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1 million $ pour s'attaquer à l'insalubrité à Montréal

13 inspecteurs seront embauchés par la Ville.
Getty Images/iStockphoto

L'administration Plante dépensera 1 million $ pour embaucher de nouveaux inspecteurs en salubrité. La Ville souhaite créer un indicateur de salubrité pour l'ensemble des logements de Montréal.

La mesure a été révélée lundi par La Presse. Treize inspecteurs seront embauchés par la Ville, portant les effectifs en matière de salubrité à 30 personnes. Il s'agira d'une «task force» tâchée d'augmenter le nombre de visites... et de constats d'infraction.

En campagne électorale, Valérie Plante et son parti promettaient l'embauche de 17 nouveaux inspecteurs. La nouvelle administration projette d'inspecter 100 000 logements d'ici cinq ans.

Grâce à ces inspections, la Ville créera progressivement un indicateur de salubrité pour chacun ses 495 000 logements locatifs. Selon Magda Popeanu, responsable de l'habitation au comité exécutif, cet indicateur permettra à la Ville d'agir en amont des problèmes.

«L'insalubrité est un gros problème à Montréal, surtout dans certains quartiers. Soixante pour cent des Montréalais sont des locataires et, malheureusement, il y a des propriétaires qui ne respectent pas les conditions qu'on doit leur offrir», souligne-t-elle.

Des amendes réclamées

Au Regroupement des comités de logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ), on se dit heureux de cette mesure. L'organisme souhaite toutefois que le nombre d'amendes augmente.

«C'est bien l'ajout de nouveaux inspecteurs, mais il faut aussi appliquer le règlement de façon rigoureuse. [...] Il n'y a pas assez de constats d'infraction qui sont remis étant donné l'ampleur des problèmes d'insalubrité», indique Maxime Roy-Allard, porte-parole du RCLALQ.

Celui-ci espère également que la Ville prenne plus souvent les devants en effectuant directement les travaux requis pour ensuite refiler la facture au propriétaire.

Même son de cloche du côté de L'Oeil de Côte-des-Neiges.

«C'est sûr qu'on réclame plus d'inspecteurs, mais le nombre ce n'est pas tout. Le vrai enjeu, c'est d'avoir des inspecteurs qui vont appliquer des mesures coercitives», affirme la porte-parole Annie Lapalme.

«En ce moment, les propriétaires ont un sentiment d'impunité. J'ai vu des négociations entre la Ville et les propriétaires qui ont duré plus d'un où la Direction de la santé publique est intervenue, et on n'avait toujours pas de constat d'infraction», souligne-t-elle.

Pas de détecteurs pour les inspecteurs locaux

D'ailleurs, Mme Lapalme déplore que la nouvelle administration ne donne pas suite à sa demande de mieux outiller les inspecteurs locaux, qui relèvent des arrondissements. Les embauches annoncées lundi sont pour la ville-centre, qui agit en appui aux arrondissements dans certains cas.

L'Oeil réclame que les inspecteurs locaux soient dotés de détecteurs d'humidité afin de mieux détecter les infiltrations d'eau. Actuellement, seuls les inspecteurs de la ville-centre y ont accès.

«Les inspecteurs locaux sont les premiers à intervenir. [...] On a beau doubler les inspecteurs à la ville-centre, ils ne pourront jamais faire tous les cas de moisissures et d'infiltration d'eau à Montréal», lance Mme Lapalme, qui dénonce une certaine centralisation des questions de salubrité.

Le budget 2018 de la Ville de Montréal sera déposé mercredi par l'administration Plante.

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