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Démolir le stade serait impensable, réplique la Régie des installations olympiques

La démolition du Stade olympique, préconisée par un économiste du sport, n'est pas une solution.
Bob Hilscher via Getty Images

La démolition du Stade olympique, préconisée par un économiste du sport, n'est pas une solution, affirme la Régie des installations olympiques (RIO). À moins de vouloir créer un gros trou non seulement dans le paysage physique, mais aussi dans l'économie d'Hochelaga-Maisonneuve, dans les installations d'entraînement de Montréal et dans les événements sportifs et culturels de la métropole.

Lundi, l'économiste de l'Université Concordia Moshe Lander affirmait au HuffPost Québec que les investissements de 200 M$ prévus pour le toit du Stade olympique ne valaient pas la peine. Il ne croit pas qu'on puisse y installer une équipe sportive professionnelle.

Cédric Essiminy, conseiller en relations publiques à la RIO, réplique que la valeur du stade ne se limite pas aux matchs sportifs.

«Cet été, les demandeurs d'asile occupaient une section du stade alors que les Alouettes s'entrainaient sur l'aire de jeu et qu'il y avait les camions de bouffe de rue sur l'Esplanade. Tout ça sur le même site sans jamais se rencontrer. Le stade, sa force, c'est sa multifonctionnalité», affirme-t-il.

Certaines utilités du stade se font d'ailleurs à l'abri des regards. L'édifice abrite le plus gros stationnement intérieur du Canada et Bixi en profite pour y entreposer ses vélos pendant l'hiver.

Plusieurs événements de moins grande envergure s'y tiennent aussi, même si les 65 000 places ne sont pas comblées. Au total, le Stade à lui seul est utilisé 180 jours par année. À cela s'ajoutent les activités des autres installations du Parc olympique, soit l'Esplanade, la tour et le complexe sportif.

Des retombées pour HoMa

La RIO a évalué la «valeur ajoutée» qu'elle apporte au quartier Hochelaga-Maisonneuve. Selon M. Essiminy, cette valeur ce chiffre à 68,7 M$ annuellement. Ce chiffre comprend les billets de métro, les voyages en taxi, les chambres d'hôtel et les repas achetés lorsque des événements se tiennent au stade. Le gouvernement provincial recueillerait ainsi 8,6 M$ en taxe de vente.

«Ce qui empêche d'avoir 220 jours d'utilisation, c'est le toit. De novembre à avril, on ne peut pas tenir un événement si 3 cm de neige ou plus sont prévus ce jour-là. Ça refroidit les promoteurs», affirme le relationniste.

Selon M. Essiminy, les retombées pour le secteur et pour le gouvernement passeraient presque du simple au double avec 220 jours d'événements.

À cela s'ajoutent les quelque 1000 employés de Desjardins qui s'installeront bientôt dans la tour adjacente et qui viendraient dépenser leur argent dans les commerces avoisinants.

Un édifice patrimonial

M. Essiminy réfute aussi l'affirmation du professeur Lander, qui affirme que le stade n'a pas de valeur patrimoniale ou architecturale à préserver.

«On a commandé étude sur la valeur patrimoniale du stade à l'organisme Docomomo. Ils ont montré que le parc a une valeur patrimoniale indéniable au niveau historique, architectural, urbain et emblématique», dit-il.

Selon l'étude, même les scandales associés au stade depuis sa construction ajoutent à sa valeur patrimoniale, puisque l'édifice est «associé à l'histoire moderne du Québec avec ses bons et moins bons coups».

L'appel d'offres pour le nouveau toit sera préparé prochainement. Le choix de l'entrepreneur devrait se faire en juin 2019 et les travaux devraient prendre fin en 2023, selon divers médias.

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