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Coques frites à 40 $ : comment expliquer cette hausse de prix?

Coques frites à 40 $ : comment expliquer cette hausse de prix?

Que ce soit du homard, du crabe ou des coques frites, un plat de fruits de mer coûte de plus en plus cher dans les Maritimes. Des intervenants de l'industrie des coques répondent à certaines craintes émises par la population, après que des clients à Cap-Pelé ont rapporté payer 40 $ pour des coques frites et un soda.

Le homard a connu une hausse si soudaine que McDonalds a cessé la fabrication de son sandwich saisonnier, le McHomard. Quant aux coques, elles coûtent peut-être plus cher qu'il y a dix ans, mais le saut est plus graduel.

Si les pêcheurs de homard profitent énormément de cette montée en prix, les profits se raréfient du côté des coques.

Une situation différente que le homard

Dans le milieu des fruits de mer, l'industrie des coques est une entreprise risquée. « Je ne pense pas que personne s’enrichit », dit Tim Williston.

Oeuvrant dans l’industrie des coques depuis 30 ans, il a ouvert le marché de poissons Cocagne Sea Food cette année.

« C’est une industrie difficile, où on doit gagner son année en quatre, cinq, six mois. »

Le propriétaire de Cocagne Seafood achète ses coques d'une dizaine de pêcheurs de Neguac et de Baie-Sainte-Anne, qui oeuvrent à temps partiel.

Une poignée d’autres sont situés à l’Île-du-Prince-Édouard et en Nouvelle-Écosse.

Interdiction de pêche et baisse d'intérêt

Pour Tim Williston, la hausse ne s'est pas faite cet été. Il a plutôt remarqué un grand saut il y a quelques années.

« Les coques se faisaient rares. Il y avait de la demande des États-Unis. Il y a eu des interdictions de pêche dans certaines zones, et je pense que ça a grimpé à partir de là », dit-il.

Plusieurs zones de pêche ont été fermées indéfiniment, comme à Saint-Simon dans la Péninsule acadienne. Les coques sont des animaux filtreurs, donc sont sensibles à toute contamination de matières fécales.

Poutant pour lui, le plus gros problème est la baisse en popularité du métier.

Je pense que la raison principale qui a causé la hausse des prix, du pêcheur à l’assiette, c’est que la prochaine génération ne veut pas prendre la pelle et aller à la plage pour gagner sa vie.

Tim Williston indique qu’il y a beaucoup moins de pêcheurs ces années-ci. Le nord du Nouveau-Brunswick a déjà connu plus de 600 détenteurs de permis de pêche. Selon lui, il en resterait seulement quelques douzaines aujourd’hui.

Dans les restaurants, une hausse graduelle pour le consommateur

Justin Bourgeois est gérant au célèbre restaurant de coques frites Chez Léo, à Shediac Bridge. Pour garder une clientèle fidèle, lui et son père ont dû s'adapter aux changements parfois soudains.

Sept à dix ans passés, les prix ont doublé de notre côté. Ce qu’on fait, on monte lentement les prix depuis les derniers 10 ans.

Il se dit solidaire aux autres marchands critiqués sur Facebook.

« C’est toujours difficile à trouver », dit-il, indiquant que les bons prix se font rares du côté des fournisseurs.

« Parfois on est complètement à court, on ne peut même pas obtenir le produit. C’est ce qu’on vend le plus. Une grosse partie de notre travail, c’est de les trouver, et d’avoir le bon prix. »

Il indique qu’il y a seulement une poignée de fournisseurs au Nouveau-Brunswick. Pour les restaurants qui ont leur lot de touristes en été, c’est difficile de garder le rythme.

À un peu plus de 18 $ pour un plat de coques frites, Justin Bourgeois croit que ses prix sont justes.

D'après un texte de Gabrielle Fahmy, CBC

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