Le groupe Too Many Zooz s'est produit pour la première fois au Festival de jazz, mercredi soir. Comme il n'est jamais trop tard pour faire forte impression, les trois Américains se sont défoulés sur la scène de l'Astral devant un public contaminé par leur proposition frénétique.
Quel chemin parcouru pour ce trio inclassable tout droit sorti de la prestigieuse Manhattan School of Music! Sous les feux de la rampe après avoir connu les bas-fonds du métro new-yorkais, la formation vit aujourd'hui une incroyable ascension. Depuis qu'ont été mises en ligne en 2014 les vidéos musicales de leurs prestations tournées dans la station Union Square, le succès ne se dément pas.
Il faut dire que ces gars-là ont du bagou à couper le souffle. Matt Doe à la trompette, Leo P. au saxophone et King of Sludge aux percussions : trois jeunes ovnis de la scène musicale qui ont dit adieu à l'anonymat avec leur son atypique monté au maximum des décibels.
Au bord de l'explosion sonore
Ils ont d'ailleurs littéralement inventé un genre qu'ils qualifient eux-mêmes de «Brass House», sorte de courant fusionnel entre le jazz, le hip-hop, la techno et le funk. Ça sonnait aussi la fanfare et les rythmes gitans.
Plus qu'un nouveau courant, c'est en fait un brassage des styles que nous proposent les artistes. Dans une atmosphère débridée, les musiciens ont repris les titres de leur tout premier et nouvel album Subway Gawdz, disponible depuis juin dernier. Ils ont aussi joué plusieurs morceaux de leurs trois EP précédents, dont les pièces Wet et Mouse Trap.
Too Many Zooz carbure à la sueur créative. Résultat, le concert n'a souffert d'aucun temps mort. Hallucinant de les voir se démener avec autant d'ardeur, poussant à l'extrême les limites orchestrales. Leurs instruments, véritables extensions de leurs corps, étaient presque au bord de l'explosion sonore. La bande s'est permis quelques pas de danse, notamment Leo P, le boutentrain de la bande au charisme fou.
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