L'Office national de l'énergie (ONÉ) confirme qu'il tiendra compte des émissions de gaz à effet de serre (GES) du projet Énergie Est « en amont et en aval » afin de déterminer l'intérêt public, mais aussi la viabilité économique du projet.
Une liste de sujets seront étudiés dans le cadre de son évaluation du projet à la suite d'une période de consultations – durant laquelle 820 commentaires ont été reçus – notamment la participation autochtone, les aspects socioéconomiques, l'impact sur les municipalités et les effets environnementaux « cumulatifs ».
« La décision prise aujourd'hui pose les fondements d'une évaluation en profondeur qui s'appuiera sur la science, les connaissances traditionnelles des peuples autochtones et d'autres éléments de preuve pertinents », peut-on lire dans le communiqué de l'ONÉ.
Selon Patrick Bonin, porte-parole de Greenpeace, l'ONÉ propose « quelques changements potentiellement intéressants », dont l'évaluation des émissions de GES, mais déplore le manque d'information sur la façon d'y arriver. Il pense que l'étude en cours devrait être suspendue jusqu'à la modernisation de l'ONÉ et la réforme des évaluations environnementales.
« Il est inacceptable qu'Ottawa continue l'évaluation d'Énergie Est alors que la population n'a plus confiance en l'ONÉ et que le gouvernement du Québec a demandé que la modernisation, voire le démantèlement, de l'ONÉ soit achevée avant de relancer l'évaluation d'Énergie Est », soutient M. Bonin.
Le pipeline proposé, d'une longueur de 4500 kilomètres, transporterait chaque jour 1,1 million de barils de pétrole brut de l'Alberta vers les raffineries de l'Est du Canada, en passant par le Québec. La Ville de Montréal ainsi que plusieurs autres municipalités touchées ont déjà exprimé leur opposition au projet qui poserait de graves risques environnementaux.
Les audiences publiques à Montréal pour l'évaluation d'Énergie Est avaient été suspendues indéfiniment en raison de manifestations contre le projet. Les opposants dénonçaient la rencontre entre l'ex-premier ministre Jean Charest, qui était lobbyiste pour TransCanada, et des commissaires du panel chargé d'examiner le projet en janvier 2015.