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Changer le Québec et le monde une action citoyenne à la fois à l’école d’été de l’Institut du Nouveau Monde

Des paroles d’encouragement, d’actions et d’espoir, c’est ce dont sont venus se nourrir les cégépiens et universitaires inscrits à cette 14e édition.
Alexandre Claude

Dans une salle de cours, nous sommes assis sur des chaises placées en rond tel que les font les professeurs lorsqu'ils désirent favoriser la discussion. Cette fois, les étudiants sont de jeunes adultes au désir commun de changer le Québec puis le monde et l'orateur, un certain Alexandre Jardin. Écrivain de renommée internationale, candidat à la présidence française et fondateur du mouvement citoyen Bleu, Blanc, Zèbre, l'auteur faisait partie de la centaine de personnalités invitées à l'École d'été de l'institut du Nouveau Monde du 9 au 12 août dernier. Un week-end d'ateliers et de conférences ayant pour thème Génération d'impact auquel ont participé près de 400 jeunes engagés.

Trois jours d'inspiration

«L'action politique, ou autre, est portée par des gens d'action, a expliqué Alexandre Jardin aux jeunes participants venus l'écouter et s'inspirer de ses actions citoyennes. C'est la même chose qu'écrire, en fait. C'est l'invention. Alors, soyez créatifs! On peut être inventifs partout. L'être humain est une belle bête, il faut croire en elle.»

Des paroles d'encouragement, d'actions et d'espoir, c'est ce dont sont venus se nourrir les quelque 400 cégépiens et universitaires inscrits à cette 14e édition de l'école d'été de l'Institut du Nouveau Monde. Le temps d'un long week-end, ils ont participé à des rencontres citoyennes, des panels, des conférences, des ateliers participatifs, des dîners engagés, des discussions et d'autres activités d'éducation civique, tous menés par des personnalités inspirantes et engagées. Le but ultime? Mettre en commun leurs idées afin de créer un Québec nouveau.

Se faisant toujours un devoir d'être collé sur les enjeux actuels, le programme de cette année comportait des panels et conversations sur des sujets aussi variés et incontournables que «L'effet Trump: redéfinir les relations internationales», «10 ans après la Commission Bouchard-Taylor, où en est le Québec?», «Information sous tensions» ou encore «Des arts trop blancs? Action-réaction». En plus des dossiers de fond et des rencontres citoyennes servant d'inspiration comme celle livrée par Alexandre Jardin.

«Généralement, lorsqu'ils sortent de l'école d'été, les jeunes vont s'engager et développer quelque chose de concert», explique Sophie Seguin-Lamarche, directrice communications et affaires publiques à l'Institut du Nouveau Monde.

«On essaie de développer et de faire vivre les idées qui sortent d'ici. Il y a d'ailleurs toutes sortes de démarches imaginées ici, au cours des 14 dernières années, qui ont pris de l'essor et qui sont toujours vivantes aujourd'hui à l'extérieur de l'INM. C'est un peu l'objectif de la chose: non pas simplement venir passer trois jours puis refermer les livres et poursuivre sa vie. Mais plutôt passer trois jours ici puis se questionner à savoir ce qu'on peut faire concrètement pour changer les choses.»

Ce programme d'été s'insère dans les programmes d'éducation civique dispensés par l'INM, cette organisation non partisane dont la mission est d'accroître la participation des citoyens à la vie démocratique.

«Nous voulons impliquer les jeunes à l'action citoyenne de façon à faire d'eux des adultes plus responsables et engagés, ajoute la directrice. Pour ce faire, nous les mettons en interaction avec des acteurs qui sont soit des décideurs, soit des acteurs de changement dans la société, donc des personnalités publiques.»

Les intervenants sont sélectionnés avec soi et se doivent d'être eux-mêmes engagés, non partisans et souvent à la mode dans l'actualité.

Alexandre Jardin et le Québec

«En apparences, je viens parler, mais en réalité, je viens écouter, a avoué Alexandre Jardin entre deux ateliers. Les gens viennent me parler, partager leurs nombreuses initiatives. Le Québec est un gisement. Il y a ici énormément d'expériences et de gens qui ont tenté des choses. C'est une des sociétés qui expérimente le plus.»

Écrivain, scénariste, militant associatif, parrain de nombreuses associations et co-fondateur de Lire et faire lire et du mouvement citoyen Bleu, Blanc, Zèbre, Alexandre Jardin explique avoir décidé d'agir, car il ne se voyait pas dire un jour à ses enfants : je n'ai rien fait.

«J'écoute, je regarde. Souvent, j'apprends les choses avant ou après les conférences. Quand des gens font des choses remarquables, ils n'en ont souvent pas l'apparence. Les grands leaders n'ont pas des têtes de leaders charismatiques. Lorsqu'on pense aux initiatives citoyennes constructives réellement réparatrices, elles sont portées par des gens qui sont rarement aussi encombrés par leur ego que ce que l'on voit sur la scène publique. Ils sont beaucoup plus intéressés par ce qu'ils font. Ce sont de vrais leaders.»

S'il se plaît à venir parler et rencontrer les jeunes engagés du Québec, c'est, de son propre aveu, parce qu'il y rencontre et déniche les futurs acteurs de demain. Ceux qu'il a bien l'intention de tenter de convaincre de voyager et de travailler avec lui de l'autre côté de l'Atlantique.

«Les jeunes du Québec sont très construits et ont un haut niveau de confiance en eux, ce qui est la clef, a-t-il ajouté. Ce sont de magnifiques personnes qui ont des envies fermes. C'est d'ailleurs ce qui fait les grandes époques.»

Selon lui, l'idée n'est pas de vouloir tout reconstruire, mais d'ajouter, de bonifier, ce qui existe déjà. «Dans la réalité, vous ne transformez votre société qu'autant que cette société en a profondément envie. Les grandes œuvres éducatives d'une société ne sont accessibles que si cela a un sens profond pour la population. Le programme Lire et faire lire par exemple, est politiquement et infiniment plus important qu'une victoire électorale, car on parle de millions d'enfants qui vont se mettre à lire. C'est concret.»

«À défaut de gouverner l'état, nous allons gouverner le réel, a-t-il lancé en souriant. De toute façon, je suis très optimisme sur ce qu'on va devenir.»

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