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«Le Noël du campeur des Appendices»: joyeusement absurde

Évidemment, l’humour absurde et décalé a été roi pendant un peu plus d’une heure trente.
Vivien Gaumand

C'était Noël sur la Place des Festivals, mardi, plus précisément le Noël du campeur des Appendices. Avec les guirlandes de lumières rouges et vertes autour de la Scène Vidéotron du Festival Juste pour rire, les chansons du temps des Fêtes revisitées, l'enthousiasme de l'immense foule, les cadeaux et les nombreuses blagues, on ne se serait pas crus au Camping Ste-Madeleine un 25 juillet ensoleillé, mais presque!

Évidemment, l'humour absurde et décalé a été roi pendant un peu plus d'une heure trente. Les Appendices ont été fidèles à leur style et s'étaient entourés d'invités qui leur ressemblent pour leur «party de famille»: Jean-Thomas Jobin, Arnaud Soly, Daniel Grenier, Didier Lambert, Katherine Levac et les Denis Drolet. Le spectacle a été généreux, avec des numéros longs et consistants.

Comme chanson d'ouverture, on avait réinventé la pièce-titre du film Les Boys, en la renommant Joyeux Noël les Boys. «Allez viens, j'te paie une broue, t'as l'camping à bonne place», pouvait-on y entendre.

Quelques personnages légendaires des Appendices sont venus faire leur tour et ont généré de fortes réactions, qu'on pense à Monsieur Puel et Monsieur Mousteille. On a aussi eu droit à un conte de Noël à la sauce Appendices («qui circule depuis des générations et des générations... c'est-à-dire, depuis six mois»), dans lequel la Petite fille aux allumettes a été rebaptisée Gilles.

La portion musicale, qui fait partie de l'ADN des Appendices, a été importante. La berceuse Allez vous coucher les enfants n'avait rien de rassurante pour les chérubins. «Allez vous coucher les enfants, et soyez très sages!», a «gentiment» menacé un Père Noël désabusé. Tous les Appendices ont uni leur voix sur la ritournelle Le plus beau cadeau (que tu peux pas me faire, c'est de pas me faire de cadeau). Dans Minuit croquant, il a été question de Joëlle Morin et Joël Legendre tout nus dans Scoop. Plus tard sont venus les «classiques» Heille les Québécois, Chandail de loup et Courts su'l top.

On a par ailleurs beaucoup aimé le segment des «objets perdus», bien connu des amateurs des Appendices. Cette fois, on énumérait les objets retrouvés dans la foulée d'un échange de cadeaux, un contexte de circonstance, tels un flacon de «poudre d'Éric Salvail», «très collante», une photo de Rémy Girard déguisé en Normand Chouinard, un gâteau «en construction» du 375 anniversaire de Montréal et une correspondance épistolaire entre Lise Dion et un pain Gadoua.

Le Noël du campeur des Appendices

Monopoly et Carmen Sandiego

Jean-Thomas Jobin y est allé de sa spécialité, distiller des lignes absurdes à l'emporte-pièce. Il a bien connecté avec la foule, qui a répondu avec entrain à ses phrases motivantes à la Jean-Marc Chaput, portant sur l'amour de son propre corps. Plus ses phrases étaient longues, plus l'assistance avait du mal à le suivre. Hilarant. À ceux qui pensent qu'il est inébranlable, il répond «Non, non, je suis branlable», et il nous a fait deviner où vit le mouton le plus loin du monde. «À Bêêêê-Comeau!»

Arnaud Soly s'est bien tiré d'affaire avec son monologue sur les jeux de société qui, souvent, «véhiculent des valeurs de marde». «Monopoly, le but, c'est de mettre tes amis en faillite» ; «Twister, le but, c'est de toucher discrètement tes cousines»; «le Bonhomme pendu, la conséquence est un peu sévère» ; «Guess Who, c'est l'ancêtre de Tinder» ; «C'est qui le Jean de Jean dit, à part être un gars contrôlant qui parle à la troisième personne?».

Daniel Grenier a repris son jeu de rébus proposé lors du Gala «Juste absurde», la semaine dernière, et Didier Lambert a raconté une anecdote impliquant une carte-cadeau de 25$ chez Subway et relaté qu'il n'aime pas les échanges de présents. Son imitation de girafe en a fait s'écrouler plusieurs de rire. Les Denis Drolet ont tenté d'aborder les relations hommes-femmes, mais ont conclu leur passage au micro avec une chanson à répondre (difficile à répondre!).

Partisane des Sénateurs d'Ottawa, Katherine Levac a discouru sur son rapport au hockey, au dating («Avant de coucher avec quelqu'un, il faut que je l'aime...», a-t-elle balancé, après plusieurs avertissements que sa déclaration allait causer un choc) et aux jeux télévisés. Il faut l'entendre mépriser à voix haute les «100 Québécois et Québécoises» qui répondent aux sondages de La guerre des clans! «Depuis Mais où se cache Carmen Sandiego, ça va en pente descendante», a-t-elle constaté à propos, justement, de La guerre des clans et Des squelettes dans le placard.

En fermeture, toutes les troupes du Noël du campeur des Appendices ont contribué à une parodie chantée de War is Over, aux paroles complètement déjantées.

Le 35 Festival Juste pour rire se poursuit jusqu'à dimanche.

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