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Marche pour le contrôle des armes: Donald Trump joue au golf et la NRA se moque d'un «carnaval»

Une fois n'est pas coutume, le président américain reste muet.

Une journée de mobilisation historique... mais sans élan politique. Il n'existe pas de chiffre officiel mais, selon l'organisation indépendante Crowd Counting Consortium, la journée d'action anti-armes du samedi 24 mars, baptisée "March For Our Lives" a rassemblé plus de 1,5 million de personnes dans plusieurs centaines de villes américaines.

Cela en ferait la plus grande manifestation contre les armes de l'histoire des Etats-Unis, devant la Million Mom March du 14 mai 2000, qui avait totalisé un peu plus d'un million de personnes dans tout le pays.

L'action des élèves, réaction au massacre de 17 personnes le 14 février dans l'école secondaire Marjory Stoneman Douglas, à Parkland, a déjà poussé la Floride à voter une loi, promulguée le 9 mars par le gouverneur Rick Scott et imposant plusieurs restrictions, notamment l'interdiction des "bump stocks" (accessoire permettant de tirer en rafale) ou le relèvement de 18 à 21 ans de l'âge légal pour acheter une arme.

Trump reste muet

Mais le Congrès est au point mort et si de nombreux élus démocrates ont participé à la marche de samedi et appelé publiquement à légiférer, les républicains -majoritaires dans les deux chambres- restent largement inflexibles.

Malgré l'ampleur du rassemblement, le président Donald Trump n'en a toujours fait aucune mention sur son compte Twitter qu'il a pourtant régulièrement alimenté depuis samedi matin pour évoquer d'autres sujets qui le passionnent, comme la construction de son mur à la frontières Alors que plus d'un million de manifestants battait le pavés, Donald Trump prenait du bon temps dans son golf de West Palm Beach, comme l'indique le HuffPost américain.

Seule prise de parole officielle: un communiqué de la Maison Blanche -pas spécialement attribué à Donald Trump- publié samedi, juste avant la marche. "Nous applaudissons les nombreux jeunes Américains courageux qui exercent leurs droits au Premier Amendement aujourd'hui", indiquait le texte.

Pour sa part, le président américain a réaffirmé vendredi 23 sa volonté d'interdire les "bump stocks", une mesure de portée marginale. Son administration a lancé une procédure en ce sens. La loi de finances de l'Etat fédéral américain, adoptée vendredi par le Congrès, prévoit un resserrement du système de vérification des antécédents criminels et psychiatriques avant l'achat d'une arme à feu, ainsi qu'une augmentation des dotations pour la sécurisation des établissements scolaires.

"Notre pays ne doit pas commencer à priver de certains de leurs droits des citoyens qui respectent la loi", a déclaré dimanche sur CBS la sénatrice républicaine Joni Ernst, estimant que les revendications des jeunes manifestants portaient atteinte aux dispositions du deuxième amendement à la Constitution américaine, qui garantit le droit de posséder une arme.

La NRA balaie la mobilisation d'un revers de main

Une position largement partagée par la majorité des responsables républicains, faisant ainsi écho au discours de la principale organisation pro-armes aux Etats-Unis, la National Rifle Association (NRA), qui a décrit l'événement de samedi comme un "carnaval", étant le résultat d'une "manipulation".

Alors que le rassemblement commençait, la NRA a partagé une vidéo sur Facebook, se moquant de la marche. Le clip, qui mettait en vedette l'animateur de TVNRA "Colion Noir", un pseudonyme pour Collins Iyare Idehen Jr., avait d'abord été partagé sur YouTube avec le titre "A March For Their Lies", "une marche pour leur mensonge", en français.

"D'où je me tiens, cela ressemble à une marche pour brûler la Constitution et réécrire les parties qu'ils n'aiment pas" lance Colion Noir, se référant aux jeunes militants menant le rassemblement. Dans un autre clip de la NRA il cible les survivants de Parkland, disant "personne ne connaîtrait vos noms" si quelqu'un avec une arme à feu avait arrêté la fusillade dans leur école. "Ces enfants devraient marcher contre leurs propres structures de croyances hypocrites."

"Les milliardaires anti-armes et les élites de Hollywood manipulent et exploitent les enfants pour servir leur projet de destruction du deuxième amendement et pour nous priver de notre droit à nous défendre", a également écrit le puissant lobby sur Facebook.

"Nous ne sommes pas en train d'essayer de confisquer les armes de qui que ce soit", leur a répondu dimanche Cameron Kasky, un autre élève leader de Parkland, sur Fox News.

"Il faut qu'ils continuent", a exhorté dimanche sur CNN le gouverneur républicain John Kasich, critique de Donald Trump et l'un des rares membres du "Grand Old Party" à se dire publiquement favorable à une réforme en profondeur.

Ce texte a été publié originalement dans le HuffPost France.

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