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Vincent-Guillaume Otis sur le point de réintégrer l'équipe de «District 31»

L'attente est presque terminée...
Julie Perreault via Agence MVA

Au moins 1,5 million de téléspectateurs suivent Vincent-Guillaume Otis depuis les débuts de District 31. Ses apparitions sont pourtant bien rares depuis le début de l'automne, puisque le comédien a demandé trois mois de pause aux producteurs de l'émission, afin de signer la mise en scène du grand classique Des souris et des hommes, chez Duceppe. Après avoir dirigé des projets de plus petite envergure et suivi des stages auprès de grands noms comme Robert Lepage et Claude Poissant, il a ressenti la nécessité de créer.

Quand reviendras-tu dans District 31 à temps plein?

Je recommence à tourner dans moins d'un mois. J'ai été très chanceux d'avoir des patrons compréhensifs qui m'ont permis de prendre une pause pour aller travailler au théâtre. Je m'étais engagé il y a quatre ans pour faire la mise en scène chez Duceppe cet automne. Et à l'origine, je devais jouer dans District 31 seulement un an, comme Magalie Lépine-Blondeau. Avec le temps, on a réalisé qu'on avait une formule gagnante et j'ai choisi de rester. Mais l'année dernière, j'ai demandé aux producteurs si c'était possible de ne pas tourner durant trois mois, le temps de me consacrer aux répétitions de la pièce jusqu'à la première semaine de représentation.

As-tu hâte de recommencer à tourner l'émission?

Énormément! Tourner District 31, ça demande beaucoup d'énergie, mais il y a une synergie très forte entre les camarades. Je m'ennuie vraiment de mes partenaires de jeu. Et j'ai hâte de retrouver le rythme de tournage. Pour moi, District 31, c'est comme une longue pièce de théâtre : puisqu'on tourne une quotidienne et que l'équipe technique prépare tout très efficacement, on est toujours en train de jouer. De 7h le matin à 18h le soir, il n'y a pas beaucoup d'attente. On décroche très peu de nos personnages. J'adore ça!

Vincent-Guillaume Otis dans la série «District 31».
Facebook/District 31
Vincent-Guillaume Otis dans la série «District 31».

C'est pour ça que tu as choisi de rester au-delà de la première année?

Pour l'esprit de camaraderie, la possibilité de garder un personnage très longtemps et... parce que je trouve ça le fun de jouer un enquêteur. C'est le genre de métier qui fait partie des icônes de l'enfance : quand on est petits, on veut tous devenir pilote d'avion, astronaute, pompier ou policier. Présentement, je touche un peu à un rêve d'enfant, en jouant un enquêteur qui dénoue des meurtres.

Qu'est-ce que ça te fait de participer à un phénomène télévisuel et social?

C'est très particulier. Dans ma carrière, j'ai fait plusieurs projets un peu plus champ gauche comme Série noire, qui a eu un succès d'estime, pas tant de cotes d'écoute. À l'inverse, District 31 atteint un niveau populaire dans le bon sens du terme : on touche des masses avec ce projet-là. Et contrairement aux autres émissions qu'on tourne parfois un an avant la diffusion, District 31 est diffusée environ un mois après le tournage. On a donc les réactions des gens très vite.

Comment t'es-tu retrouvé à la mise en scène de la pièce Des souris et des hommes, chez Duceppe?

Ça s'est décidé à l'époque où je jouais Ils étaient tous mes fils. Dans les loges, j'ai entendu dire que le théâtre voulait présenter la pièce, mais que le metteur en scène s'était désisté. J'ai tout de suite vu qu'une petite fenêtre s'ouvrait devant moi et que je devais me lancer. Ça fait des années que je participe à la création de pièces pour jeunes publics, que je suis des stages de mise en scène, que j'enseigne l'interprétation et que je fais des mises en lecture. J'adore répéter et travailler avec les auteurs. Si je devenais millionnaire demain matin, je ferais juste des laboratoires de création, sans performance. J'aime présenter une œuvre aux gens, mais mon dada, c'est d'être derrière une table à travailler.

Bref, j'ai dit à Michel Dumont, l'ancien directeur artistique chez Duceppe, que je faisais de la mise en scène et que j'aimerais lui proposer mes services. Il m'a demandé de lui écrire mes idées sur une feuille. Une semaine plus tard, je lui ai fait mon pitch et on en est là aujourd'hui.

Vincent-Guillaume Otis et Guillaume Cyr durant les répétitions de la pièce «Des souris et des hommes»
Caroline Laberge via Facebook/Duceppe - Théâtre Jean-Duceppe
Vincent-Guillaume Otis et Guillaume Cyr durant les répétitions de la pièce «Des souris et des hommes»

Cette œuvre représentait-elle quelque chose de spécial pour toi?

Si ça avait été un autre texte, je n'aurais pas foncé. Quand j'avais lu le roman au cégep, j'avais été bouleversé par cette histoire d'une grande humanité à l'état brut. C'est le genre d'œuvre qui nous reste dans le cœur toute la vie. Pas seulement parce que j'ai moi-même un frère avec une déficience intellectuelle, mais parce que la pièce est une tragédie mythique.

En quoi ta compréhension de la déficience intellectuelle te permet de diriger la pièce différemment?

Je suis d'abord un amoureux de l'œuvre littéraire avant que ce soit un transfert psychologique. Je ne fais pas une thérapie avec ça. D'ailleurs, je ne peux pas dire à Guillaume Cyr de jouer Lennie d'une certaine façon, à cause de mes connaissances sur le sujet. Pour avoir déjà joué un personnage très typé, Babine, je savais que Lennie appartenait à Guillaume entièrement. Je peux seulement le nourrir de ma connaissance. Par contre, j'ai réalisé avec le temps que j'ai des affinités avec George dans son rapport de protecteur. Ils ne sont pas frères, mais ça m'émeut quand même. Je dois d'ailleurs m'assurer de garder une distance face à la pièce, même si ça me bouleverse.

En plus de dépeindre le rapport à la différence, dirais-tu que la pièce met en lumière une vision bien particulière de l'amitié?

Absolument. L'auteur, John Steinbeck, a d'ailleurs écrit : «Si deux hommes essaient de se comprendre, ils seront bons l'un envers l'autre. Bien connaître un homme ne conduit jamais à la haine, mais toujours à l'amour». C'est de l'acceptation inconditionnelle, ça. Steinbeck avait foi en l'homme. Ça transparaît dans toutes ces œuvres. Et je pense qu'à notre époque très cynique, cette fraternité, même très dure, est belle à voir.

La pièce Des souris et des hommes est présentée chez Duceppe du 24 octobre au 1er décembre 2018.

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