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Montréal: grosse augmentation des dépenses... et des taxes

La plus forte augmentation depuis 2012.
Olivier Robichaud

Le premier budget de l'administration Plante-Dorais sera marqué par une importante augmentation des dépenses, à la hauteur de 5,2%. Les taxes résidentielles augmenteront en moyenne de 3,3%.

Il s'agit de la plus importante augmentation des dépenses depuis 2012, dernière année de l'administration de Gérald Tremblay. Les budgets de l'administration Coderre avaient plutôt été marqués par de faibles hausses ou même de faibles baisses, sauf en 2017, année du 375e anniversaire, où la hausse était de 2,8%.

Selon la Ville, la situation est due principalement à la fin des mesures transitoires mises en place pour atténuer la hausse des contributions aux régimes de retraite et la diminution des transferts de la taxe de vente du Québec. Ces deux mesures représentent un manque à gagner de 101 M$ sur un budget de 5,47 milliards $.

La mairesse Valérie Plante s'est défendue d'avoir brisé un engagement électoral, elle qui avait promis de limiter la hausse de taxe au taux d'inflation, qui est projeté à 2,1%.

«La promesse, c'était de limiter la hausse de la taxe foncière, qui augmentera de 1,9%», affirme-t-elle.

Or, la hausse annoncée est principalement due à la taxe de l'eau, qui augmente pour la première fois depuis 2013.

La plateforme électorale de Projet Montréal présentait ainsi la promesse sur les taxes:

UNE TAXATION PLUS ÉQUITABLE

Montréal est de plus en plus dépendante aux taxes foncières. Entre 2013 et 2017, la proportion des revenus de la Ville liée aux taxes foncières est passée de 67% à 69,3%, ce qui impose un fardeau grandissant sur les Montréalais et Montréalaises.

Projet Montréal s'engage à réaliser son programme sans hausser les taxes au-delà de l'inflation ainsi qu'à procéder à une révision de la fiscalité résidentielle et commerciale, en collaboration avec les gouvernements provincial et fédéral, pour arriver à un meilleur équilibre."

Mme Plante a également réitéré que l'ancienne administration avait laissé un trou de 358 M$ dans les dépenses et les revenus projetés pour 2018.

Seulement 1% de plus pour les arrondissements

Par ailleurs, alors que les revenus augmenteront plus rapidement que l'inflation, les transferts aux arrondissements ne seront indexés que de 1%.

Cette mesure est présentée par l'administration comme permettant aux arrondissements de maintenir une marge de manœuvre. Ceux-ci ont tout de même dû augmenter les taxes locales d'arrondissement de 4,2 %, en moyenne.

La réforme du financement des arrondissements, tant décriée par Projet Montréal, n'a pas été modifiée. Les baisses étalées sur 10 ans se sont poursuivies dans des arrondissements comme le Plateau-Mont-Royal, Ville-Marie et Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension.

Selon Benoit Dorais, président du comité exécutif et responsable des finances, l'équipe de Projet Montréal ne voulait pas précipiter des changements.

«On ne peut pas précipiter une réforme comme ça. Dans le passé, les analyses et les discussions se sont étirées sur 10 à 13 mois. C'est certain que ce n'est pas en deux mois qu'on va pouvoir travailler en collégialité avec les 19 arrondissements pour arriver avec un résultat concluant», dit-il, tout en maintenant son intention de revoir la réforme imposée par l'ex-maire Denis Coderre.

Trottoirs et mobilité

La nouvelle administration de Valérie Plante a aussi choisi d'améliorer le déneigement. L'enveloppe prévue pour la neige augmente de 3,8% pour atteindre 163,3 M$.

L'administration prévoit d'augmenter l'épandage d'abrasifs sur les trottoirs, une mesure qui coûtera 1,5 M$.

En ce qui concerne le transport en commun, les dépenses augmentent de 5% pour atteindre 5,7 M$. Contrairement aux années précédentes, lorsque la Ville finançait directement la Société de transport de Montréal et la défunte Agence métropolitaine de transport, cette somme sera envoyée à la nouvelle Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM). Ce nouvel organisme redistribuera ensuite les sommes aux sociétés locales de transport, comme la STM.

Promesse brisée en culture

La mairesse n'a toutefois pas pu remplir sa promesse électorale de hausser de 5 M$ le budget du Conseil des arts dès 2018. La hausse est plutôt de 2,5 M$, portant le total à 17,5 M$.

La promesse a été lancée lors d'un entretien organisé par Culture Montréal pendant la campagne électorale. À l'époque, le maire sortant Denis Coderre avait dit que ce serait une promesse difficile à remplir. Mme Plante avait répliqué que c'était «une question de choix».

Taxe de bienvenue?

La mairesse a aussi promis d'éliminer la taxe de bienvenue pour les familles qui accèdent à la propriété. Cet engagement est absent du budget présenté mercredi.

L'administration prévoit éventuellement une bonification de 21 M$ au programme d'aide à l'acquisition d'une propriété. Selon M. Dorais, la question de la taxe de bienvenue serait comprise dans cette mesure.

Voir aussi:

La cérémonie d'assermentation des élus_ Valérie Plante

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