Les allégations de collusion lancées par la mairesse de Longueuil, Sylvie Parent, contre ses opposants pourraient lui coûter cher. Vendredi, elle a reçu une mise en demeure lui demandant de se rétracter publiquement, faute de quoi des dommages lui seront réclamés en cour.
Mercredi, Mme Parent a semé des doutes sur les «véritables motifs de l'opposition», qui venait de bloquer un contrat pour lequel la soumission était pourtant inférieure à l'évaluation municipale. Elle en a profité pour rappeler qu'un des élus de l'opposition, Jacques Lemire, était au comité exécutif de la Ville il y a une dizaine d'années, lorsqu'un système de partage des contrats aurait été mis en place avec la bénédiction du parti au pouvoir. Elle a demandé l'intervention de l'Unité permanente anticorruption (UPAC).
Il n'en a pas fallu plus pour que M. Lemire s'adresse à un avocat.
«Vous avez fait des déclarations diffamatoires à différents médias [...] contre M. Jacques Lemire, en l'associant à de la collusion à Longueuil ainsi qu'à des pratiques frauduleuses alors que M. Lemire n'a jamais été lié de près ou de loin à ce type de pratique», lit-on dans la mise en demeure, signée par la firme Morin Daoud.
M. Lemire demande que la mairesse se rétracte d'ici 24 heures dans tous les médias où ses propos ont été rapportés, sans quoi il poursuivra Mme Parent en cour pour diffamation.
Mme Parent et les élus du parti Longueuil Citoyen sont à couteaux tirés depuis la scission du parti de l'ancienne mairesse Caroline St-Hilaire, Action Longueuil. Mme Parent a été élue à la tête de la Ville, mais Longueuil Citoyen a gagné la majorité des sièges au conseil municipal. Depuis, les élus de l'opposition bloquent régulièrement les initiatives de la mairesse.
Mme Parent n'était pas immédiatement disponible pour un commentaire vendredi.