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Chantiers à Montréal: 25 M$ pour dédommager les commerçants

La subvention avait été promise en campagne électorale.
Olivier Robichaud

Montréal dépensera 25 M$ d'ici 2022 pour dédommager les commerçants aux prises avec des chantiers majeurs de la Ville. Chaque commerçant pourra recevoir jusqu'à 30 000 $ par année.

La Ville a dévoilé son Plan commerce mercredi. La pièce maîtresse du plan est cette subvention promise en campagne électorale. Elle accapare le tiers des 74 M$ du plan.

Le plan est rétroactif au 1er janvier 2016. Les commerçants de la rue Sainte-Catherine y auront donc accès, mais également ceux de la rue Saint-Denis.

La mairesse souhaite donner un élan à un secteur commercial qui fait face à de nombreux défis, comme la compétition des grandes surfaces hors-Montréal et du commerce en ligne.

«Les commerces de proximité sont essentiels à nos milieux de vie et à notre économie. Avec ce plan, nous amorçons un changement de paradigme afin de créer, sur nos artères commerciales, des milieux de vie propices à l'attraction d'entreprises, de visiteurs, de touristes et d'événements internationaux», affirme la mairesse Valérie Plante.

Chantiers majeurs seulement

Seuls les commerçants ayant pignon sur rue sur une artère commerciale auront accès aux sommes annoncées, et seulement dans le cas de travaux majeurs. Les chantiers comprenant des travaux sur les infrastructures souterraines pourront mener à des dédommagements s'ils durent plus de six mois. Sans travaux souterrains, la durée du chantier doit être de plus de trois ans.

Les chantiers de la Société de transport de Montréal (STM) pourront également mener à des dédommagements, mais pas ceux du Réseau express métropolitain ou de la société exo, qui gère les trains de banlieue. Rappelons que la Caisse de dépôt et placement du Québec prévoit ouvrir l'avenue McGill College pour connecter le REM au réseau du métro. Le chantier s'étirera de la rue Sainte-Catherine au boulevard de Maisonneuve.

La Ville s'affairera ensuite à transformer la rue en place piétonne.

Trop tard, dit l'opposition

L'opposition officielle estime que le plan préposé par la mairesse est trop bureaucratique. Les commerçants devront eux-mêmes appliquer pour le dédommagement, après avoir présenté des états financiers vérifiés.

«Cette mesure ne va clairement pas aider financièrement les commerçants pendant la durée des travaux, au moment où ils en ont le plus besoin. L'administration aurait pu combiner ce programme à un crédit de taxes, applicable durant l'année des travaux. Autrement, plusieurs vont fermer boutique avant la fin des travaux», affirme Aref Salem, porte-parole d'Ensemble Montréal en matière de développement économique.

La Ville confirme que seuls les établissements toujours en activité pourront recevoir les sommes promises.

Baisse de taxes à venir?

En plus des subventions, la Ville souhaite réduire la taxation des commerçants. Cet hiver, l'administration Plante a été fortement critiquée pour avoir augmenté les taxes des entreprises de 3%, en plus de la hausse de 3,3% imposée aux logements.

Le plan diffusé mercredi n'indique pas de combien les taxes non-résidentielles seraient diminuées. On y lit seulement que la Ville travaillera «à réduire le fardeau fiscal des commerçants».

En campagne électorale, l'ancien maire Denis Coderre proposait d'appliquer un taux plus faible sur la première tranche de 500 000$ de la valeur d'un immeuble commercial. Cette recommandation a été reprise dans le rapport du comité consultatif établit par la mairesse Plante et présidé par le président et chef de la direction du Mouvement Desjardins, Guy Cormier.

L'administration souhaite aussi simplifier les processus administratifs et revoir la réglementation pour s'adapter à la réalité des commerces.

La Ville souhaite également travailler plus étroitement avec les Sociétés de développement commercial (SDC) et ajoutera six ressources spécialisées dans le commerce au sein du réseau PME MTL.

L'agglomération de Montréal compte 14 000 établissements commerciaux, qui emploient environ 189 000 personnes. Le commerce de détail représenterait, à lui seul, plus de 4% du produit intérieur brut (PIB) de Montréal, sans parler des restaurants, des bars et des services personnels.

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