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Le softball masculin, un sport différent

Le softball masculin, un sport différent

Le softball masculin fait un retour aux Jeux du Canada, cette semaine à Winnipeg. Absent lors des Jeux de 2009 à l'Ile-du-Prince-Édouard et de 2013 à Sherbrooke, le sport n'est plus le même qu'en 2005, la dernière fois où il a été présenté.

Un texte de Patrick Henri

La dernière fois que Todd McCabe a pris part aux Jeux du Canada, c’était en 1993, à Kamloops en Colombie-Britannique. Il était alors entraîneur pour l’équipe de softball de la Nouvelle-Écosse.

Celui qui se retrouve maintenant à la tête de l’équipe masculine de l’Alberta croit que le plus gros changement n’est pas la couleur des uniformes des joueurs qu’il dirige, mais plutôt l’importance que jouent les lanceurs dans le résultat des matchs.

Il n’y a pas si longtemps, tous les joueurs utilisaient des bâtons de 32 onces. Maintenant, les joueurs utilisent des bâtons de 26 ou de 27 onces, ce qui améliore la vitesse de leur élan.

Les bâtons ne sont pas seulement plus légers, ils sont aussi plus performants. Les frappeurs obtiennent plus de coups sûrs, les lanceurs récoltent moins de retrait sur des prises et deviennent, par le fait même, un peu moins importants dans la performance d’une équipe.

Apparition de la vidéo

L’utilisation de vidéos a aussi changé le visage du sport que l’entraîneur a lui-même pratiqué durant de nombreuses années.

Comme c’est le cas dans d’autres sports, la vidéo permet de bien décortiquer les mouvements. Les frappeurs peuvent donc mieux analyser leur élan et comprendre sur quoi ils doivent travailler.

La vidéo est aussi utilisée pour observer les habitudes des adversaires.

C’est lors des Jeux olympiques de 2000 qu’on a vu les premières caméras. Des équipes ont installé des caméras au champ centre afin de voir ce qui se passait dans l’abri de l’adversaire. Les caméras se sont multipliées depuis et leur utilisation s’est accrue.

Todd McCabe croit que c’est véritablement vers 2008 que le changement s’est opéré.

Les joueurs de softball masculins n’ont jamais pris part aux Jeux olympiques, mais ils ont suivi l’exemple des femmes et se sont eux aussi mis à se filmer et à filmer les adversaires.

« En observant bien les habitudes d’un lanceur, on peut deviner le type de lancer qu’il s’apprête à faire », affirme Todd McCabe. « On peut analyser comment sa main est positionnée dans son gant ou quels muscles de son bras sont exposés quand il s’apprête à effectuer un certain type de lancer », ajoute-t-il.

Un sport d’équipe

Les lanceurs sont conscients du rôle moins important qu’ils jouent aujourd’hui, croit Cody Domoney, lanceur pour l’équipe de l’Alberta.

Le lanceur de 21 ans ne s’attend pas à récolter autant de retraits au bâton qu’il le faisait quand il était plus jeune.

C’est un sport d’équipe, je dois tout donner ce que je peux, mais il y a aussi huit autres joueurs sur le terrain.

Pour tenter de confondre les joueurs adverses, de plus en plus de lanceurs utilisent des manches de compression pour couvrir leur avant-bras.

Des matchs plus intéressants

En fin de compte, selon l’entraîneur-chef de l’équipe albertaine, ce qui est important, c’est la qualité du spectacle.

On voit de moins en moins de matchs qui se terminent par des pointages de 1-0 quand deux bons lanceurs s’affrontent ou de 15-0 quand un lanceur est dominant. Les spectateurs préfèrent voir des matchs qui se terminent 8-6 et où il y a de l’action sur les buts.

Même si certains matchs sont encore à sens unique, comme les victoires de 17-3 du Manitoba contre l’Île-du-Prince-Édouard et de 12-2 du Québec face au Nouveau-Brunswick, on voit de moins en moins de matchs se terminer par un jeu blanc.

Dix matchs étaient présentés samedi, un seul a pris fin avec une équipe incapable de s'inscrire au pointage.

Lors de la compétition féminine aux Jeux du Canada de 2013 à Sherbrooke, 22 des 45 matchs de la ronde préliminaire s’étaient terminés par un blanchissage.

Il faut plus d'un bon lanceur

Todd McCabe croit qu'il sera toujours important d'avoir de bons lanceurs. Les meilleurs peuvent lancer la balle jusqu'à une vitesse de 130 km/h. Peu importe le bâton qu'ils utilisent, il est difficile pour les frappeurs de faire un contact avec ces balles rapides.

Il affirme cependant qu'il faut plus d'un bon lanceur, car le format des tournois, comme celui présenté aux Jeux du Canada, est très exigeant. Les équipes doivent disputer deux matchs par jour et si un lanceur n'obtient pas un peu de repos, McCabe croit qu'il ne pourra pas maintenir le rythme jusqu'à la finale.

Pas de Jeux olympiques

Les meilleurs joueurs de softball du pays peuvent espérer remporter l’or aux Jeux du Canada, mais ne peuvent rêver de monter sur un podium olympique.

Le softball a été présenté aux Jeux de 1996, 2000, 2004 et 2008. Après une absence en 2012 et en 2016, le sport fera un retour en 2020, mais seulement du côté féminin.

Les hommes joueront au baseball, alors que les femmes joueront au softball. Todd McCabe et Cody Domoney espèrent tous deux que le Comité international olympique apportera un changement pour les jeux de 2024, pour permettre aux hommes de jouer au softball et aux femmes de s’affronter au baseball.

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