobus hybrides, le retrait de la circulation de transit sur le mont Royal et le début des travaux menant au retrait d'une voie et du stationnement sur la rue Sainte-Catherine.
Une version précédente de ce texte indiquait que les fonds investis par les deux fondations serviraient à créer un nouveau bureau au sein de la Ville. Or, le «Bureau de la transition énergétique et de la résilience» n'est qu'un nouveau nom donné au Bureau du développement durable. Plusieurs bureaux et services de la Ville travailleront avec les deux fondations.