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Les six premiers mois au pouvoir de Trump: impopularité et collusion

Donald Trump a la plus faible cote de popularité jamais vue chez un président américain.

Six mois après son entrée à la Maison-Blanche, Donald Trump a la plus faible cote de popularité jamais vue chez un président américain. Son administration est marquée à vif par les allégations de collusion avec la Russie et l'échec répété des politiques qu'elle tente d'instaurer. Retour sur un début de mandat aux nombreux dérapages.

Depuis son arrivée au pouvoir, Donald Trump traîne tel un boulet le lourd dossier sur la collusion qui lierait des membres de son équipe de campagne à Moscou. L'enquête du FBI menée par le procureur Robert Mueller semble revenir de façon incessante à l'ordre du jour.Pas plus tard que mercredi, le président désavouait son secrétaire à la Justice, Jeff Sessions, confiant en entrevue au New York Times qu'il ne l'aurait jamais nommé en poste s'il avait su qu'il refuserait de participer à l'enquête du FBI sur l'ingérence russe dans la campagne de 2016.À cette confusion s'ajoutent les récentes révélations d'une rencontre entre le fils aîné de Donald Trump, son directeur de campagne, Paul Manafort, et son gendre et conseiller, Jared Kushner, avec une avocate russe, qui n'ont fait que donner de nouvelles armes à ses plus fervents détracteurs.

Le milliardaire de 71 ans a toujours nié que son équipe ait collaboré de près ou de loin avec des responsables russes, réitérant tout au long de son premier semestre au pouvoir qu'il était victime d'une chasse aux sorcières.

« Je n'ai aucun revenu de la Russie. Je ne fais pas affaire avec la Russie », a-t-il affirmé.

S'il revient aux cours de justice de déterminer s'il y a bel et bien eu collusion entre le Kremlin et certains proches du président, la plupart des Américains ont déjà rendu leur verdict. Selon les derniers sondages Gallup, seulement 40 % de la population le voit d'un œil favorable.

Une faible législature

Les échos du slogan « Make America Great Again » martelé au cours de la campagne présidentielle peinent à se faire entendre, six mois plus tard.

La Maison-Blanche a salué jeudi les bons coups de Donald Trump depuis janvier dernier. « L'impact du président sur l'économie a été immédiat, dopant la création d'emplois à travers le pays », a indiqué l'exécutif. « En à peine six mois en poste, le président Trump a engagé l'action historique d'éliminer des réglementations inefficaces et coûteuses ayant entravé les Américains travaillant dur. »

Cette déclaration passe toutefois sous silence les échecs fort médiatisés de l'administration Trump lors de ses tentatives de faire appliquer de nouvelles politiques.

L'Obamacare arrive en tête de liste des plus grandes déceptions. Incapable de l'abolir, le président américain a décidé d'écarter le projet de l'aborger. Or, le camp républicain est incapable de trouver un terrain d'entente au sujet d'une possible réforme du système de santé.

« [La saga de] l'Obamacare est une débandade complète. Il n'y a aucun résultat [qui ressort] de cette tentative de réformer le plan de santé de Barack Obama », note Charles-Philippe David, président de l'Observatoire sur les États-Unis.

C'est l'une des législatures les plus inefficaces de l'histoire des États-Unis.Charles-Philippe David, président de l'Observatoire sur les États-Unis

Son controversé décret anti-immigration a lui aussi connu de nombreux rebondissements. Le projet a fait l'objet de deux moutures, qui ont été bloquées coup sur coup par des tribunaux inférieurs, en février et en mars.

En attendant l'examen du décret par la Cour suprême des États-Unis cet automne, l'administration Trump a tout de même réussi à faire passer plusieurs restrictions visant les voyageurs issus de six pays à majorité musulmane.

Pendant ce temps, la construction du mur à la frontière avec le Mexique, dont le président a fait son cheval de bataille une bonne partie de la campagne présidentielle, ne connaît pas de nouveaux développements. Le président mexicain Enrique Peña Nieto a indiqué que son homologue américain n'en avait pas fait mention lors de leur dernière rencontre au G20, à Hambourg, au début du mois.

Perte de terrain à l'international

« Donald Trump s'est fait élire sur la promesse de l'Amérique d'abord, mais c'est une Amérique qui veut beaucoup moins s'intéresser aux relations internationales », estime Charles-Philippe David, citant en exemple l'incapacité du président à s'entendre avec les autres dirigeants lors du Sommet du G20.

La vision unilatérale de Donald Trump ne permet pas aux États-Unis de faire bonne figure aux yeux du reste du monde. « La part de l'opinion publique ayant une opinion positive des États-Unis s'est effondrée dans divers pays, en Amérique latine, en Amérique du Nord, en Europe, en Asie et en Afrique », indiquait le Pew Reseach Center en juin dernier.

À ce jour, le président américain a retiré les États-Unis de deux accords multilatéraux qui faisaient partie de l'héritage de l'administration Obama : l'Accord de Paris sur le climat et le Partenariat transpacifique.

La menace d'un retrait de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) a toutefois permis à l'administration Trump d'aller de l'avant avec son projet de « renégociation massive » avec le Canada et le Mexique. La première ronde de discussions doit avoir lieu du 16 au 20 août à Washington.

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