Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Justin Trudeau ne veut pas se mêler de l'Enquête sur les femmes autochtones

Six personnes ont quitté la commission depuis sa mise sur pied il y a un an.
Chris Wattie / Reuters

Justin Trudeau ne semble pas vouloir s'immiscer dans le fonctionnement de l'Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées, qu'il a fièrement mise sur pied l'an dernier mais qui suscite beaucoup de frustrations.

L'Enquête nationale, qui a pour mandat d'étudier les causes systémiques de la violence contre les femmes et les filles autochtones au Canada, est vertement critiquée par des survivantes et des proches des victimes, mais aussi par des membres mêmes de la commission.

Six personnes ont quitté la commission depuis un an; de ce nombre, cinq ont démissionné. Mardi dernier, c'est l'une des cinq commissaires, Marilyn Poitras, qui a quitté le navire parce qu'elle se sentait incapable de mener à bien son mandat selon les paramètres fixés par le gouvernement. Certaines familles demandent maintenant que tout le processus soit relancé sur de nouvelles bases.

Interrogé à ce sujet en conférence de presse à Ottawa, jeudi, le premier ministre Trudeau a promis d'insister auprès de la commission pour qu'elle entende les préoccupations des familles. Il rappelle toutefois le «défi considérable» que devait nécessairement représenter toute enquête publique sur un sujet aussi grave.

Dans une lettre au premier ministre qui a circulé jeudi, une coalition de familles de victimes demande à M. Trudeau de relancer tout le processus, en impliquant les intervenants «de la base vers le sommet», plutôt que l'inverse. La coalition déplore qu'en près d'un an, la commission n'ait tenu qu'une seule séance d'audiences publiques, à Whitehorse en mai et juin.

Par contre, les membres d'un comité consultatif national, qui doit conseiller la commission pendant ses travaux, ont lancé un appel au calme, jeudi. Le comité rappelle que rien n'est parfait, que les commissaires ont dû partir de zéro, et qu'elles apprennent et s'adaptent au fur et à mesure, comme devraient le faire tous les participants.

Le gouvernement a réservé un budget de 53,8 millions $ pour cette commission, qui doit remettre un rapport intermédiaire en novembre prochain et un rapport définitif «au plus tard» le 1er novembre 2018. La commissaire en chef, Marion Buller, a cependant prévenu que le budget de la commission et ses échéanciers ne seront pas suffisants pour accomplir son mandat.

Les quatre commissaires toujours en poste ont rencontré mardi à Toronto une dizaine de membres de familles de victimes, qui ont offert leurs commentaires sur les travaux menés jusqu'ici. La ministre des Affaires autochtones, Carolyn Bennett, a aussi eu une rencontre séparée avec les familles.

Une série de neuf audiences publiques doit débuter en septembre à Thunder Bay, en Ontario. L'Enquête nationale s'arrêtera notamment à Uashat-Maliotenam, sur la Côte-Nord au Québec, pendant la semaine du 27 novembre.

LIRE AUSSI:

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.