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Jennifer Abel à Budapest « avec un poids de moins sur les épaules »

Jennifer Abel à Budapest « avec un poids de moins sur les épaules »

Jennifer Abel n'a pas complètement « fait la paix » avec les Jeux de Rio, mais se dit dans de bonnes dispositions pour les Championnats du monde de Budapest, premier grand rendez-vous d'un nouveau cycle olympique. Parler à une rivale qui connaît bien le blues de la 4e place l'a aidée à faire un pas vers l'avant.

Un texte de Guillaume Boucher

« C’a été difficile par moments. J’ai beaucoup appris sur moi, en tant que personne et athlète », explique Jennifer Abel à propos de son cheminement après ses deux 4es places à Rio, au 3 m individuel et au 3 m synchro avec Pamela Ware, épreuves dans lesquelles elle se voyait sur le podium.

« Quand j’en parlais avec mes coéquipières, Meaghan [Benfeito] et Roseline [Filion], elles essayaient de me comprendre, mais ce n’est pas la même que de parler à quelqu’un qui l’a vécu, qui sait que ce que je vis est normal », poursuit-elle.

La personne qui pouvait le mieux la comprendre, c’est Tania Cagnotto, 4e au 3 m et au 3 m synchro aux Jeux de Londres en 2012. L’Italienne a pris sa revanche sur la vie à Rio, à ses derniers Jeux, avec le bronze en individuel et l’argent en synchro.

Jennifer Abel a pu lui parler pendant le camp d’entraînement que l’équipe canadienne a tenu en Italie avant de débarquer à Budapest. Leur entretien a eu pour elle un effet libérateur.

« J’ai pu revoir Tania, qui est une super bonne amie pour moi. C’est une grande plongeuse, elle a beaucoup d’expérience. […] J’ai pu discuter avec elle pour savoir comment elle avait vécu ça. Ç’a fait tellement du bien de parler à quelqu’un qui comprenait ma situation », se souvient-elle.

Je suis arrivée à Budapest avec un poids de moins sur les épaules, grâce à elle.

Repartir (encore) la machine

Jennifer Abel n’a que 25 ans et amorce déjà son quatrième cycle olympique. Repartir la machine est un exercice de plus en plus difficile avec les années, concède-t-elle. Ce l’a été encore plus après Rio.

« Quand je repars un cycle olympique, l’année postolympique est toujours très difficile pour moi. Cette année, ç’a été difficile de me remettre dans un mode compétitif. Mon corps et mon mental ont rejeté ça assez longtemps.

« Ce n’est pas pour rien que les Jeux olympiques sont aux quatre ans, poursuit-elle. C’est tellement dur de récupérer de ça. Ça ne prend pas que quelques semaines, ça prend des mois. Il y en a pour qui ça prend des années. C’est pour ça qu’on a quatre ans pour se préparer. »

« Ça va vraiment bien maintenant », dit Jennifer Abel à propos de l’état d’esprit dans lequel elle est arrivée à Budapest pour ses mondiaux. La Lavalloise se voit sur le podium au 3 m individuel, épreuve dans laquelle elle pointe au 3e rang du classement de la Série mondiale, et sent qu’elle a ce qu’il faut pour lutter avec les Chinoises, grandes favorites. Mais elle est surtout à la recherche de bonnes sensations, comme celles qu’elle ressent à l’entraînement.

Je pense à ce qui peut être positif, beaucoup plus qu’au résultat. Pour être honnête, les Chinoises ne seront pas mes plus grandes rivales à Budapest. Je serai ma plus grande rivale. Tout va dépendre de la façon dont je gère les choses mentalement.

Du nouveau en synchro

À Budapest, Jennifer Abel sera d’abord en action au 3 m synchro avec Mélissa Citrini-Beaulieu, à qui elle a été jumelée après la fracture de stress au pied gauche qu’a subie en octobre Pamela Ware, celle avec qui elle est passée à moins d’un point du bronze à Rio.

Le nouveau duo a réussi une excellente saison avec trois podiums, dont l’or au Grand Prix de Rostock et l’argent à celui de Gatineau. La vétérane de l’équipe ne s’en étonne pas : ce nouveau partenariat a quelque chose de naturel.

« Melissa, c’est une jeune fille qui est exactement comme moi sur plusieurs points, explique-t-elle. Elle travaille fort, elle aime la vie et n’a pas peur d’être critiquée pour être meilleure. C’est une fille qui n’a pas peur de me suivre et c’est ce qui fait la différence. Quand on est ensemble, on est ensemble jusqu’au bout. Elle a confiance en moi, j’ai confiance en elle. »

Que réserve l’avenir en synchro à Jennifer Abel maintenant que Pamela Ware est de retour sur les tremplins? Elle ne le sait pas trop et la réponse ne lui appartient pas, selon elle.

« Ce n’est pas à moi à répondre, dit-elle prudemment. […] Je ne sais pas si l’équipe canadienne va décider de me remettre avec Pamela. Ce que je sais, c’est que le Canada veut envoyer ses meilleures équipes aux championnats. Ça va dépendre un peu de ce que les boss vont vouloir. »

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