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«Discussions avec mes parents»: familier dans tous les sens du terme

La nouvelle série de François Morency ne réinvente pas la roue, mais la fait suffisamment bien tourner...
Radio-Canada

François Morency a connu beaucoup de succès en librairie en racontant ses histoires de famille et en plongeant au coeur de la relation parfois complexe qu'entretiennent ses parents avec le monde moderne.

Cet automne, l'humoriste a la chance de porter - ou plutôt de prolonger - l'aventure Discussions avec mes parents au petit écran, sur les ondes de Radio-Canada. Prolonger, car comme plusieurs passages du livre (écoulé à 30 000 exemplaires) étaient difficilement adaptables pour la télévision, selon son auteur, Morency a présenté au diffuseur une série faite à 80 % de matériel original.

À chaque épisode, il relève des situations dans lesquelles il est impossible de ne pas reconnaître un peu de notre propre famille. Il tourne en dérision les manies, les obsessions et les petits défauts de ses proches à travers des thèmes classiques comme le choc des générations, les difficultés des hommes à parler de leurs émotions, les traditions familiales irritantes, les vieilles habitudes qui ont la vie dure, etc.

Une formule classique

Tous les épisodes de Discussions avec mes parents semblent construits sensiblement de la même façon.

De son chic condo montréalais, François téléphone à ses parents (interprétés par Vincent Bilodeau et Marie-Ginette Guay), qui habitent toujours la maison familiale du quartier Saint-Sacrement, à Québec. Rapidement, la conversation dérape. Puis, après le générique d'ouverture, l'humoriste débarque dans la Vieille Capitale pour passer du bon temps avec ses proches.

Le spectateur est introduit en un rien de temps au thème principal de l'épisode, de même qu'aux anecdotes, observations, malaises et situations cocasses sur lesquels Morency reviendra fréquemment pour permettre à ses gags de s'imbriquer petit à petit les uns aux autres et de se compléter.

Ce dernier expliquait, lors de la présentation des premiers épisodes de cette première saison, qu'il tenait à ce que sa famille fictive soit crédible. Et à cet égard, nous devons admettre que le défi fut relevé haut la main.

C'est d'ailleurs la dynamique familiale et la complicité qui unissent les comédiens qui rendent cet univers si tangible et reconnaissable, lesquelles deviennent particulièrement payantes lors des séquences plus tendres et émotives.

Vincent Bilodeau n'a qu'à apparaître à l'écran pour faire rire, et trouve en Marie-Ginette Guay une complice parfaite à qui donner la réplique et proposer ses idées saugrenues.

Entre les deux, François Morency interprète avec aisance l'indispensable personnage plus terre-à-terre, tour à tour amusé, stupéfait et découragé par les actions et les décisions de son entourage.

Radio-Canada

Trop classique?

François Morency cherche constamment à mettre son sens de l'observation et du punch en évidence, notamment durant les moments volontairement malaisants - cette scène où il interprète son père tentant de faire l'éducation sexuelle de son fils dans le stationnement d'un terrain de baseball est particulièrement mémorable - et ceux mettant à rude épreuve la patience de son personnage.

Et il y parvient de belle façon la plupart du temps, incorporant bien son style d'humour aux situations plus que familières qu'il dépeint.

Malheureusement, certaines séquences tournent en rond et tombent à plat, surtout lorsque l'auteur s'aventure trop dans l'anecdotique ou étire une scène en essayant par tous les moyens de mettre le spectateur «dans le coup».

Ceci étant dit, le projet a visiblement été développé avec beaucoup d'amour, de sincérité et d'autodérision. Les séquences les plus hilarantes parviennent à faire oublier la plupart de ces bévues et situations trop communes.

La réalisation de Pascal L'Heureux soutient également fort bien le ton et le style de l'humoriste, comme il avait su le faire pour Martin Petit dans les deux premières saisons des Pêcheurs.

D'ailleurs, François Morency confirme qu'il a déjà rassemblé quelques idées en vue d'une éventuelle deuxième saison et Radio-Canada, qui a vite été attirée par le concept, croit bien avoir une formule gagnante entre les mains.

Discussions avec mes parents ne réinvente pas la roue, mais la fait suffisamment bien tourner pour convaincre son public cible de refaire périodiquement le voyage vers le quartier Saint-Sacrement, et prendre des nouvelles de ces personnages auxquels on s'attache très rapidement.

Discussions avec mes parents, dès le lundi 10 septembre à 19h30, sur les ondes d'ICI Télé.

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