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« Quand la pluie s’arrêtera » : une pièce tristement de circonstances, selon Normand D’Amour

La pièce sera présentée du 6 septembre au 14 octobre 2017.
Duceppe

En 2039, à Alice Springs en Australie, un poisson tombe du ciel aux pieds de Gabriel York, 80 ans après que son grand-père ait prédit que les poissons tomberaient du ciel, en guise de signe annonciateur d'une inondation qui mettrait fin à la vie sur Terre. Ces événements servent de toile de fond à la pièce qui débute chez Duceppe cette semaine, alors que les Américains peinent à se relever des inondations monstres causées par l'ouragan Harvey. Le comédien Normand D'Amour nous en dit davantage.

C'est impossible de ne pas faire un lien entre la pièce et ce qui se passe aux États-Unis...

C'est malade mental! On dirait qu'on a préparé un coup de publicité en programmant la pièce à ce moment-ci! Par contre, il faut dire que les questions environnementales servent de trame de fond à l'histoire. Dans la pièce, on suit trois générations d'une même famille, entre la fin des années 50 et 2039, alors qu'un homme part à la recherche de son père disparu. On explore l'idée que tous les problèmes qui existent dans une famille, si tu ne les règles jamais, tu vas les léguer à tes enfants. Exactement comme ce qu'on fait avec la planète...

C'est quel genre de famille?

On retrouve une femme qui est jouée par deux comédiennes, et moi je suis le fils de cette même personne. Le père de mon personnage est mort. Au départ, on ne sait pas si mon personnage est écrivain, historien ou artiste. Il vit dans un petit appartement, presque sans argent. C'est un homme étrange qui vit en Australie depuis une cinquantaine d'années. En 2039, il pleut tout le temps. La planète commence à aller très mal. Et un jour, il reçoit la visite de son fils, avec qui il va essayer de trouver des réponses sur ses ancêtres, à travers des objets qu'ils trouvent dans une valise. C'est une sorte de voyage initiatique.

La pièce fait des allers-retours à travers les époques?

Il n'y a pas vraiment de temps. C'est une espèce de mélange à travers les époques et les âges des personnages, qui se chevauchent. Quand tu lis la pièce, à la fin, tu dis « ayoye! ». Tu ne pensais pas que ça pouvait aller jusque-là émotivement. Ça surprend!

La production a été nommée « Meilleure nouvelle pièce de l'année » par le New York Times. Quelles sont ses forces?

Tous les liens que l'auteur fait avec ce qu'on vit au point de vue climatique. Quand je lisais ça, en mars dernier, alors qu'il pleuvait en sacrement, je me suis dit « attends une minute, lui, il est tombé pile sur quelque chose ». Et en plus, il fait prendre le blâme aux humains qui ne se responsabilisent pas envers eux et envers la planète.

Quelle couleur donne le metteur en scène Frédéric Blanchette à la pièce?

Il laisse toute la place au texte et aux acteurs. La scène est presque entièrement épurée. Il y a un mur au fond avec une fenêtre et des cordes qui tombent du plafond par centaines pour illustrer qu'il pleut des cordes... mais c'est tout. Il ne veut surtout pas qu'on joue l'émotion. Le texte est assez fort, sans avoir besoin de pleurer à chaque ligne, même si on pourrait le faire... Toute la gang d'acteurs est en retenue jusqu'à la fin, quand tout se démêle et que les spectateurs reçoivent ça comme un coup de poing!

Est-ce que c'est difficile de jouer en retenue, quand on est reconnu pour son intensité?

Ce n'est pas facile à faire, surtout dans une grande salle comme chez Duceppe, mais j'avais le goût d'y aller! Moi, tu me dis ce que tu veux, et je vais le faire. Je connais ce théâtre-là comme ma main. Je me sens à l'aise. Et j'avais le goût de travailler avec Fred. J'ai dit oui à sa proposition avant même de lire la pièce. On a eu une très belle rencontre. C'est un gars posé, très calme, qui explique sa vision et on embarque!

Dans un autre ordre d'idée, la bande-annonce de la troisième saison de Ruptures a été dévoilée il y a quelques jours. Avec ce qu'on voit de ton personnage, on peut imaginer qu'il est en mode vengeance, non?

Jean-Luc se débat comme un diable dans l'eau bénite, mais vu qu'il est le diable en personne, il sait comment nager... C'est vraiment tripant de jouer un personnage comme celui-là. Même si j'en ai fait beaucoup. Je suis rendu un maître dans l'art du chien sale!

La pièce « Quand la pluie s'arrêtera » sera présentée du 6 septembre au 14 octobre 2017. Cliquez ici pour plus de détails

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